𝑫𝑰𝑺𝑨𝑮𝑹𝑬𝑬𝑴𝑬𝑵𝑻

Prologue

Emily,

Il ne fait jamais beau à Londres, enfin, c'est ce que les gens disent. Moi, j'y trouve une certaine beauté.
Les gouttes s'accumulent et glissent le long de la fenêtre de ma chambre. Le son que produit la pluie est plutôt apaisant. Je trouve ça joli et je voudrais rester quelques minutes de plus si je pouvais.

Je descends puis balaie du regard la pièce à vivre en espérant y trouver mon petit frère, mais je comprends vite qu'il est parti avec ses amis dans la résidence.

J'enfile mes Converses et un large pull gris que ma mère vient de laver. Il a eu le temps de sécher, mais il ne le restera pas longtemps.

Les gouttes froides transpercent la couche de tissu de mon pull. Je dois faire vite, je vais attraper une pneumonie dans ce froid et risquer de me faire encore crier dessus par ma mère, qui pensera que j'évite d'aller au lycée. Elle n'a peut-être pas vraiment tort. Je me mens sûrement à moi-même et espère attraper cette pneumonie, quitte à en subir les conséquences. Ce ne sera certainement pas pire que d'aller là-bas.

Je connais les endroits où mon frère va toujours. Deux options s'offrent à moi : le parc ou le fitness. Le souci, c'est qu'ils sont à l'opposé l'un de l'autre. Alors, j'opte pour le fitness, je suis plus proche et avec de la chance, il y est probablement.

Je passe devant des maisons aussi belles les unes que les autres. Je les trouve magnifiques, mais j'ai l'impression que ce quartier n'est pas fait pour moi. Un quartier de riches, je n'ai même pas besoin de voir leurs domiciles pour le remarquer, ils ont ce truc que moi, je n'ai pas. Pourtant, mes parents n'ont pas de difficulté financière, j'ai juste l'impression d'être un intrus dans un univers qui n'est pas le mien.

Parfois, j'ai hâte de finir le lycée et de quitter Londres, mais je me force à y rester, peut-être pour mon petit frère. J'ai l'impression que quelque chose me retient ici, alors je mets cette hypothèse de côté. J'y réfléchirai au moment venu.

Je passe par un chemin étroit pour arriver à l'entrée de ma destination. Je m'attends à voir mon frère, mais il n'est pas là . Je sens la poche arrière de mon jean vibré. J'en sors mon téléphone sur lequel je vois "Maman" s'afficher sur mon écran. Quand je vois les mots "frère" et "à la maison", je survole son message puis remets mon téléphone où il était, comprenant que mon frère est à la maison.

J'aime bien cet endroit. Je le trouve plus apaisant quand il pleut ou que les nuages gris couvrent le ciel de Londres. Lorsque la météo n'est plus au goût, je peux y trouver refuge. La pluie est devenue moins forte que tout à leurs. Mes cheveux bruns commencent à gonfler sous l'humidité, et mes cheveux lisses se rebellent en regagnant leur forme habituelle. J'envie ces filles qui n'ont pas besoin de se réveiller plus tôt pour se coiffer le matin où celles qui ont les cheveux bouclés. Je sais que ce n'est pas facile non plus, mais je trouve ça tellement plus joli. Les miens n'ont pas de nature précise, certaines mèches sont bouclées, d'autres ondulées ou bien lisses. Je les trouve indécis, un peu comme moi.

La pluie repart de plus belle, pourtant je n'arrive pas à me décoller du banc. Mon pull gris vire au gris foncé à cause des gouttes qui l'ont imbibé.

– Tu comptes rester là
longtemps ?

Une voix masculine à côté de moi me fait quitter mes pensées.

Je tourne ma tête pour lui faire face. Il est adossé contre des barres, sûrement des barres de traction, une cigarette à la main.

Son physique me trouble autant que sa question.

Il penche légèrement la tête en avant, attendant une réponse.

– Je ne sais pas, lui dis-je.

Il prend place sur le banc.

La pluie s'est atténuée. Mes yeux sont d'abord concentrés sur la cigarette qui se consume pour former un ensemble de fumée qui s'évapore, puis mes iris se déplacent sur lui.

Une pensée me vient.
est-ce qu'il voudrait me kidnapper ?
Puis j'imagine le pire m'arriver.

– T'attends quoi alors ? demande-t-il.

Mon visage se reconcentre sur la pluie, puis-je lui répond

– Que ça s'arrête.

Quelques mèches brunes glissent sur son front à cause de l'averse. Ça doit faire un moment qu'il est dehors. Les gouttes étaient fortes quand je suis partie, mais pas assez pour me noyer. Ce qui m'étonne le plus, c'est son t-shirt noir en plein mois de novembre. Je me reprends quand j'oublie que je parle à un inconnu.

– Tu viens depuis quand ici ? je lui demande.

– Depuis peu, dit-il, entre deux taffes.

Je ne cherche pas à approfondir sa réponse, je ne le connais pas.

Et je pense ne jamais devoir le connaître.

Il se lève, je fronce faiblement les sourcils. Malgré tout, une question me gratte la gorge.

– Tu es qui ? je lui demande.

Ses pupilles sombres se posent sur mes yeux.

– Tu devrais rentrer.

Il regarde le ciel puis soulève son menton et rajoute.

– Il s'est arrêté de pleuvoir.

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Plutôt long, ce prologue.
J'espère que vous aimez. En tout cas, j'ai adoré l'écrire.
Hâte que vous en sachiez plus sur Emily.On se revoit vite !!

Kiss you, people!🩷
PRENEZ SOIN DE VOUS.🩷