Déconstruction - LN4 - Tome 2

Chapitre 8

Après voir vu l'interview, je suis parti courir et j'ai laissé mes pieds me guider. Je me retrouve devant l'entrée d'accès au paddock et vois Lando au loin. Je m'approche de lui et vois son regard fermé. Je soupire : - Hey Lando ?

Il relève la tête vers moi avec un beau sourire : - Maëlle ? Je ne savais pas que tu étais sensé venir.

Je hoche la tête : - Moi non plus.

Il me regarde sans comprendre : - Hein ?

Je change de sujet : - Ça te dit de venir faire le tour du circuit avec moi ?

Il me suit sans rien dire alors que l'on marche côté à côte. Je fini par reprendre la parole : - Lando, ça va ?

Il fronce les sourcils : - Oui, pourquoi ?

Je marmonne : - Je ... j'ai vu l'interview et je ... C'est sûrement stupide mais ... Je m'inquiétais.

Il secoue la tête : - Tu n'as pas à t'en faire, tout va bien.

- C'est juste que tu avais l'air ... Je sais pas, fermé, frustré, un peu en colère ...

Il hausse les épaules : - Oui c'est vrai mais tu sais ... Ça fait plus d'un mois que je suis dans cet état. Je savais que les journalistes finiraient par poser des questions à ce sujet donc ... Je ne peux m'en prendre qu'à moi-même.

Je soupire : - On n'est jamais tranquille ...

Il éclate de rire : - JAMAIS ! Tu le sais bien. Maëlle s'il te plait, ne t'inquiète pas pour moi, vraiment. Je mérite ce qu'il se passe.

Je secoue la tête : - N'importe quoi ... Désolé mais je ne peux pas ne pas m'inquiétez pour toi. – Elle me tire la langue – Comment veux-tu que je ne m'inquiète pas pour de tels yeux de chien battu !?

Il sourit : - Chien battu ? Et bah sympaaa !

- Tu es prêt pour demain ?

- J'ai hâte de pouvoir enfin remonter dans une voiture.

Carlos nous rejoint à ce moment-là : - Hâte de te faire battre à plate couture par un bel espagnol ?

Il lui fait un grand sourire : - Bel espagnol ? Je ne vois pas de bel espagnol sur la piste moi...

- Oh Cabron !

Charlotte lui saute sur le dos : - Mon bel espagnol !

Lando secoue la tête en riant : - Il y en a au moins une qui est d'accord avec toi.

Carlos arque les sourcils : - Une ? J'en connais beaucoup qui serait d'accord avec moi !

Charlotte lui tape l'épaule : - Oh n'abuse pas toi !

Je souris : - De toute façon le plus beau c'est ... Charles !

Charlotte éclate de rire : - C'est clair que Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom bat tous les records ! Mais tu n'es pas très loin dans le cœur des fans Lando.

Il me regarde de côté : - Ce n'est pas ces cœurs là qui m'intéresse.

Carlos s'exclame : - On va au resto ?

Je hoche la tête : - Partez sans moi, je vous rejoins.

Je vais en direction du garage McLaren pour récupérer des affaires que j'avais laissé hier. Je soupire en repensant à la journée, à ces derniers mois. Je me retourne en sursaut : - Putain Lando ! Il va vraiment falloir arrêter de me faire peur comme ça !

Il baisse la tête : - Je suis désolé, je voulais juste voir ... Comment tu allais ... Tu es parti si rapidement ...

Sur un coup de tête je m'élance vers lui et me blotti dans ses bras. Il ouvre de grands yeux et fini par me serrer contre lui. Il ne dit rien, il reste juste comme ça les yeux clos.

PDV Lando

Je reste sans bouger, en la serrant dans mes bras. J'essaie à tout prix de mémoriser ce moment, ces sensations, le rythme des battements de son cœur, son odeur ... J'ai peur de bouger, j'ai peur qu'elle s'éloigne et ne revienne plus. Je sais qu'elle a fait ça sur un coup de tête et je ne veux pas qu'elle le regrette... Mais j'ai trop besoin d'elle, de sa présence, de son amour ... Je sens qu'elle essaie de s'éloigner mais je la retiens dans mes bras en soufflant : - Non attends, laisse moi encore quelques secondes.

Elle hoche la tête sans rien dire.

- Maëlle je ...

Elle m'interrompt : - Non s'il te plait, ne dis rien.

- Mais je ...

Elle pose sa main sur ma bouche tout en restant dans mes bras : - Chut ... Laisse moi deux minutes s'il te plait. J'ai juste besoin de deux minutes avant de revenir dans le monde réel...

Je la serre dans mes bras en souriant : - Le monde réel ?

Elle enfouie sa tête dans mon torse : - Oui, celui où je n'ai pas le droit de ... de faire ça. – Elle nous montre tous les deux –

Je secoue la tête : - Quelque soit le monde dans lequel tu es, tu auras toujours le droit de faire ça.

Elle soupire : - Landoooo ...

Je suis interrompu par Esteban : - Maëlle ? Lando ?

Elle fait un bon en arrière pour s'éloigner de moi, à mon plus grand regret. Je me tourne vers lui et dis en grinçant des dents : - Esteban, comment vas-tu ?

Il me regarde mal à l'aise : - Euh, ça va je ... Maëlle, je voulais savoir si tu avais besoin d'un chauffeur pour euh ... rentrer ...

Elle hoche la tête : - Avec plaisir ! Laisse moi deux minutes, je te rejoins.

Je regarde Esteban s'éloigner, sans bouger ni rien dire. Elle se tourne vers moi : - Sur une échelle de 1 à ...

Je la coupe : - La réponse ? « J'aurais crevé moi-même ses quatre pneus si ça m'avait garanti de te tenir dans mes bras un peu plus longtemps. »

Elle rit : - Tu es dingue.

Je souris : - Allé, va le rejoindre, il t'attend.

Elle s'approche pour me faire un bisou sur la joue et part en courant jusqu'au parking.

J'appelle Oscar : - Osc ?

Il me répond surpris : - Euh oui Lando ?

- Tu fais quoi ?

Il hausse les épaules : - Là ? Je suis avec Lily.

- Tu veux bien me rejoindre ?

Il hésite : - Euh, mais tu es où ?

- Sur la piste.

Il soupire : - Bouge pas j'arrive.

Je le vois arriver une quinzaine de minutes plus tard : - Lando !

Je souris : - Oscoooo !

Il secoue la tête : - Que me vaut l'honneur d'être appelé sur le circuit à cette heure-là ?

Je hausse les épaules : - Je n'avais pas envie d'être seul.

- Et pourquoi pas à l'hôtel ?

- J'aime bien le circuit quand il n'y a personne dessus, c'est calme et apaisant.

Je m'allonge à même le sol pour regarder le ciel, Oscar en fait de même. On discute quelques minutes jusqu'à ce qu'on entende au loin : - MAIS ? C'EST QUOI CE BAZAR ?! Qu'est-ce que vous faites là ?

Nos ingénieurs s'approchent les sourcils froncés : - Lando, Oscar ?! Pourquoi vous êtes là ? Allongés sur le circuit ?

Je souris : - On profite du calme. Rejoignez-nous vous verrez, c'est sympa.

Les deux se regardent en haussant les épaules puis s'allongent à côté de nous : - Alors prêts pour demain ?

Oscar hoche la tête : - Plus que prêt.

Jarv me regarde : - Lando ?

Je souris : - J'ai hâte, trèèès hâte ! Il faut que je fasse un podium.

Jarv hausse les sourcils : - Il faut ?

Oscar me pousse du coude en riant : - Ça relève de la survie.