« J'aimerais devenir écrivaine et historienne plus tard.
Je publie parfois dans les journaux. La dernière fois, j'ai publié dans « The Telegraph » le poème satyrique suivant... Il est à lire à l'horizontal pour les plus sensibles, ou à la vertical sur les majuscules pour les plus audacieux ! »
« Publication dans « The Telegraph » :
Voilà un message que j'essaierai courtois,
Avant toute chose, sachez que je suis blessée,
Tout autant par votre attitude, que votre voix,
En outre, oser me juger ainsi est risqué,
Facile certes, mais le retour saura se faire,
Avec autant de représailles, que d'épreuves,
Il va sans dire qu'il faut parfois savoir se taire,
Retenir son orgueil sans en donner de preuves,
Enfin, je suis clémente, puisque restant polie,
Vous êtes chanceux de n'avoir que cet écrit,
Oubliant vos infortunes, pour vous pardonner,
Ici même et maintenant sans plus de rancœur,
Respectez-moi désormais et nous serons grés. »
« Je pense que c'est à ce poème que réagissait Tom dans son télégramme qu'il m'a envoyé le lendemain. »
~ Récit d'Alexandra
(Ndla : les messages de Tom sont en gras, ceux d'Alexandra en simple.)
~ 18 mars ~
16h00 – Mais c'est vulgaire jeune fille !
18h05 – Disons... que c'est une nouvelle approche de la courtoisie.
19h05 – Oui, c'est une autre façon de le dire !
19h15 – Tout-à-fait.
19h17 – Il n'empêche qu'il y a d'autres voies haha !
19h20 – Soit ; en utiliser une ne veut pas dire déconsidérer les autres... seulement, l'art de la subtile insolence... j'adore cela.
19h22 – Oh oui, cela est tout-à-fait charmant et ça ajoute du style !
// - J'ai d'ailleurs une anecdote sur ça que je pourrais te raconter !
// - Des plus récentes !
19h25 – Je suis toute ouïe.
20h54 – Notre histoire se déroule samedi soir. Nous étions sur le ferry qui nous ramenait d'Irlande. Il était l'heure pour nous d'être cloîtré dans nos cabines. En entrant dans la mienne, je me trouvai face à l'un de mes colocataires avec deux de ses amies que – malheureusement – je n'aime pas. Après leur avoir indiqué qu'il était l'heure de partir, j'ai vu qu'elles trainaient. Je leur ai donc énoncé ceci : « Je ne vous raccompagne pas, vous connaissez la sortie. » - tout en sachant que la pièce est suffisamment petite pour qu'on voit la porte peu importe où l'on se trouve. Voyant qu'elles tardaient toujours, j'ai ouvert la porte et leur ai indiqué que c'était par ici, d'un ton quelque peu sec et désobligeant. Voici donc qu'elles quittent la pièce et que l'histoire se clôt.
// - [Je m'excuse] le message n'était pas parti.
21h41 – Oh et bien quelle classe ! Il n'y a rien de plus propre et efficace que de la juste courtoisie ainsi utilisée... l'ironie sait tant bien faire le travail... !
21h42 – Comme je suis d'accord avec toi.
21h43 – C'est merveilleux de savoir sortir le bon mot, celui qui, incisif, restera poli.
22h05 – L'injonction courtoise ! (C'est comme cela que j'aime à appeler cette « figure de style » orale à part entière), encore une fois : j'adore cela !
Seulement, je sais que – pour ma part – je viens à trouver le mot juste... bien après avoir eu l'échange...
22h06 – Sapristi, je te pleins, chère amie.
22h15 – C'est si frustrant en effet... Enfin, le retour sait toujours se faire, j'aime que l'on paye les dettes que l'on a envers moi.
22h16 – Si tu le désires, tu peux te rattraper ici.
22h17 – Je vais quand même éviter de te rabrouer sans contexte !
// - Ne t'en fais pas ce n'est pas un problème.
22h19 – Oh si si ça l'est...
Je redonne à qui je dois.
Et attends de qui me doit.
// - Je suis peut-être un peu « vieux jeu » sur ce point mais mes valeurs, j'y tiens et je m'y tiens.
// - Jolie phrasé, ma chère.
22h20 - Ce qui est dit avec grâce sait faire de la plus insignifiante phrase, un proverbe millénaire.
Merci, flattée cependant, venant de quelqu'un comme toi qui « sait parler » - je m'entends.
22h21 – C'est une bonne chose d'avoir des principes et de s'y tenir.
// - Manière de savoir où l'on va !
22h22 – J'ai moi aussi un credo qui me guide. Appris dans une œuvre sous forme de vidéogramme ludique...
22h25 – Et quel est-il, s'il peut se savoir ? (Oui, de ma personne deux choses desservent ma courtoisie : ma curiosité vorace, et mon enthousiasme démesuré)
22h26 – Avec plaisir ; Rien n'est vrai, tout est permis.
Ce n'est pas simplement une belle phrase.
Quand les hommes suivent la vérité aveuglement, rappelle toi que rien n'est vrai ; quand la morale ou les lois bâillonnent l'esprit des hommes, rappelle toi que tout est permis.
// - Quant à tes « deux choses qui desservent votre courtoisie » - Surprenant ! Cela nous rassemble à nouveau.
22h27 – Oh ! J'aime beaucoup cette phrase, elle m'en rappelle une autre que je prononce presque tous les jours... Profond... Merci de m'avoir partagé ça !
// - Avec plaisir !
***
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TÉLÉGRAMME
Romance1924. Alexandra et Tom se sont connus par les hasards de la vie au détour d'une réception. Tom, aussitôt enthousiaste à l'approche de la jeune fille, reprendra contact avec elle par télégramme. Les deux vont - par ce biais - développer un lien étran...