Le soleil tapait fort sur l'olivier de l'arrière cours, j'étais assise sur le banc où Nonno aimait tant faire sa sieste.
Mon livre à la main, je plissais les yeux pour réussir à déchiffrer ses lignes avec les rayons qui embrassait mon visage.
Nonna me rejoignit sur le banc, avec du tricot à la main. Pour être honnête, j'aurai préféré être seule, me retrouver seulement avec mon livre. Sans pour autant montrer mon mécontentement, je lui souris. Elle fit de même et commença une petite conversation, malgré ma moue concentrée sur mon livre.
-Alors, tu te plaies ici?
-Ça va, la maison est assez grande pour trois-
-Non Maddalena, je veux dire à Eze.Que pourrai-je lui dire, je ne suis pas sortie une seule fois de la maison depuis que je suis arrivé. Ça fait maintenant trois jours que j'y suis. Trois jours où les journées se ressemblent ; petit déjeuner en lecture, lecture dans l'arrière cours, déjeuner avec les grands parents, lecture dans ma chambre, douche et encore lecture.
Le blé en herbe de Colette avait été fini en une après midi, Madame de Bovary de Flaubert avait été finie en une journée et un petit matin.
Aujourd'hui, j'ai inventé. Je suis allée fouiller dans la bibliothèque de Nonno, elle est dans une petite pièce reculée du salon; son bureau. Aldo Ferrante était un grand professeur à l'époque, enfin il y a 20 ans de cela.
Il étudiait la philosophie, c'était dans ce bureau qu'il écrivait et relisait des thèses de ses élèves.Bref, c'est dans cette bibliothèque que je pris ainsi parlait Zarathoustra de Nietzsche. La lecture était assez difficile, mon cerveau mit du temps à comprendre certaines tournures et autres. Mais j'adorais m'y plonger, car la lecture avait le don de me faire oublier énormément de choses, simplement la réalité. J'oubliais que j'étais allongé sur un petit lit modeste dans une maison au fin fond de la Provence et m'imaginer au magnifique montagne de Zarathoustra. Ce fut pourquoi la question de Nonna me fit remonter à la réalité.
-Hum.. ça à l'air très beau oui. La vue est très jolie de ma fenêtre. Disais-je en fermant mon livre.
Elle me regarda simplement, compris que ma réponse voulait tout dire. De ma fenêtre, bien sur que la vue était jolie d'ici. Car je ne suis même pas aller voir par moi même.-Cette après-midi, j'irai à la plage avec une vieille amie à moi. Ça te dit de venir ? Me demanda-t-elle
Je réfléchis un moment. Voulais-je vraiment sortir ?
-Tu pourras continuer ta lecture sur le sable, je suis sur que c'est bien plus agréable qu'assise sur le banc. Tu ne crois pas?
Elle avait raison..
-C'est d'accord. Affirmai je en souriant.
Elle caressa ma joue et sourit de plus belle.
-Elle viendra nous prendre vers quatorze heures, tiens toi prête !
-Oui, Nonna.Parmi tous ces vêtements éparpillés sur le seul, je n'avais réussi qu'à extraire un seul bas de maillot. Mais où était bien passé le haut ? T-shirt, pull over , chemise, jupe, collant , culotte volaient à travers la petite chambre du premier étage.
La vierge Marie, debout sur la commode , était magnifiquement ornée d'un soutien gorge couleur pêche autour de son cou. Disons que la trajectoire du sous-vêtement n'avait pas été en sa faveur...
Mais entre deux vestes en jean, j'aperçu une bretelle jaune citron, mon maillot !Je l'extirpa et m'habilla vite en tenue de plage. Une simple robe fluide par-dessus le deux pièces. J'avais préparé mon sac à l'avance avec mon livre et mes lunettes. Je descendis les marches de l'escalier après m'avoir fait une natte dans la salle d'eau.
M'installant sur le canapé, je vis sous la table de la cuisine une queue ébouriffée au poil roux. Un chat !? Il s'approcha doucement de moi. La porte de l'arrière cours était encore ouverte, il avait dû passer par là.
-Nonna ! Criai je , Nonna il y a un chat dans le salon !
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De leur amour, plus bleu que le ciel
RomansaUn été. Un été loin du tumulte de Toulouse et du divorce de ses parents. Un été sous le soleil de côte d'azur où Maddalena devra troquer ses livres et sa timidité pour une amitié inoubliable et son premier amour. Des ballerines aux converses, des n...