Jake et Emma sont amis de longue date. À 23 ans, Jake, célèbre hockeyeur professionnel, est forcé de mettre sa carrière en pause suite à une blessure. Le temps de guérir, il décide de retourner sur les bancs de l'université de Washington après cinq...
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— Est-ce que quelqu'un a vu mon téléphone ?
Un son éraillé s'échappe de ma gorge douloureuse. Appuyée sur la rambarde de l'escalier, je me penche en avant pour être sûre que ma voix porte jusqu'au salon. Je patiente une longue minute et, comme je m'y attendais, personne ne me répond. Weston m'évite depuis notre retour de l'hôpital. Il n'a pas envie d'une énième dispute avec moi. Manque de pot, je ne compte pas lui donner raison, même si cela signifie que je dois m'échapper de cette maison en escaladant la façade.
Arg... Le simple fait de parler et de me tenir debout est plus éprouvant que prévu. Je le sens dans le léger tremblement de mes mollets. La sensation n'est pas assez forte pour que je m'écroule, mais elle est suffisamment présente pour me déranger. J'ignore les appels de ma conscience qui me supplie de retourner m'asseoir. Ce n'est pas un simple tournis qui va me faire abandonner ! Résolue à suivre mon plan jusqu'au bout, je crie plus fort.
— Hé, je cherche mon portable ! Est-ce qu'il est en bas ?
L'effort provoque un vertige dont je me serai bien passée. Je ferme les yeux le temps de faire taire l'horrible bourdonnement dans mes oreilles. Après un court silence, des pas irréguliers résonnent au rez-de-chaussée. Jake apparaît finalement en bas des marches, ses béquilles à la main. Contrarié, il me dévisage en secouant la tête. À voir ses lèvres se retrousser pour former une grimace, je n'ai pas de doute sur le fond de ses pensées. Il n'aime pas me voir désobéir aux ordres.
— Quoi ? riposté-je aussitôt. Toi aussi tu te mets de son côté ?
Appuyé d'une manière bancale sur le mur pour soulager son genou, il lève les bras en signe d'apaisement.
— Je ne suis du côté de personne, moi, mais à ta place, je filerais vite me remettre au lit. Si Weston apprend que tu es déjà debout, tu vas te faire engueuler.
— Et qui le lui dira ? Si tu ne me balances pas, il n'en saura rien.
Il esquisse un large sourire.
— Je n'aurais pas besoin de le faire, tu gueules si fort que tout le quartier t'a entendue.
Je hausse les épaules avant de récupérer le sac de sport posé entre mes pieds.
— Ouais, bah qu'il m'écoute bien, alors, parce que je n'ai pas l'intention de rester couchée toute la journée.
— Ça ne fait même pas deux heures que tu es sortie de l'hôpital. West a raison, ce serait bien que tu te reposes encore, non ?
— Et que je loupe la seconde épreuve de sélection ? lâché-je en haussant un sourcil. Jamais.
Je commence à descendre les marches. Jake se décale d'un mètre. À mon grand désarroi, il ne le fait pas pour me laisser passer, mais pour me bloquer la route. À croire que se mettre au milieu de ma route est son nouveau passe-temps préféré. Il ne m'en faut pas plus lever les yeux au ciel. Vraiment ? Comme si ce n'était pas déjà suffisant d'avoir l'impression qu'un camion m'a roulé dessus, il faut aussi que je me batte contre lui.
