Déconstruction - LN4 - Tome 2

Chapitre 86

PDV Danielle

Je suis dans la salle de bain, il est 7h et je me prépare pour la course d'aujourd'hui. Je pars en 6ème position. Ce n'est pas le top, mais la qualif a été difficile. Je fronce les sourcils en entendant mon téléphone vibrer et je vois le nom de mon père s'afficher sur l'écran. Ça doit fait des mois que je n'ai pas eu de ses nouvelles... Je crois bien que ça date de l'annonce de mon arrivée chez McLaren ... Je soupire mais décide de lui répondre : - Allo ?

Mon père : - Tiens, tiens enfin on donne des nouvelles ?

Je secoue la tête : - Qu'est-ce que tu veux ?

Il hausse les épaules : - Rien. J'ai vu tes qualifs et que tu ne partais que P6 ... On n'a pas travaillé tout ce temps là pour un résultat aussi médiocre ... Surtout que les erreurs que tu as fait sont ... Des erreurs de débutante !

- Quand tu dis « On » tu veux dire « JE » ?!

Il hausse légèrement le ton : - Non, je veux bien dire « On » ! C'est nous qui avons tout sacrifié pour toi et ta pseudo carrière de pilote ! Quand je vois le résultat, quelle déception ... Même pas foutue de gagner une course ! Si j'étais là ...

Je l'interromps : - C'est ça le truc, tu n'es PAS là !

Il s'agace : - La faute à qui ?

- A toi papa, uniquement à toi.

- N'importe quoi ! C'est toi qui ne veut plus que je vienne, qui ne donne plus de nouvelles... Je suis même surpris que tu répondes au téléphone. Tu es tellement ingrate !

Je grince des dents : - Crois moi j'ai hésité à te répondre ... Je te signal que tu as arrêté de venir à mes courses vu que je ne finissais pas première et que je cite « J'étais trop nulle pour que tu te donnes la peine de te déplacer. » Tu as même ajouté que tu reviendrais me voir le jour où je serais enfin capable de gagner.

- Et je vois que ce jour là n'est toujours pas arrivé.

Je souffle : - Je vais te laisser. Pas la peine de me rappeler.

- Comment oses-tu me parler comme ça ?! Je t'ai toujours soutenu et c'est comme ça que tu me remercies ! Mais regarde autour de toi ! – Il commence à crier – Tu es SEULE ! Sur le paddock tu es SEULE ! PERSONNE ne vient te voir !...

J'entends la porte de ma chambre s'ouvrir et panique à l'idée que quelqu'un l'entende. Je le coupe : - Je te laisse.

Je raccroche avant qu'il n'ait pu répondre et vois Dino passer sa tête dans l'encadrure de la porte : - Hey toi.

Je lui fais un faible sourire : - Salut.

Il fronce les sourcils : - Tout va bien ?

- Oui, oui, il faut que j'y aille c'est tout.

Je passe à côté de lui et m'enfuie le plus vite possible de la chambre en le laissant derrière moi avec son regard inquiet. Je n'ai pas envie de croiser quelqu'un que je connais, je ne suis pas prête... Je retiens mes larmes en secouant la tête ... Il ne faut pas que je pleure, il ne mérite pas mes larmes, ma colère, mon énergie ... Sauf qu'après ce coup de téléphone je me sens vidée, triste, et ... Seule.

J'arrive sur le paddock pour me préparer, m'échauffer et écouter les dernières consignes. Tout le monde fronce les sourcils en me voyant, ou plutôt en voyant mon manque d'énergie, de répondant ... Mais personne n'ose rien dire. A la fin de mon échauffement, je sens une main venir dans la mienne pour m'emmener plus loin.

Dino m'entraine avec lui à l'arrière du garage et me regarde longuement avant de dire : - Dani, qu'est-ce qu'il se passe ?

Je sens ma gorge se nouer, sans réussir à répondre. Il fronce les sourcils et s'approche pour poser sa main sur ma joue : - Hey ma chérie, explique moi ?