35 | Ace

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Tiago

Putain de merde. Je suis dans une sacrée galère.

Pourquoi moi ?!

J'essaie de détourner mon regard de l'écran de l'ordinateur, mais je n'y arrive pas. Il a été piraté, un message menaçant s'affiche en grand.

Ils veulent me faire chanter en utilisant mon point faible.

Sarah.

La situation est claire : soit je trahis mon meilleur ami et mets l'avocate en danger, soit c'est ma sœur qui en paiera les conséquences.

Je ne peux pas la laisser revivre l'enfer qu'elle a déjà enduré pendant des années sous le toit de notre père ou à l'école.

D'un autre côté, Madden est plus qu'un ami. Il est devenu une famille pour moi, quelqu'un pour qui je pourrais mourir, prêt à tout sacrifier.

Plus je réfléchis, plus j'ai l'impression que ma tête va exploser. Je ne veux pas choisir. Je ne veux pas trahir mon seul et unique frère. Je ne veux pas perdre la seule famille qu'il me reste.

Soudain, l'odeur de la nicotine m'envahit, me faisant lever les yeux et tourner la tête vers le haut du canapé. Je ressens une présence inattendue.

C'est là que je découvre Madden derrière moi, penché, les bras croisés sur l'appui-tête du canapé, une cigarette coincée entre les lèvres et le regard fixé sur mon écran où le message de menace est toujours affiché.

Putain de merde ! Qu'est-ce qu'il fout ici ?

Paniqué, je referme l'ordinateur d'un coup sec et me racle la gorge, cherchant désespérément quoi dire. Mais il me devance.

— Qu'est-ce que tu comptes faire ? — rit-il nerveusement, essayant de paraître détendu. Il contourne le canapé et s'installe à côté de moi. Je le fixe, perdu, m'attendant à ce qu'il explose ou m'insulte.

Surtout que cette fois, ça concerne l'avocate, une ligne rouge pour lui.

Soudainement, je me rappelle que mon ordinateur pourrait être sur écoute.

Je me lève avec l'appareil et l'emmène dans la salle de bain, à l'autre bout de la maison, puis reviens en hâte dans le salon où Madden m'attend calmement. Sous son regard perçant, je retrouve ma place à côté de lui.

— Alors, Suarez, t'as pas répondu à ma question.

— Je sais pas, merde ! — explosé-je, submergé par la pression, les coudes sur les genoux, la jambe tremblante. — Je suis dans une merde encore plus profonde maintenant que tu le sais — je tourne la tête vers lui — tu l'as vu de tes propres yeux, ils ont bien précisé de ne rien dire à personne, sinon ils passeraient à l'action.

— J'ai rien vu — ment-il, feignant l'indifférence. Son attitude détachée m'agace en ce moment. — Ta sœur m'est très chère — continue-t-il en tirant une bouffée avant de souffler la fumée en penchant sa tête à l'arrière — tout comme Azalia.

Je fronce les sourcils, me redresse, et l'écoute plus attentivement. Voyant mon incompréhension, il poursuit :

— Fais ce qu'ils t'ont dit. Azalia est en sécurité avec moi. Ils n'ont pas besoin de toi pour la contacter, encore moins pour accéder au microphone de son portable. S'ils ont réussi à t'atteindre, avec tes compétences en piratage, faire de même avec Azalia, c'est de l'eau — s'exprime-t-il en écrasant son mégot dans le cendrier.

Finalement, c'est un mal pour un bien qu'il ait découvert la vérité. Je me sens extrêmement soulagé, une énorme pression s'est envolée.

Son raisonnement semble beaucoup plus sensé et logique. Pour me pirater, il faut des compétences bien supérieures aux miennes, ce qui est rare.

My Sweetest ObsessionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant