Syndrome de l'imposteur : sentiment de doute en sa personne et en ses compétences, et qui persiste malgré les succès. Il s'agit essentiellement d'un conflit entre la perception que se font les autres de notre travail et la façon dont on le perçoit nous-même.
Des fois, tout semble parfaitement à sa place. Ce que j'écris prend forme sous mes doigts avec une harmonie que je reconnais. Des moments précieux où je suis en paix avec moi-même, où les mots coulent et prennent vie, et où j'accepte enfin que ce que je produis a de la valeur.
Mais ces moments sont fragiles et éphémères.
Ils s'effacent parfois d'un seul coup, et ce qui reste clair devient flou.
La Terre entière pourrait alors me dire que mes écrits sont bons, que ce que je fais touche, inspire, émeut — et pourtant, je n'y croirais pas.
Le syndrome de l'imposteur s'installe insidieusement, me faisant douter de chaque ligne, de chaque pensée. Il trouve sa source, je suppose, dans mon éducation. Dans ces années où l'on ne m'a jamais vraiment encouragé, où ce que je créais semblait disparaître dans l'indifférence. Personne ne prenait le temps de s'intéresser à ce que je produisais, comme si mes passions étaient invisibles. Et je pense qu'un enfant, pour se construire, a besoin de reconnaissance. Il a besoin de la validation de ceux qu'il admire, de ses parents, de ses référents. Avant de s'émanciper, il existe au travers de leurs regards.
Mais cette reconnaissance, je ne l'ai pas connue.
Ce reflet négatif de moi-même, qu'on m'a renvoyé durant tant d'années, a pris racine en moi, et même en grandissant, cette empreinte ne s'est jamais vraiment effacée.
Je suis devenu perfectionniste.
La quête de perfection est une prison dorée. Elle pousse à se surpasser, à ne jamais se satisfaire du présent, mais elle épuise aussi à la tâche, comme si la moindre imperfection pouvait effacer tout le reste.
Les attentes que j'ai pour moi-même sont élevées, démesurées, presque inatteignables. Et quand bien même je parviendrais à les atteindre, cela ne suffirait pas. Je trouverais toujours une raison d'attribuer mon succès à des éléments extérieurs : à la chance, à un concours de circonstances, aux autres...
mais jamais à moi.
Ce n'est pas de la fausse modestie. Ce n'est pas un désir déguisé de recevoir plus d'éloges. C'est un doute profond, ancré, un doute qui dévore l'estime de soi à petit feu. Ce doute est naturel, une émotion que chacun connaît au moins une fois dans sa vie.
Mais elle met en garde : lorsque le doute devient chronique, lorsqu'il colore chaque succès d'une teinte amère, c'est là qu'il devient dangereux.
Le syndrome de l'imposteur naît de la peur.
La peur de l'échec, de ne pas être à la hauteur, d'être jugé sévèrement ou, pire encore, de décevoir ceux qui croient en nous.
Et pourtant, cette peur est infondée. Je le sais. Je le sens. Mais cela ne m'empêche pas de l'éprouver. C'est elle qui provoque en moi une anxiété latente, qui fait de chaque publication de chapitre un moment de doute et d'angoisse.
Les samedis où je partage mes écrits deviennent des épreuves. Chaque mot posté me fait craindre que quelqu'un, quelque part, réalise enfin que je ne suis qu'un imposteur, un être bancal qui ne mérite ni les compliments ni les éloges qu'on lui adresse.
L'angoisse de la performance est une compagne constante.
Elle plane au-dessus de moi, silencieuse mais oppressante, comme une ombre que je n'arrive jamais à écarter complètement. Chaque ligne que j'écris, chaque phrase que je peaufine devient un test. Et même lorsque j'en ressors victorieux, je ne peux m'empêcher de penser que cela ne suffit pas. Que je dois encore et toujours me prouver, prouver à moi-même, que je suis digne de ce que je fais.
Mais le syndrome de l'imposteur est une illusion.
Il masque la vérité, distord la réalité et me fait oublier que mes accomplissements ne sont pas accidentels. Ils sont le fruit de mon travail, de mon dévouement, de mes efforts. Il me faut parfois m'arrêter, respirer, et me rappeler que ce doute, bien que naturel, ne doit pas m'enchaîner.
Je ne peux pas continuer à vivre sous la coupe de cette peur invisible, de cette idée fausse que je ne suis jamais assez.
L'écriture est pour moi un acte de vulnérabilité. Chaque mot que je partage est une partie de mon être, exposée au monde. Le syndrome de l'imposteur voudrait me faire croire que cette vulnérabilité est une faiblesse, un danger.
Mais en réalité, c'est là que réside ma force. Accepter que je suis imparfait, que je doute, que je ne contrôle pas tout — c'est aussi cela, avancer.
Le doute me suit encore, mais j'apprends, lentement, à ne plus lui donner autant de pouvoir. Parce qu'au fond, il ne s'agit pas de prouver quoi que ce soit aux autres. Il ne s'agit pas d'être parfait, mais d'être authentique.
Et peut-être, juste peut-être, d'accepter que ce que je fais a de la valeur, même si je ne m'en rends pas toujours compte.
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RANTBOOK
Não FicçãoDans ce rantbook, je me livre comme je le ferais dans un journal intime. Mes pensées sont en foutoir, elles me paralysent parfois, mais je crois qu'est venu le temps de les poser quelque part. C'est une plongée dans ma tête, et je me livrerai à coeu...