✿ Beauty and the Beast ✿ ~ NamJin

Chapitre n°4

Dans la pénombre silencieuse du château, Jin se glissait furtivement à travers les couloirs déserts, son estomac criant famine. Il avait décidé de trouver discrètement de quoi se rassasier après avoir été privé du repas par la Bête. Ses pas légers résonnaient à peine sur les dalles de pierre tandis qu'il explorait à tâtons l'architecture labyrinthique du château. Finalement, il trouva la cuisine, une pièce autrefois animée et accueillante, mais qui semblait maintenant endormie sous le règne de la malédiction. À l'intérieur, il découvrit un rassemblement inattendu : la théière, la tasse ébréchée, l'horloge, et même le fourneau semblaient avoir pris vie dans leur propre manière enchantée.

- Je ne comprends pas pourquoi ce garçon refuse de venir dîner, marmonna l'horloge. Le maître est déjà assez irritable ces derniers temps. Cela ne fera que l'aggraver.

La tasse ébréchée émit un petit tintement, semblant hésitante.

- N'est-ce pas normal d'avoir peur du maître ? Même moi qui le connais depuis ma naissance, il me fait peur.

- Tu devrais être couché, Hyun ! Le gronda sa maman. Mais c'est vrai. Il est clair que la situation pèse sur ce pauvre garçon, mais le prince n'est pas non plus sans peine. Son cœur est lourd de regrets et de solitude.

Le fourneau cracha doucement des étincelles, ajoutant son opinion à la discussion.

- La colère du maître ne fait que masquer sa douleur. Mais si ce jeune homme ne vient pas, les choses pourraient devenir encore plus sombres ici.

Jin écoutait en silence, captivé par la conversation des objets enchantés. Il commença à réaliser que derrière les murs de pierre et les portes fermées, une dynamique complexe et humaine se déroulait. La Bête n'était pas simplement un monstre à craindre, mais il avait peut-être été enchanté, comme les autres objets de ce bâtiment. Il se demanda alors s'il pourrait trouver un moyen de communiquer sa compréhension et sa compassion à la Bête, malgré les défis apparents et les obstacles dressés par la situation.

- N'empêche, je me décarcasse toute la journée, et pour quoi ? Râla le chef Min, transformé en fourneau. Pour voir perdre un chef-d'œuvre culinaire !

- Assez rouspété ! Le sermonna Yejin. Ça a été pénible pour nous tous.

- Moi, je l'ai trouvée entêté ! Commenta Changwook. Après tout, le prince a dit « s'il vous plaît » !

- Si le maître n'apprend pas à se contrôler, il ne brisera pas...

- Quelle joie de vous voir parmi nous, monsieur ! La coupa Changwook en apercevant la silhouette svelte de Seokjin dans la porte entrouverte. Je suis Ji Changwook, le majordome, se présenta-t-il en s'inclinant.

Seokjin s'empressa de s'accroupir pour être à la hauteur de la petite horloge. Il s'apprêtait à lui tendre sa main pour le saluer, mais elle fut saisie par l'un des bras du chandelier.

- Lui, c'est Jakcson Wang, le secrétaire du maître, le présenta-t-il, grognon.

- Nous nous rencontrons enfin un peu plus officiellement, Cher Seokjin, dit-il, un sourire charmeur sur le bougeoir, avant d'embrasser à de nombreuses reprises la main de Jin.

- S'il y a... Arrête ! Frappa-t-il le chandelier pour l'éloigner. Quoi que ce soit pour votre service.

- C'est que... J'ai un peu faim, avoua-t-il, gêné.

- Oh ! S'exclama Yejin. Vous entendez ? Il a faim ! Ranimez le feu, ordonna-t-elle au chef Min, réveillez la porcelaine !

- Rappelez-vous ce qu'a dit le maître, rappela Changwook.