Aï x Gôro [Terminé]

Consultation sentimentale

Il est midi, du jeudi 14 du mois. Il y a deux jours, quand je suis revenue du rendez-vous avez ce fameux gynécologue, il m'a dit de revenir. Donc, j'y retourne. Je ne peux pas m'empêcher de repenser à ce qu'il s'est passé quand je suis rentrée. Il y a encore trop de questions dans ma tête. Pourquoi ? Quand ? Comment ? Et surtout, est-ce possible ?? Je n'ai fait que repenser à lui depuis notre rencontre. Je crois qu'il m'obsède. Et ça me fait un peu peur...

J'arrive devant son cabinet. Je jette un œil à son emplois du temps, puis je toque. J'entends un roulement de chaise, des papiers qui tombent puis le cliquetis de la poignée qui s'ouvre. Lorsque son visage apparait devant moi, je m'illumine. Le docteur me sourit et lance :

- Mademoiselle Hoshi...

- Non, appelez moi Aï. Et tutoyez-moi, s'il vous plaît.

Il me regarde d'un air perplexe.

- Très bien... Dans ce cas, appelle-moi Gôro. Et tutoie-moi aussi, ça te vas ?

- Super ! Je peux entrer ?

- Oh, euh... Allons discuter dehors. L'air est frais, le soleil brille... C'est parfait pour parler en toute sérénité.

Il m'entraîne vers la sortie. Je commence à marcher à côté de lui, sur un petit sentier qui s'éloigne de la clinique.

- Alors, commence-t-il. Bonne nouvelle ?

- Oui ! Le saignement s'est arrêté hier soir. Merci beaucoup.

- Oh, ça me fait plaisir, tu sais. Je n'ai fait que te dire quand tout irais mieux...

- C'est déjà beaucoup. Heum... D'ailleurs...

Je rougis. Pourquoi est-ce que je lance une conversation ?? Je ne voulais rien dire. Enfin, si, mais, pas à voix haute.

- Laisse-moi deviner. Tu as besoin d'une autre consultation ? Un autre problème ? Je suis aussi obstétricien, ne l'oublie pas. Tu es enceinte, c'est ça ?

- Quoi ? Non ! C'est juste que...

Nous nous arrêtons. Il se tourne vers moi et me fixe intensément. Je ne dis plus rien. Mes joues virent au cramoisi.

- Ben... Tu sais, je... Enfin, peut-être que...

- N'hésite pas à me dire les choses.

Il me regarde de plus en plus profondément. Je sens ses yeux parcourir mon visage.

- C'est fou comme tu as des traits fins...

Je sursaute.

- Pardon ?!

Il rigole.

- Désolé, je ne peux pas m'en empêcher... Quand quelqu'un est aussi beau, je ne peux que le lui dire.

Mon cœur s'accélère. Je plonge mon regard dans le sien. Sa mine devient passionnée. J'ai l'impression qu'il ne remarque même pas que ses yeux pointent désormais ma poitrine. Je rougis encore plus. Mes yeux ne savent plus où regarder.

- Gôro ! Euh...

- Oui ?

Il semble s'être réveillé.

- Écoute Gôro...

Je suis presque nostalgique qu'il ne regarde plus mes seins. J'essaie de les mettre en avant.

- Je... Je voudrais que...

Il me fait signe de me taire.

- Je sais ce que tu veux.

Il parcours mon corps de ses yeux dorés.

- Euh... Pardon, mais, je crois que tu ne sais pas.

- Tu te trompes. Je sais.

Il me sourit, d'une façon que je n'ai jamais vue... J'ai déjà vu des fans sourire, d'une mine enjouée, joyeuse. D'autre d'une façon conviviale, où encore admirative... Mais ce sourire, je ne l'ai jamais vu. On dirait presque... un sourire amoureux. Je tremble de tout mon corps.

- Je vais te donner mon Insta personnel !!

J'ai hurlé ça, les yeux fermés. Il brille.

- Oh, vraiment ?

Et je le lui donne. Je ne sais pas pourquoi, mais je le fais. C'est un compte privé, avec un nom et une photo qui ne sont pas les miens.

Le soir, chez moi, je lui envoie un message.

Koko_licorne 🦄  : Salut. Désolée pour tout à l'heure, j'étais mal à l'aise.

Goro_A : Pas de pb. Je comprends. Désolé, je t'ai dévisagée... En même temps, vu ce corps de déesse 😏

Je lâche mon portable. Il a dit que j'était magnifique ou je rêve ?? Non, non, non ! Tu rêves ! C'est un rêve ! Oh là là... Je crois que je l'aime. Je n'ai jamais été amoureuse, mais là, il n'y a aucun doute. J'ai un corps de déesse ! Carrément. Je saute de joie sur mon lit.

Koko_licorne 🦄 : Tu penses qu'on peux se revoir ?? 🌺

Goro_A : ...

Comment ça, trois petits points ??

Goro_A : Bien sûr  ✨

Je suis heureuse comme jamais. 

Goro_A : Tu habites où ? Juste au cas où.

Mon adresse ? Hein ? Bon... Je la lui donne, croisant les doigts pour qu'il ne la divulgue pas. On se dit au revoir. Le temps passe, cela fait deux heures que notre conversation est terminée et que je n'ai pas bougé. C'est alors que j'entends la clochette de la porte sonner. Attends... Il m'a demandé mon adresse. Oh bon sang. Pff, aucune chance que ce soit lui. Je dévale les escaliers. Je m'arrête devant la porte. Et si...? NON ! J'ouvre violemment.

- Salut, Aï !

- Putain, Gôro...