Il y a des jours où le simple fait de respirer semble une tâche insurmontable.
Des jours où vivre me demande du courage.
Ce sont ces jours où les monstres en moi prennent vie, ces monstres hideux qui se nourrissent de mes doutes, de mes peurs, et de mes douleurs les plus profondes. Des monstres de dépression, de pensées sombres, et d'addictions. Ils rampent sous la surface de ma peau, me brûlent les veines de leur acide sulfurique, et chuchotent des mensonges en transformant chaque seconde en un combat silencieux contre moi-même.
La dépression n'est pas seulement un nuage sombre au-dessus de ma tête, c'est une tempête souterraine, un gouffre qui s'ouvre sans prévenir. À tout moment, je suis capable de m'écrouler. Et je tombe, encore et encore, sans jamais toucher le fond.
C'est ça le plus horrible, finalement ; tomber en continue sans trouver aucune issue.
Chaque jour devient une lutte pour sortir de mon lit, pour enfiler un masque qui, trop souvent, finit par se fissurer comme de la porcelaine usée. Le monde continue de tourner, mais je suis piégé dans une boucle sans fin où les heures ne sont que des échos d'une lassitude accablante. Il me suffit de peu pour que tout s'effondre. Un mot, un geste, une pensée fugace — et tout se désintègre.
Les monstres en moi ne sont pas des êtres tangibles, mais ils ont des griffes qui me lacèrent droit dans l'âme. Ils apparaissent sous forme de pensées noires, de voix intérieures qui susurrent que tout est vain, et que je ne vaux rien.
Parfois, je me traîne à travers les jours comme un fantôme sans but et sans direction. Je flotte dans un océan de gris où chaque moment se confond avec le suivant. Il y a ces heures où je regarde autour de moi, mais plus rien ne fait sens, rien ne brille. Les couleurs disparaissent, et le monde semble s'effondrer dans un éternel éboulement.
Mais parfois, au milieu de cette obscurité, il y a des lueurs d'espoir. Ces monstres, aussi puissants soient-ils, ne sont pas invincibles. Et il arrive, même dans les moments les plus sombres, qu'une étincelle de lumière perce les ténèbres. Une ligne de poésie, une phrase dans un livre, un geste d'affection inattendu — ces petits miracles qui me rappellent que la vie, malgré tout, continue de battre sous la surface.
Parce que même lorsque tout semble perdu, il reste cette petite voix intérieure qui connaît déjà les réponses à mes questions. Celle qui me murmure doucement que, peut-être, après tout, je ne suis pas seul dans ce combat.
Que ces monstres ne me définissent pas.
Et un jour, j'apprendrai à les apprivoiser. À les regarder en face, sans trembler. À comprendre que, même s'ils font partie de moi, ils ne nous contrôlent pas.
Dans les pires moments, je me rends compte que les monstres sont alimentés par mes propres peurs. Ils se nourrissent de mes doutes, des jugements que je porte sur moi-même, des cicatrices que j'ai tenté de cacher sous des couches de silence et de solitude. Mais à force de les confronter, à force de les nommer, quelque chose change.
Ils perdent de leur pouvoir.
Ils cessent d'être des créatures effrayantes qui m'étouffent, et deviennent plutôt des fragments de mon histoire. Des parts de moi qui ont été blessées, et qui ont, au fond, besoin d'être entendues, plutôt que refoulées.
Je commence à comprendre que ces monstres ne sont pas mes ennemis. Ils sont le reflet de mes douleurs non guéries. De mes angoisses refoulées, de tout ce que j'ai essayé de fuir au lieu d'affronter.
Et peut-être que, pour guérir, je dois d'abord les accepter.
Les regarder dans les yeux et leur dire : "Je te vois. Mais tu ne me domines pas."
La route est longue, incertaine, et semée d'embûches, mais chaque jour où je choisis de me relever est une victoire. Chaque jour où je me tiens face à ces monstres sans fuir est un pas vers la liberté. Ils feront toujours partie de moi, mais ils je ne veux pas les laisser gagner. Derrière eux, il y a quelque chose de plus grand. Une force que je ne soupçonnais pas, qui me pousse à continuer, envers et contre tout.
Et cette force, cette lumière, je la découvre un peu plus à chaque instant.
Grâce à vous.
Elle ne me promet pas des jours faciles ou des nuits sans tourments. Mais elle me promet qu'il y aura toujours un lendemain, un nouveau jour où je pourrai recommencer. Parce qu'au fond, je connais déjà la réponse à cette lutte.
Ce que je recherche, ce que j'attends, c'est la paix que je n'ai jamais cru mériter.
Cependant, malgré les ténèbres et le froid, je choisis d'avancer, avec eux à mes côtés.
Car au-delà de l'obscurité, il y a toujours une aube à venir.
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RANTBOOK
NonfiksiDans ce rantbook, je me livre comme je le ferais dans un journal intime. Mes pensées sont en foutoir, elles me paralysent parfois, mais je crois qu'est venu le temps de les poser quelque part. C'est une plongée dans ma tête, et je me livrerai à coeu...