Chapitre 1

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La salle d'attente était vide, elle semblait beaucoup trop grande, sans que ce ne soit vraiment dérangeant. Plusieurs dizaines de rangées de chaises pliantes remplissaient la plus grande partie de l'espace. Il n'y avait aucune fenêtre, la lumière venait de néons accrochés au plafond, produisant un léger bourdonnement.

Je regardais autour de moi en me frottant les yeux, comme pour me réveiller.

Depuis combien de temps étais-je assis là ? Pourquoi étais-je seul ? Mais surtout, où étais-je ?

Je n'avais absolument aucun souvenir de ce que je faisais ici ni de comment j'y étais arrivé.

En observant autour de moi, je remarquais deux portes. Une à chaque extrémité de la salle. Au-dessus de celle à ma gauche se trouvait un petit panneau avec inscrit "Accueil" dessus.

Parfait ! Je trouverais sûrement quelqu'un pour m'aider et me rafraîchir la mémoire.

Alors que je me levais de ma chaise pour aller explorer, mes jambes ne répondirent plus et je m'écroulais de tout mon poids, entraînant plusieurs chaises dans ma chute.

Depuis combien de temps étais-je vraiment assis là ?

J'essayais tant bien que mal de m'asseoir pour pouvoir me masser les jambes, et, au bout de quelques minutes, je pus me remettre debout. Je m'aidais des chaises pour marcher jusqu'à la porte afin d'éviter de tomber à nouveau. Chaque pas était plus assuré que le précédent, au fur et à mesure que le sang circulait à nouveau dans mes jambes.

Je poussais la porte menant à l'accueil et me retrouvai dans un genre de hall d'entrée avec un grand comptoir à ma droite et, à ma gauche, plusieurs panneaux en liège avec de vieilles affiches publicitaires.

Deux choses me frappèrent.

Premièrement, il n'y avait pas de porte d'entrée, rien qui permettait de sortir du bâtiment, ni même de pouvoir voir l'extérieur. La lumière provenait des mêmes néons que dans la salle d'attente.

Mais surtout, il n'y avait personne ici non plus.

La pièce dégageait une impression étrange. Comme si elle n'était pas réelle. Pourtant, un coup de pied dans le comptoir me confirma que ce n'était pas le cas. De même, la douleur à l'orteil me dit que ce n'était pas un rêve non plus.

J'avais l'impression d'être dans un lieu abandonné, un décor de cinéma vide où personne ne venait plus depuis longtemps.

J'essayai d'appeler, de crier plusieurs fois, mais personne ne me répondit. L'écho se perdit très vite et il ne restait plus que le bourdonnement distant des néons.

À ce moment-là, une légère sensation de panique commença à m'envahir. Je n'avais toujours aucune idée d'où je me trouvais, ni comment j'y étais arrivé, dans quel but ou depuis combien de temps.

Il fallait que je me calme et que je réfléchisse. Que je fasse le point.

Je m'étais réveillé il y a quelques minutes dans une salle d'attente vide et dans un bâtiment qui le semblait tout autant. Je n'avais aucune idée depuis combien de temps j'attendais. Ni pourquoi j'étais là.

Un rapide coup d'œil aux panneaux d'affichage ne m'apprit rien, c'étaient de vieilles affiches pour des assurances, des nouveaux médicaments et des consignes sanitaires. Peut-être me trouvais-je dans un hôpital ou une clinique ? Mais pourquoi ? Mis à part mes jambes, quelques minutes plus tôt, je me sentais bien.

Par réflexe, je commençais à me palper lorsque je sentis quelque chose dans une des poches de mon pantalon.

J'y plongeai la main pour en ressortir un papier froissé que je dépliai rapidement.

Sixième ÉtageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant