Chap 3

8 1 0
                                    

Nous sommes le 28 juillet, aujourd'hui, c'est le jour J. En effet nous allons voir notre maman trois mois après le commencement de son traitement. Nous sommes tous stressés à l'idée de la revoir, à-t- elle changé ? J'ai appelé notre mamie pour qu'elle vienne la voir également donc après un long voyage depuis les états unis elle est enfin avec nous. Mais j'espère que sa visite ne va pas lui faire de peine car il y a un certain moment où elle ne s'entendaient plus du tout...Je me suis dis que même si ce n'est plus pareil qu'avant entre elles, il est important pour maman d'avoir du soutien la part de sa mère je pense.

En arrivant devant l'hôpital je ressens le sentiment que j'ai ressenti le jour où j'ai appris le cancer de ma maman alors ce n'est jamais facile pour moi d'y entrer. Tandis que les filles sont déjà rentrées moi j'essaye de me faire à l'idée de voir comment elle va, comment ma maman va et si je vais réussir à le supporter..Je ne veux même pas m'imaginer à quel point les médecins doivent se sentir impuissants suite à des nouvelles qu'ils doivent annoncer à des familles dans l'espoir..Je pense qu'être médecin est vraiment une chose impensable pour moi je suis beaucoup trop sensible pour faire face à des drames.En tout cas, ce qui est sure, c'est que je ne serai jamais un médecin. Je suis trop sensible pour annoncer, et meme pour voir des gens mourir tous les jours, ne pas pouvoir les sauver, ça doit vraiment briser mentalement.

Lorsque je passe le pas de la porte, je n'arrive pas à avancer. Je reste là, planté comme un arbre. J'observe tous ces gens, qui attendent pour être soigné ou alors qui attendent des nouvelles de leurs proches. Après 2,3 minutes, je décide enfin d'aller à l'accueil. "Bonjour, je suis là pour voir Madame Tomlinson." la dame, fouille dans ses papiers et me dit. "Votre famille y est déjà, c'est chambre 28. Vous avez juste à aller dans ce couloir là, et suivez les panneaux indiquant les chambres."

Je fais ce qu'elle me dit, j'avoue que je redoute le moment où je vais voir ma mère. Quand elle est partie de la maison, elle n'avait pas forcément l'air malade. Mais avec la chimio, je suis sûre d'une chose, elle n'aura plus les magnifiques cheveux que je touchais lorsque je pleurais, pour me réconforter. Arrivé  devant la chambre, la porte est ouverte. Je ne peux même pas attendre comme un piquet devant cette dernière.

Quand je passe la porte, tout le monde est autour d'elle. Je ne la vois pas. Sauf que Anouk remarque que je suis rentré dans la chambre, alors elle se décale. Grâce à ça, je découvre ma mère. Elle porte un bandeau. Enfin je ne sais pas vraiment ce que c'est mais ça ne montre pas que ses cheveux sont inexistant. Son visage est cerné, mais lorsqu'elle me voit, elle sourit. Elle sourit d'une façon qui me fait sentir comme à la maison. je m'avance, et elle me tend les bras. Et je fonds sur elle, littéralement. Elle m'a tant manqué.

"Mon ange. J'ai l'impression que tu as encore grandi. Elle dit, avec les larmes au yeux.

-tu rigoles, je dépasse pas les 1,72 m depuis pratiquement trois ans." Dis-je en pouffant de rire. Moi aussi ému.

Elle me sourit les larmes au yeux, me caressant la joue.

Il est maintenant 13 heures. Nous sommes forcés de partir. Son traitement est à 14h et elle doit manger et se doucher. Mais ce qui est bien, c'est que à partir d'aujourd'hui on pourra venir la voir entre 10 heures et 13 heures tous les jours.

Lorsque que j'arrive à l'accueil, la dame de tout à l'heure me demande comment ça s'est passé. J'étais seul, car mes sœurs étaient déjà parti avec ma grand-mère depuis au moins cinq minutes, elles devaient  m'attendre. Je lui réponds donc « oui, oui, ça s'est bien passé. Merci de demander.».

Il est maintenant 22 heures, mamie doit repartir. Après tous les câlins fait à mes sœurs, elle me prend dans ses bras et me dit « tu es sur que tu ne veux pas que je reste encore un peu ?» Mamie avait proposé de rester. Je ne suis pas fermé à l'idée, mais je me suis habitué au nouveau train de vie que je mène. Je sais que ça pourrait me soulager qu'elle soit là, mais dans tous les cas, je vais devoir continuer à travailler. Et puis, dans moins d'une semaine, le lycée est terminé. Et je sais pertinemment que ça ne servira à rien d'y retourner pour une semaine. « Non, mamie, ne t'en fait pas. C'est bientôt les vacances, je vais pouvoir gérer. » Et elle me rétorque. « mais justement, je m'occuperai de Louane et les autres filles pendant que toi tu iras travailler. C'est une chose en moins pour toi à t'occuper, je ne resterai pas toutes les vacances évidemment, mais même si c'est pour deux semaines, je veux quand même aider. Je sais que tu fais un travail monstrueux et que tu gères et tout ça, mais je ne veux pas que tu te sentes seul. Donc je suis là et je resterai.» après ces derniers mots, elle me fait un grand sourire. Je savais que je ne pouvais plus dire non. Mes soeurs sautent de joie et moi, j'ai pris ma grand-mère dans les bras. Même si j'aime ma grand-mère, ça va être des vacances plutôt compliquées. C'est une forte tête, et à chaque fois que nous sommes pas d'accord on se crêpe le chignon comme des vraies filles. Elle décide d'aller coucher les filles, pendant que moi je fais la vaisselle.

Elle redescend une heure plus tard.

« Qu'est-ce qui t'a pris autant de temps ?

–J'étais en train d'expliquer aux filles, que demain j'allais les emmener au parc floral à côté de la maison.

–C'est super, alors ! Mais dis-moi, ton billet d'avion ?

–Oui, et bien ?

–Ça ne t'embête pas d'avoir dépenser de l'argent pour rien ?

–Tu penses vraiment que j'avais pris un billet retour pour aujourd'hui ? » Dit-elle en rigolant.

Après ça, nous avons parlé pendant plus d'une heure, et elle allait se coucher dans la chambre de ma mère. J'en fis donc autant. Demain je commence tôt, donc étant donné qu'il est déjà 00h je préfère aller dormir.

———————————
Encore merci à Alicia la star qui corrige tout 💪💪💪💪

Voler.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant