Après plusieurs longues minutes et un air de jazz joué en boucle, l'ascenseur s'arrêta enfin et les portes s'ouvrirent sans un bruit.
Je me trouvais face à un long couloir sombre, et tandis que je posais un pied en dehors de la cabine, les lumières du plafond commencèrent à s'allumer.
Lorsque les portes se refermèrent derrière moi, je me retournai par réflexe, mais je fis face à un mur.
Aucune trace de la porte que je venais de franchir, ni aucun bouton pour la rappeler. En lieu et place de l'ascenseur, il y avait un mur blanc avec un immense "19" peint en bleu.
Se pouvait-il que j'aie atterri au dix-neuvième étage ? J'avais pourtant bien appuyé sur le bouton "6". Mais il est vrai que le trajet m'avait paru un peu long.
Faisant face au couloir, je décidai de continuer et de trouver un autre moyen d'accéder au sixième étage ou de trouver quelqu'un capable de m'aider.
Contrairement à celui de l'étage zéro, il n'y avait pas de portes ici. Seulement un long couloir qui tournait parfois à gauche et parfois à droite.
Au bout de quelques minutes à marcher, je sentis une odeur iodée, comme si j'étais proche du bord de mer. Quelques pas plus tard, je crus entendre les vagues.
J'accélériai le pas, et plus j'avançais, plus le bruit devenait fort, se réverbérant sur les murs dans un écho allant crescendo.
Finalement, après un dernier virage à droite, je me trouvai devant une porte légèrement entrouverte.
Après avoir traversé une forêt pour trouver l'ascenseur, est-ce que le suivant se trouvait sur une plage ?
Je poussai la porte et entrai dans la pièce. Aussitôt, le bruit des vagues disparut et l'odeur iodée se transforma en chlore, comme dans une piscine, me faisant tourner la tête et me piquant les yeux.
Il faisait noir et seule la lumière du couloir derrière moi éclairait faiblement autour de moi.
Le sol n'était plus couvert de moquette, mais de carrelage blanc et semblait mouillé. Je fis quelques pas et me rendis compte qu'il était bien recouvert d'eau.
Sans lumière, je n'allais pas pouvoir aller très loin. Si la pièce entière était inondée, je ne serais pas en mesure de repérer rapidement un trou dans le sol, et le risque d'avoir un accident et de me noyer était beaucoup trop grand.
Cette idée me glaça le sang. J'avais l'impression que la peur de la noyade était ancrée profondément en moi, mais sans arriver à la relier à quelque chose de concret. C'était plutôt quelque chose de viscéral, quasiment instinctif.
Mais à peine avais-je fini de penser cela que la pièce s'éclaira. Ce n'étaient pas des néons comme dans le couloir, mais des dalles lumineuses sur les murs. La lumière était douce et, malgré le fait qu'elle ne suffisait pas à éclairer complètement la pièce, je pouvais voir à plusieurs mètres devant moi sans problème.
Maintenant que je pouvais voir ce qu'il y avait autour de moi, j'avais l'impression de me trouver dans le couloir d'une piscine municipale. L'odeur de chlore et le carrelage mouillé au sol donnaient une impression très convaincante.De part et d'autre du couloir se trouvaient de grandes flèches dessinées avec des carreaux noirs et indiquant l'autre extrémité du couloir.
Pas très rassuré, mais ne pouvant faire demi-tour, j'avançai vers les ténèbres. À mon grand soulagement, les murs s'éclairaient à mesure que j'avançais, de sorte que je restais toujours dans la lumière. Au bout de quelques dizaines de mètres, je me rendis compte que l'eau m'arrivait au-dessus des chevilles. Mes pieds étaient trempés, mais l'eau était suffisamment chaude pour que je ne ressente pas vraiment de différence de température.
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Sixième Étage
TerrorLorsque le passé hante l'esprit, il transforme les rêves en labyrinthes. Pris au piège dans un monde étrange et surréaliste, un homme tente désespérément de retrouver celle qu'il a aimée et perdue. De salles d'attente oppressantes en cathédrales bri...