5.1 - Nuit agitée - Jake

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Je me redresse péniblement sur mon lit. Il me faut une bonne minute pour comprendre ce que je fous là, chez moi. Je ne sais même pas comment je suis rentré. Loin d'être complètement sorti du sommeil, je jette un coup d'œil au réveil posé sur ma table de chevet.

5h54.

J'ai dû dormir quoi, deux heures à tout casser ? J'ignore qui m'a ramené, mais j'ai le souvenir distinct d'avoir descendu une bière à trois heures du mat en faisant le poirier. Dean me tenait les jambes — c'était la galère avec l'attelle, mais je tiens à mon honneur, hors de question de ne pas honorer un pari — et Stef versait la boisson dans ma bouche. Voilà au moins un truc dont je me rappelle sans problème. En ce qui concerne le reste ? Aucune idée.

Je frotte mes paupières alourdies par la fatigue. La guirlande de LEDs allumée dans le salon diffuse une douce lumière bleue qui se répand jusqu'à ma chambre. Il fait encore nuit dehors, mais mon horloge biologique ne me laisse aucun répit. J'ai l'habitude d'aller courir avant de me rendre à l'entraînement du samedi matin et mon stupide cerveau ne semble pas avoir compris que je n'aurai plus à me lever aussitôt durant les semaines à venir.

Je réprime un soupir en me massant les tempes. Ce que j'ai mal au crâne, putain ! J'ai trop bu. Mon esprit est embrouillé par tout l'alcool que j'ai ingurgité, hier soir. J'adore faire la fête, cependant je dois reconnaître que je ne suis plus habitué à ce genre de beuverie. Ça fait bien longtemps que je n'ai pas fini ivre mort au point de me retrouver dans mon pieu sans trop savoir comment. Heureusement que je ne prends pas mes médocs pour la douleur, le mélange aurait été terrible. Je détaille d'un air résigné les calmants posés sur ma table de chevet. La boîte est encore intacte. Je n'ai jamais osé en prendre en une semaine et je ne compte pas commencer de sitôt. D'une certaine manière, c'est comme une espèce de punition que je m'inflige moi-même pour mes bêtises.

Tu n'avais qu'à pas sauter de cette rambarde, Ducon.

Puis, mes yeux vitreux s'immobilisent sur le paquet, juste à côté. J'incline la tête, perplexe. Des capotes ? Je me fige en apercevant les deux emballages déchirés qui jonchent le sol et je réalise. Oh non. Le temps de me retourner, les draps se mettent à bouger sur ma gauche, comme pour confirmer mon hypothèse silencieuse. Merde... c'est qui encore celle-là ? Encore assoupie, la jeune femme tourne son visage dans ma direction, ce qui me permet de mieux apprécier ses traits. Hmm... Laura ? Lara ? Non. Loana, peut-être ? C'était un prénom avec un A à la fin. Enfin, je crois. À vrai dire, je ne suis plus sûr de rien, ce matin. Je me rappelle vaguement avoir dragué une nana, la veille, mais je ne pensais pas être assez bourré pour la ramener chez moi. J'ai la sensation d'être au pieu avec une parfaite inconnue.

Rah ! C'est quoi son nom, bordel ?

Je me mets à retracer la chronologie de la soirée et je galère. Mes neurones rament à mort. Quelques rares souvenirs flous de la soirée me reviennent par vague. Les fous rires avec les Huskies pendant le match amical, la pizzeria. Ensuite ? C'est le néant. Rien ne me vient. Rien de logique, en tout cas. Juste des images succinctes qui me parviennent dans le désordre. Au bout d'une longue minute, j'abandonne. Tant pis pour le prénom de la brune couchée dans mon lit.

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