Huit heures du matin, ma capuche est vissée sur ma tête, mes écouteurs, accompagnés de Beach de The Neighbourhood plantés dans mes oreilles. Je traverse, en grandes enjambées, le hall du bâtiment du département scientifique de la faculté. Je croise certaines personnes dans le même cursus que moi, je les salue d'un mouvement de tête en continuant mon chemin. En arrivant devant la salle encore fermée, je retrouve Michaël, mon coloc et ami.
- Hello hello, jeune marmotte ! Tu as failli pas te lever ce matin dis-moi, me dit-il avec un petit sourire.
- Je n'ai pas entendu mon réveil, je réponds en marmonnant. Merci de m'avoir appelé.
- Mais de rien cher ami. Je n'avais aucune envie de participer à ce cours seul. Les probas, c'est barbant... Mais moins quand on est deux.
Je ris face à sa mine déjà découragée. Nous faisons partie de ces gens bizarres que les maths passionnent. Du genre solaire, Mika est le premier mec à m'avoir adressé la parole en arrivant ici, il y a deux ans. On a sympathisé jusqu'à découvrir qu'on allait partager le même appartement à la citée universitaire. Et naturellement, au fil du temps, nous sommes devenus des amis. Notre duo marche bien, malgré le fait qu'on soit différents. Il aime sortir, participer aux réunions -soirée foutrement alcoolisées- du BDE de la fac, rencontrer des gens. Je ne suis pas comme ça, enfin pas totalement. J'aime bien sortir décompresser un peu les jeudis avec les autres étudiants. Mais j'apprécie aussi le confort de ma maison. Je suis du genre à ne pas trop apprécier sortir de ma zone de confort.
Je sors de ma rêverie quand le professeur passe devant nous pour ouvrir la porte et nous inviter à entre dans la salle. Il soupire quand il voit le nombre d'étudiants présents à son cours. Nous sommes douze, on est vendredi.
- Il semblerait que beaucoup d'entre vous n'est pas digéré leur vadrouille d'hier soir. Passez-leur le mot que les cours ne sont peut-être pas obligatoires, mais ils restent tout de même judicieux d'y venir. Sur ce, on peut démarrer. Reprenez la fin du TD du début de semaine.
A midi, Mika et moi rejoignons certains étudiants pour manger, complètement lessivés. Les quatre heures de TD nous ont achevé. Arrivé à leur hauteur, nous sommes salués par trois têtes relativement fatiguées. La première, Jessica -Jessie, parce que c'est plus simple selon elle- nous saute dessus malgré ses petits yeux. Derrière elle, deux bruns tout autant crevés soupirent quand nous accueille en hurlant.
- Jessie, par pitié, baisse le volume. Mon crâne va exploser, se plaint l'un d'eux.
- Tu devrais plus tenir debout après cette soirée. Comment tu fais ? Tu t'es carré des piles dans le cul ! rétorque l'autre.
- Mais, allez vous faire voir tous les deux. Bande de fragiles, répond la brune aux deux cadavres.
Mika et moi rigolons face à leurs paroles, ainsi qu'à la tête effarée de Jessie. Julien a toujours la langue bien pendue, surtout quand il s'agit de tacler sa sœur, qui le lui rend bien. Enfin, sa jumelle, bien que Jessica crie à qui veut bien l'entendre qu'elle sorti plus tôt, ce qui fait d'elle la grande sœur. Nous les avons rencontrés cette année. Ils n'étaient pas la en première année de licence. Mika et Jessie étant deux golden retriever en recherche constante d'affection, nous nous sommes rapidement retrouvé tous les trois à trainer ensemble dès les premières semaines. Le dernier, Mathis, nous a rejoint plus tard. Lors d'une soirée arrosée, Jessie lui a vomi dessus, elle rigolait en s'excusant toutes les cinq secondes de lui avoir ruiné son t-shirt. Ça nous a tous fait marrer, lui également. Le lendemain, en cours, il est venu vers nous en remerciant « vomito » d'avoir gâché le haut super moche que sa mère lui avait offert. Le courant est passé si vite entre lui et nous. Aujourd'hui, on forme une petite bande de quatre. Cependant, je sais que ça ne durera pas. Malheureusement, nous nous quitterons à la fin des études, prenant chacun des chemins différents. Il viendra un temps où nous devrons nous dire au revoir. Et ça m'énerve déjà d'y penser. J'en ai déjà fait les frais avec Isaac.
A chaque fois que je pense à lui, je me demande si j'avais pu faire quelque chose pour garder cette amitié. Qu'elle survive malgré la distance entre nous. Je m'en veux, parfois, de ne pas avoir essayer de lui demande de rester mon ami. Mon meilleur ami. Quand mon cerveau divague par moment, je repense à nos conneries, nos discussions sur tout et rien. Il me manque, même après deux ans à ne pas avoir de nouvelles de lui. Mais il faut j'arrête de ressasser cette histoire.
Ce n'est pas comme s'il allait se repointer dans ma vie. Même si c'est une chose à laquelle j'aimerais bien croire.
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Le jour où je t'ai retrouvé [Boy x Boy]
RomanceRaphaël et Isaac étaient inséparables, les "meilleurs amis du monde". Leur dernière année de lycée touchant à sa fin, ils appréhendaient beaucoup leur séparation. Quelques années passent, et Isaac manque cruellement à Raphaël. Mais un événement scol...