Le Secret de la Salle Interdite

Chapitre 3

Le réveil sonne à 5h30, et nous nous levons toutes en silence, l'excitation mêlée d'un peu de peur. Nous nous habillons rapidement et rassemblons nos équipements : la lampe de poche, les outils pour ouvrir les portes et les déguisements. À 6 heures précises, nous nous retrouvons dans le couloir principal, prêtes à mettre notre plan en action. Cependant, avant que nous ne puissions avancer plus loin, une annonce résonne à travers les haut-parleurs de l'académie. La voix de Mme Delacroix, calme mais ferme, nous ordonne de nous rassembler immédiatement dans la grande salle. Nous échangeons des regards inquiets mais n'avons pas d'autre choix que de nous y rendre. En arrivant, nous trouvons déjà plusieurs élèves rassemblés, toutes chuchotant entre elles, visiblement aussi surprises que nous. Mme Delacroix se tient sur l'estrade, regardant la foule d'un air sérieux. Lorsqu'elle commence à parler, sa voix est douce mais autoritaire.

Mme Delacroix : Mes chères élèves, j'ai convoqué cette réunion car il est venu à ma connaissance que certaines d'entre vous se laissent distraire par des rumeurs et des curiosités non fondées. Je tiens à vous rappeler que votre priorité ici est vos études et votre épanouissement personnel. Il est impératif que vous restiez concentrées sur vos révisions et vos objectifs scolaires.

Son regard balaie la salle, et j'ai l'impression qu'elle s'arrête un instant sur moi. Un frisson me parcourt l'échine. Comment aurait-elle pu entendre notre conversation de la nuit précédente ?

Mme Delacroix :  Il y a des lieux dans cette académie qui sont strictement interdits, non pas par caprice, mais pour votre sécurité. Je vous exhorte donc à ne pas céder à la curiosité inutile. Vous avez tout ce dont vous avez besoin pour réussir ici. Concentrez-vous sur cela. Je vous souhaite à toutes une excellente journée d'études. Vous êtes toutes des jeunes filles intelligentes et prometteuses. Ne laissez pas des distractions inutiles vous détourner de votre chemin.

La réunion se termine, et nous sommes dispersées pour retourner à nos activités quotidiennes. Clara, Léa, Maya, Sophie, Émilie et moi échangeons des regards perplexes et inquiets. Nous nous séparons, retournant à nos classes respectives avec l'ombre de la Salle 13 pesant toujours sur nos esprits. Malgré les avertissements de Mme Delacroix, notre détermination à découvrir la vérité reste intacte. 

Les professeurs nous enseignent l'importance de se comporter en véritables ladies, et de faire preuve de politesse en toutes circonstances.

Vers 22 heures, nous remarquons que Mme Delacroix quitte l'académie, probablement pour une réunion ou une affaire personnelle. C'est notre chance. Nous nous retrouvons discrètement dans le couloir principal, nos affaires prêtes : lampe de poche et les outils pour ouvrir les portes.

Clara : C'est maintenant ou jamais. 

Et nous acquiesçons toutes en silence. Nous nous dirigeons rapidement et silencieusement vers la Salle 13. Les couloirs sont déserts, et l'académie semble encore plus imposante dans l'obscurité. Arrivées devant la porte interdite, Maya sort ses outils et commence à travailler sur la serrure. En quelques minutes, elle réussit à l'ouvrir. Nous entrons prudemment dans la Salle 13. À l'intérieur, l'air est glacial et une odeur de renfermé flotte dans l'air. Nous allumons nos lampes de poche et ce que nous découvrons nous laisse sans voix. 

Accrochées aux murs, il y a des poupées. Mais ce ne sont pas des poupées ordinaires. Elles ressemblent étrangement à de vraies filles, la ressemblance est frappante et inquiétante. Les détails de leurs visages, de leurs vêtements, tout est si réaliste que cela donne des frissons. Nous avançons lentement, examinant chaque poupée avec une fascination mêlée de peur.

Léa : Effrayant !

Sophie : Qui ferait quelque chose comme ça ? 

Soudain, nous entendons des bruits de pas dans le couloir. Le cœur battant, nous éteignons nos lampes et nous nous cachons rapidement derrière une grande table poussiéreuse dans un coin de la salle. Les pas se rapprochent, résonnant dans le silence oppressant de la pièce.

Nous retenons notre souffle, l'adrénaline pulsant dans nos veines. Les bruits de pas s'arrêtent juste devant la porte de la Salle 13.