Chapitre 1

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Quand Katsuki avait ouvert les yeux, sa première pensée alla à son ami d'enfance. Est ce qu'il était en vie ? La simple idée que ce ne soit pas le cas lui donna assez de force pour se lever et se rendre dans sa chambre contre l'avis des médecins et de ses camarades de classe qui tentaient de le retenir. Malheureusement il n'avait pas pu le voir, tout ce qu'il savait c'était qu'il était en vie. Le blond ravalant son inquiétude s'était dit qu'il ne verrait en rentrant au dortoir, que là il pourrait enfin être rassuré. Mais pareil, ici non plus il ne l'avait pas vu. Et à son réveil, tout ce qu'il découvrit fut une lettre, une pauvre lettre où Izuku lui disait qu'il ne reviendrait pas, que c'était mieux pour tout le monde. Il s'excusait aussi de lui avoir fait porter le secret du One for All, de l'avoir mis en danger et d'avoir failli le tuer. Parce que oui Izuku se sentait responsable des agissements de Katsuki, pour lui s'il n'avait pas été aussi faible, le blond n'aurait pas eu à prendre ce coup pour lui. Le jeune homme explosif prit le temps de lire jusqu'à la dernière ligne, comprenant que l'émeraude avait révéler son secret à tout le reste de la classe. C'est seulement quand il arriva à la dernière phrase d'adieu qu'il vit rouge, réduisant la pauvre feuille en cendre dans une explosion à en faire trembler les murs de l'établissement.

Ce foutu Deku l'avait abandonné, il pensait réellement que Katsuki était faible ? Qu'il ne pouvait pas le suivre dans ce combat ? Après tout ce qu'ils avaient vécu ensemble ? La colère prenait le dessus et avant même qu'il ne s'en rende compte, le blond était sur le terrain d'entraînement qu'il réduisait en cendre, évacuant toute cette rage et cette douleur que cet abandon lui provoquait. Et ce jusqu'à ne plus pouvoir tenir debout, il s'écroula sur le sol de la salle d'entraînement, vidé de sa colère, mais la douleur, elle, ne disparaissait pas. « Juste une putain de lettre... » Souffla-t-il difficilement alors que l'émotion commençait petit à petit à le submerger. C'est à ce moment qu'il entendit des pas, il se crispa, ne voulant pas qu'on le voit si fragile. Mais quand il aperçut les cheveux rouges et la mine désolée de son ami, il se détendit légèrement.

Eijiro le rejoignit et s'assit à côté de lui en silence, silence qu'il ne tint pas longtemps. « Ça va ? » Demanda-t-il la voix bien plus calme qu'habituellement. Ce à quoi Katsuki ne répondit pas, il ne voulait pas lui mentir mais en même temps avouer qu'il allait mal était beaucoup pour lui. « Tu le savais non ? Pour le One for All ? » Il continuait sans attendre la réponse, puisque l'absence de réponse en était une en soi. « Ouais... » Soupira finalement le blond. « Ce putain de nerd sait pas me mentir. » Peut être que c'était pour ça que personne ne l'avait laissé lui parler à l'hôpital. « En même temps t'a toujours été spécial pour lui. » Ces mots lui firent un picotement dans la cage thoracique. Un picotement qu'il reconnaissait, ce picotement amer qu'il ressentait quand il se rendait compte que non, il n'était pas si spécial que ça aux yeux d'Izuku. La première fois que Katsuki avait ressenti ce pincement, c'était quand il s'était rendu compte que cette fille, dont il ignorait complètement le nom à l'époque, utilisait son surnom, le surnom qu'il avait donné à l'émeraude. Et cette réalisation lui avait serré le cœur, oui c'était un surnom moqueur, rabaissant, mais c'était sa façon à lui de l'appeler. « Pas si spécial que ça... faut croire... » Tout en disant ces mots, la voix du blond avait légèrement craquée. Pourquoi tout ça lui faisait tant de mal. Oui Izuku risquait la mort et ça le terrifiait de perdre son ami d'enfance, mais il y avait autre chose, cette chose qui lui laissait un goût amer après avoir été abandonné, cette chose que Katsuki refoulait depuis bien longtemps. « Bakugo... Tu sais qu'il est pas parti parce qu'il pense qu'on est faible... Surtout toi. Il a peur qu'on meure... Surtout toi. » Le blond ne comprenait pas pourquoi il insistait sur lui, oui il savait qu'il avait une catégorie particulière rien qu'à lui dans la vie d'Izuku, mais il était persuadé que c'était à cause du fait qu'il lui avait fait du mal par le passé, sinon il serait dans la même case que les gens de cette classe. Et cette pensée lui fit monter les larmes aux yeux. « C'est lui qui va finir par mourir... » Sa voix dérailla avant d'éclater en sanglots, cachant son visage entre ses mains. Cette fois il craque complètement, laissant cette douleur s'exprimer sans pouvoir contrôler ses réactions. Eijiro fut le premier surpris, c'était la première fois qu'il voyait son ami craquer comme ça, lui qui était toujours si fort, si dur, devenait le garçon vulnérable de 16 ans qu'il était au fond. « Dis pas ça... » Le rouquin se contenta d'être présent, de l'épauler tout en se retenant de pleurer avec lui, voir son ami dans cet état lui brisait le cœur et puis lui aussi s'inquiétait beaucoup pour Izuku.

« Putain de Deku... » Soupira Katsuki après de longues minutes. Ça lui avait fait du bien d'évacuer même s'il se sentait honteux de l'avoir fait devant quelqu'un. Il se redressa finalement et son tempérament explosif refit enfin surface. « Je vais le ramener. Même si je dois le réduire en bouilli pour ça, je le ramènerais. » Ses mots pleins de détermination firent sourire son ami. « Ça c'est les paroles d'un vrai homme ! » Lança-t-il a son tour avant de se redresser. « On t'aidera avec les autres, plus on sera pour le convaincre, plus on a de chance de réussir. » Katsuki hocha la tête, même si ça le faisait chier de l'admettre, tout seul il n'arriverait pas à le convaincre. « Tout le monde dort déjà, on leur en parle demain matin ? » Dire que le cendré s'était épuisé toute la journée sans même s'en rendre compte, il avait sauté les repas et la faim n'avait même pas pointé le bout de son nez. « Ouais, j'ai la dalle et j'ai besoin d'une douche. » Râla-t-il comme si de rien n'était avant de se diriger vers la sortie. « Si tu parles à qui que ce soit de ce que t'as vu je t'explose. » Ajouta-t-il sans regarder son ami. « T'inquiète ! » Répondit l'autre le sourire aux lèvres, son ami s'était ouvert à lui, il n'allait sûrement pas se moquer.

Back to me [ BakuDeku ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant