𖤓 Chapitre III 𖤓

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Le déjeuner fût excellent. Nonna avait préparé des œufs mimosas en entrée, ça spécialité. Puis, du calamar et enfin du riz au lait en dessert et quelques cerises, nous avions tous bien mangé Ma mère restait prendre le café. La maison était calme, j'étais assise sur le canapé avec mon livre, Le blé en herbe de Colette. Il faisait chaud malgré les volets en cabane. Le soleil de treize heures tapait fort sur la façade.

J'entendais ma mère et mes grands-parents parler de Robert, mon père. J'essayais en vain de me concentrer sur les mots de mon livre, pour faire abstraction des insultes de Nonno. Ma grand-mère n'hésitais pas pour autant, elle le traitait de tous les noms. Je voyais bien qu'ils ne l'avaient jamais aimé, j'avais même l'impression que ma mère était du même bord. Étais-je la seule à apprécier mon père ? Du moins, quand il l'était encore. Je fus surprise de me voir penser à lui et sa maîtresse. Que faisait-il à Alger ? Était-elle au moins aussi belle que Maman ? Stop !
Je devais définitivement arrêter d'y penser, ça allait gâcher mon été, ça le gâché déjà.

Je posa mon livre, et monta à l'étage à la salle d'eau. Je pris soin de fermer la porte derrière moi, retira mon t-shirt me laissant dans ma brassière marine et tourna le robinet rouillé.
Il faisait si chaud, je devais me rafraîchir.
Formant un puits d'eau dans mes mains, je le passa sur mon visage et mon cou. Le miroir, sur une étagère, était assez petit. Des gouttes tombèrent de mes sourcils jusque dans mes yeux me forçant à les fermer. La vision d'une jeune femme se troubla alors.
Je me frotta frénétiquement les yeux et les ré-ouvrit aussitôt. Ils étaient rouges, ma bouche était rosé par les cerises de tout à l'heure. Sans surprise, je me détailler encore, essayant de trouver une similitude à ma mère, quelque chose qui pourrait me plaire. Comme si j'analysais chaque petit parcelle de mon visage, mais là encore l'aventure ne fut pas positive. Mon nez étroit n'avait pas pris cette forme tant convoitée, mes sourcils ne s'étaient pas affinés et mes yeux arboraient toujours ce même regard perdu.

Sans plus attendre, je renfila mon t-shirt, et accouru rejoindre ma mère qui commençait à ranger son sac. J'essuyai rapidement les larmes qui menaçaient de couler, et vint embrasser ma mère.

-Tu m'embrasses déjà ? Tu veux que je parte, c'est ça ? Blagua ma mère.
-Je pensais que tu allais partir.
-Oui j'y vais, mais d'abord je vais déposer tua nonna au centre ville, elle doit faire quelque course pour ton grand appétit !

Je me tourna vers Nonna, elle s'arrangeait quelques mèches de sa tresse, sac à la main. Elle était toute aussi prête que ma mère.

-Où es Nonno ? Demandai je
-Il est parti faire sa sieste dans l'arrière cours, il y a un joli banc , tu verras c'est très agréable après manger. Répondit nonna
-Tu veux nous accompagner Caramella ?
-Non merci maman, je pense me reposer aussi.
-Viens embrasser ta bonne mère une dernière fois alors.

Ma mère me pris dans une forte étreinte, elle allait me manquer. Je renifla mes larmes pour de bon, et lui fit un dernier câlin.

-On s'écrira caramella, Nonna je compte sur toi pour me tenir au courant ! Ne laissons pas cette jeune femme entre les mains de qui quoncs ! S'exclama ma mère.
-Je t'aime Maman, tu vas me manquer.
-Ne commence pas je risque de pleurer.. viens là.
Elle me reprit dans ses bras et chuchota mon oreille anch'io ti amo, je t'aime aussi.

La porte s'ouvrit, laissant le chant des cigales entré dans la maison. Nonna sortit en premier, et ma mère sortit à son tour. Je les accompagnai jusqu'à la petite Renault et fit de grand geste d'au revoir en voyant la voiture s'éloigner entre les maisons.
Ça y est, je suis définitivement la seule Beletre de cette villa. J'ai du fixer le bout de cette rue où la voiture de maman et nonna a disparu pendant 5 minutes, en plein soleil. Je ne songeais à rentrer que lorsque ma nuque commença à brûler.

De leur amour, plus bleu que le cielOù les histoires vivent. Découvrez maintenant