Violence et harcèlement.
Emily,
6h,Londres.
Je n'arrive pas à réaliser ce qui s'est passé hier.
Tout est allé si vite, pourtant la nuit a été atrocement longue.La police m'a interrogée, mais étrangement, ils ne m'ont pas posé tant de questions que ça.
Quelle heure était-il, combien étaient-ils, la marque de la voiture... Je me suis contentée de leurs répondre mais quand ils sont arrivaient , il n'y avait déjà plus de corps.C'étaient de nouveaux arrivants, ils venaient d'emménager ici. Cette pauvre femme était seule cette nuit-là. Son fils n'était pas là, et son mari travaillait de nuit ce soir-là. Je me demande qui aurait pu tirer sur cette femme sans hésitation.
Je suis quand même allée en cours aujourd'hui. J'ai déjà trop manqué ce trimestre, et même si j'ai un motif, cela leur importe peu ici.
"-Votre grand-mère est décédée, mais vous ne pouvez pas rentrer chez vous, vous avez trop d'absences."
L'une des annonces les moins délicates.
Comme si j'avais choisi.Mes yeux me brûlent, je n'ai dormi qu'une heure environ. J'essaie de camoufler mes cernes, qui sont déjà naturellement bien visibles. Apparemment, les cernes signifient que la lune nous a embrassés ; moi, je dirais plutôt que je ressemble à une droguée, mais la lune, je trouve ça plus romantique.
Quand je m'en plains, Alya me dit que ça fait mon charme, alors quand je les regarde, un sourire se dessine automatiquement sur mes lèvres mais aujourd'hui devant mon miroir aucune émotions me viens.Je quitte la maison. Je n'ai pas eu le temps de déjeuner, et la batterie de mon téléphone est presque à plat. Je profite des derniers pourcentages pour mettre mes écouteurs. La pluie commence à devenir de plus en plus forte, alors je me réfugie sous l'abri de bus en l'attendant.
Parfois, en classe, je ne peux pas pleurer, alors quand il pleut, je remercie Londres de le faire pour moi.Les deux heures de maths ont anéanti le peu de sommeil qu'il me restait, ainsi que mes neurones. Alya n'est pas là aujourd'hui. Je voulais lui envoyer un message, mais ma batterie est morte.
Quand je vois Suzie, le claquement de ses talons résonne dans la cour et se dirige dangereusement vers moi.
Je me dis que je n'aurais peut-être pas dû venir, finalement. Non pas que j'ai peur d'elle, mais ses remarques commencent à m'agacer, et je sais très bien qu'ici, ils croiront sûrement la moins bronzée de nous deux.— Salut, la pute, commente-t-elle.
Je me contente de claquer mon casier et de partir, pourtant elle me suit toujours, accompagnée des mêmes filles. Je l'esquive en partant dans la cour, mais pas pour longtemps. Elle me rattrape dans le coin entre les deux bâtiments. Je lui fais face, lui montrant que je n'ai pas peur d'elle.
Je la regarde dans le blanc des yeux, le menton relevé.
Brutalement elle empoigne ma mâchoire, puis étale avec son pouce le peu de maquillage qui cache mon insomnie de la veille.— Pourquoi tu te maquilles ? Tu sais que tu n'es déjà pas très jolie, dit-elle.
Je dégage sa main de mon visage et la pousse pour éloigner cette proximité qu'elle impose entre nous.
Son regard devient joueur, et d'un air théâtral, elle pose sa main sur sa poitrine, l'air choquée.— Tu viens de me frapper, là ? Non, mais j'hallucine ! s'exclame-t-elle.
Quoi ! Quelle comédienne... Je vais vraiment finir par le faire un jour.
— Non, mais t'es complètement folle, je t'ai rien fait, Suzie.
le coin de sa lèvre se relever formant un rictus.
— Non, mais tu viens de me traiter de pute, Emily, sérieusement !
Je veux partir, s'il vous plaît, loin d'ici, loin de ce cauchemar, loin d'elle.
Je ne dis rien, et même si je voulais, je crois que je n'y arriverais pas...
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𝑫𝑰𝑺𝑨𝑮𝑹𝑬𝑬𝑴𝑬𝑵𝑻
RomanceEmily est cette fille qui préfère laisser passer les autres avant son bonheur. Mais a-t-elle déjà réellement goûté au sien ? Une fille torturée par son passé, mais dont le futur ne fait que se dégrader... Un jour de plus sous les larmes de Londres...