5 | Odieux comportement

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— Bonjour, Mme Pince, lâcha Phoebe en passant devant la bibliothécaire de Poudlard.

Cette dernière suivit la Serpentard du regard, comme pour la surveiller. Tous les élèves savaient qu'Irma Pince suspectait chaque personne de vouloir dégrader les ouvrages de l'école à leur entrée dans la bibliothèque - ce qui était compréhensible quand on repensait au départ des jumeaux Weasley lorsque l'école était tombée aux mains d'Ombrage, et donc du Ministère par extension.

Cavendish s'éloigna dans la bibliothèque et se posa à une table pour faire son devoir de Potion dans le calme et la tranquillité. Tandis qu'elle s'évertuait à étudier la potion de Veritaserum, elle se remémora cette première semaine à Poudlard.

Mercredi, ils avaient eu droit aux discours encourageants ou réconfortants de McGonagall, Flitwick et Chourave, alors que Binns et Bibine - les première année avaient discuté de la professeur donnant les cours de vol - faisaient de leur mieux pour agir comme si tout était normal au château malgré la présence des Carrow ou de Rogue au poste de directeur.

Jeudi, Firenze et Trelawney avaient livré des paroles étranges, comme s'ils se parlaient davantage à eux-mêmes qu'aux élèves qui les avaient regardés avant d'échanger des regards perdus. Hagrid avait tenté de leur remonter le moral, mais les créatures du cours n'avaient pas été du même avis - la robe de Phoebe avait encore la trace de la brûlure sur l'ourlet.

Et vendredi, Vector avait agi comme à son habitude selon les courageux du cours d'Arithmancie. Quant à Slughorn, il n'avait pas été plus étrange que l'année précédente, mais quelques élèves avaient pu relever qu'il était tout de même nerveux - surtout lorsqu'un des Carrow fit irruption en plein milieu de l'heure de cours pour le simple plaisir de faire peur aux élèves.  Et les Carrow... Personne ne voulait y penser depuis qu'ils avaient expliqué l'orientation de leurs cours : l'Art de la Magie Noire était tourné vers les Sortilèges Impardonnables ; l'Étude des Moldus pointait ces derniers comme de futurs esclaves à la solde des sorciers.

Phoebe ouvrit un livre qui parlait du Veritaserum, espérant avoir les informations qu'elle cherchait, tandis qu'elle posait celui qu'elle venait de refermer sur la pile instable qui grandissait devant elle, la cachant aux regards. Blaise l'approcha avec précaution avant de se précipiter lorsque la pile commença à basculer.

— Phoebe ! s'écria le métis en sortant précipitamment sa baguette. Wingardium Leviosa !

Le sortilège frappa les bouquins avant que ceux-ci ne touchent le sol, arrachant un soupir de soulagement aux deux adolescents. Sauf que la féroce bibliothécaire apparut à ce moment-là et leur hurla dessus pour maltraitance envers les sources de connaissances qu'étaient les livres. Cavendish remballa rapidement ses affaires avant d'attraper la main de Zabini pour fuir avec lui hors des lieux, riant nerveusement.

Les Serpentard s'arrêtèrent un peu plus loin dans le couloir, se lâchant la main en souriant, le regard rivé sur l'autre. Phoebe détourna le regard la première en riant toujours tandis que Blaise la regardait encore un peu avant de lâcher un petit rire nerveux.

— Cette femme est folle... lâcha-t-il finalement.

— Tu ne le remarques que maintenant ? ricana la blonde.

— Oh, ça va, hein !

Faussement vexé, il lui tourna le dos. La jeune fille leva les yeux au ciel en souriant, lui donnant un coup de coude dans les côtes pour le faire réagir. L'adolescent lui attrapa les poignets pour qu'elle cesse de bouger et la tira vers lui pour un câlin. Phoebe l'enlaça tandis qu'il posait sa tête sur la sienne en la tenant contre lui.

— Si quelqu'un nous voit, on est morts, marmonna la blonde.

— Oh, ta gueule, Cavendish ! rétorqua Blaise avant de lâcher son amie quelques secondes plus tard.

— Et donc ? Quelle était la raison pour que tu fasses l'immense honneur à Mme Pince d'entrer dans sa précieuse bibliothèque ?

Le métis esquissa un sourire en la regardant, admirant la lueur moqueuse qu'elle avait dans son regard vert, puis il consentit à lui répondre.

— Je te cherchais pour savoir si tu voulais voir ce pauvre Théo passer les essais au poste de Gardien de notre équipe de Quidditch.

— Théo ? Gardien ? Notre Théodore Nott ?

— Celui-là même, confirma Blaise.

— Mais qu'est-ce qu'on fait encore ici ? s'exclama l'adolescente en prenant le chemin de la sortie.

Ensemble, ils sortirent dans le parc du château en silence, marchant calmement vers le terrain de Quidditch de l'école. Plus ils se rapprochaient, mieux ils remarquaient les tenues de Quidditch vertes de l'équipe de Serpentard.

En se rapprochant, ils purent entendre la "douce" voix du capitaine de l'équipe, Urquhart, crier après les élèves de cinquième, sixième ou septième année venus passer les essais pour le poste de Gardien. A côté de ça, les batteurs Crabbe et Goyle se renvoyaient les Cognards en rigolant comme deux idiots, le Poursuiveur qu'était Vaisey semblait déprimer du haut de son balai, volant au-dessus des gradins comme un malheureux. Et Draco, Attrapeur depuis des années, s'amusait avec le Vif d'Or dans son coin.

Urquhart, en voyant Blaise arriver, délaissa les potentielles recrues pour se concentrer sur son dernier Poursuiveur qui grimaça d'avance en sentant qu'il allait se prendre un savon pour ne pas être sur le terrain comme le reste de l'équipe.

— Zabini ! T'étais passé où, nom d'un dragon ? J'avais demandé que toute l'équipe soit présente pour assister aux essais !

— Mais je suis présent ! Pas besoin d'être sur mon balai, à me les geler en regardant des abrutis tenter de stopper le Souafle...

— T'aggraves ton cas, Zabini, commenta Vaisey, sortant un instant de sa déprime de rentrée.

Le métis leva les yeux au ciel, agacé, tandis que Phoebe faisait coucou à Théo. Le pauvre était agrippé à son balai comme si sa vie en dépendait. Le plus étrange était qu'il paraissait être le plus détendu parmi les candidats - probablement parce qu'il passait parfois quelques heures à tenter de voler de plus en plus haut, après les cours, sous les regards encourageants de Pansy quand la jeune fille était dans ses bons jours, des bons jours devenus rares depuis la fin de la cinquième année.

— On va monter sur les gradins, lâcha Blaise, sinon Urquhart va me faire voir mille couleuvres en m'envoyant un Cognard ou le Souafle dans le visage...

Relation toxique || Harry PotterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant