Prologue

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"La peur n'évite pas le danger, le courage non plus. Mais la peur rend faible et le courage rend fort"


Il s'approche de moi d'une démarche nonchalante. Je regrette déjà d'avoir accepté ce rendez-vous qu'il avait fixé dans cette petite maison de campagne .Je m'y suis rendue sans même me méfier, trop excitée à l'idée de pouvoir enfin le rencontrer pour lui dire ce que je penses.

Il me regarde tel un morceau de viande, je vois dans ses yeux qu'il est satisfait de lui-même, d'avoir réussi à m'attirer dans ce piège. Je savais que c'était dangereux, j'avais entendu certaines rumeurs sur lui, même si la population en parle très peu, par peur des représailles, je savais que c'est un monstre qui allait tout faire pour abuser de moi mais ma colère étant plus forte que ma peur, je suis quand même venue, pour lui montrer que tout le monde n'est pas de son côté, bien au contraire.

Moi, je n'ai pas peur des représailles et j'ai envie de me battre contre ce régime injuste et pour essayer de stopper le malheur de la population. 

Ce monstre, je le déteste, je ne l'avais jamais vu auparavant, il est inaccessible mais j'ai enfin réussis à m'en approcher après plusieurs années de lutte. Et maintenant, que j'y suis arrivée, il va sûrement abuser de moi puis me tuer, comme il fait avec toutes les personnes dont il n'a plus besoin ou qui lui pose un problème.

Il fait un pas de plus, je commence vraiment à ressentir de la peur et mon ventre se contracte. Lorsqu'il voit la détresse apparaitre sur mon visage, il se met à rire, fière d'avoir réussi à m'effrayer après toutes les menaces que moi-même j'ai pu lui faire parvenir à travers mes courriers.

Il me plaque contre le mur et passe sa main sur ma joue, délicatement, à la fin de ce geste de tendresse, il me gifle. Je suis surprise par cette soudaine violence. Il rigole encore et encore, excité par l'idée qu'il a tous les pouvoirs sur moi, que je ne peux demander de l'aide à personnes, tout d'abord car personne ne me l'apporterait par peur et aussi car nous nous trouvons seuls au milieu de nulle part. J'aimerais à ce moment, m'évanouir, pour ne plus rien ressentir même si je ne me réveillerais probablement jamais, je n'aurais pas le temps de souffrir.

Il s'approche de plus en plus de moi et colle son corps au mien. Je lui donne un coup de pied dans le tibia et le pousse de toutes mes forces dans un dernier espoir de m'en sortir. Ça me permet de m'échapper et de ne plus être bloquée entre le mur et lui. Je cours vers la porte pour m'enfuir mais elle reste bloquée, il a fermé à clé pour être sûr de me garder sous son pouvoir.

Je suis désespérée, je n'ai plus aucun moyen de fuir, j'aurais dû réfléchir avant de me sentir plus forte que tout le monde, il y a bien une raison si toute la population respecte ses injustices et ses crimes, mais moi, insouciante, je n'y ai même par réfléchit, j'ai pensé que j'allais pouvoir changer les choses mais maintenant, je vais mourir comme toutes les autres avant moi.

Il se dirige vers moi, le regard noir, énervé par mon geste, pour m'être rebellé. Il m'attrape par les cheveux et me traine à travers la cuisine avant de me jeter contre le plan de travail. Ma tête cogne contre celui-ci et j'ai l'impression que je vais m'évanouir. Un liquide chaud coule le long de mes tempes, je m'essuie et remarque que c'est du sang, j'ai la tête qui tourne. Cependant, j'utilise les dernières forces qui me reste pour ramper jusqu'au couteau qui est tombé à quelques mètres de moi lorsque j'ai été projetée contre le plan de travail. Il ne le remarque pas, trop occupé à savourer sa victoire. Il m'attrape par le bras pour me relever et là, je lui plante le couteau dans le ventre. Il sursaute, regarde le couteau puis mon visage d'un air étonné. Avant qu'il ait pu réagir, je retire le couteau et le plante quelques centimètres plus bas. Il convulse et tombe. Je le regarde dans les yeux, ils commencent à s'éteindre. J'ai gagné, j'ai réussi à le battre mais cela ne me fait pas l'effet auquel je m'étais attendu, je ne voulais pas le tuer, je voulais seulement tenter de le convaincre de laisser la population en paix. Il est mort, je le vois dans ses yeux, ils sont vides, la lueur d'excitation qui l'agitait depuis mon arrivée à disparue et une flaque de sang s'est formée à ses côtés.

Il faut que je me dépêche de sortir d'ici, ses gardes du corps et fidèles à qui il a demandé de rester dans la pièce d'à côté en leur promettant qu'ils pourraient s'occuper de moi ensuite ne vont pas tarder à débarquer.

Je prends une chaise et la jette à travers la fenêtre et je m'enfuis en courant sachant que je suis poursuivie suite au bruit qu'ils ont dû entendre lorsque la fenêtre à exploser.

Je sens de plus en plus le liquide chaud couler sur mon visage, je sens la peur s'emparer de plus en plus de moi car même si je l'ai tué, ses fidèles sont encore là pour le venger, il faut vraiment que je m'enfuie d'ici, je ne rentrerais pas chez moi, il faut que je protège mes parents et ils me trouveraient trop vite là-bas, je vais m'enfuir le plus loin possible.

Cependant,  je sens mes forces s'affaiblir de plus en plus, je suis aveuglée par le sang qui coule sur mon visage. Je fais trois enjambées de plus avant de me sentir partir et tomber dans l'herbe humidifiée par la rosée.


Au dessus du malOù les histoires vivent. Découvrez maintenant