36 | La vérité cachée

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Ji-Won

Tout s'est déroulé selon le plan.

Enfin, plus ou moins, mais la bonne sorte est de mon côté. Initialement, cette rencontre était prévue pour prouver à Vinson que sa chérie est au courant de son fils et qu'elle coopère déjà avec moi, son ennemi juré.

Mais ce con de Damon en a décidé autrement, préférant s'ouvrir à cette salope pour je ne sais quelle raison. Ce choix lui a coûté la vie.

Je ne vais pas mentir : je ne m'attendais pas à ce qu'elle le tue. Je n'avais pas une vue d'ensemble, étant derrière lui. Puis, je l'ai entendu s'effondrer. Un bruit sourd qui a résonné dans mes oreilles, se répercutant dans mon cœur comme une cloche funèbre.

Étrangement, sa mort m'a secoué.

L'instant où j'ai vu son corps s'écrouler, quelque chose en moi s'est brisé. Une fissure, profonde et douloureuse, s'est ouverte, déchirant mon être. Mon souffle s'est arrêté, et pendant une fraction de seconde, le monde entier a cessé d'exister. Il n'y avait plus que lui, étendu sur le sol, sans vie.

C'est à ce moment précis que j'ai compris, dans un éclair de lucidité déchirant, que je le considérais comme mon fils. Que je l'aimais comme mon fils.

Mais il était déjà trop tard. J'ai perdu un fils. Pour la deuxième fois.

Une douleur aiguë a traversé ma poitrine, un cri silencieux que je n'ai pu étouffer. Mes pieds ont bougé d'eux-mêmes, me rapprochant de lui. Mais dans ma précipitation, une branche a craqué sous ma semelle, brisant le silence de cette nuit maudite. Le bruit a été suffisant pour attirer l'attention de l'avocate, mais surtout, il m'a arraché à la transe où je me noyais.

Je suis resté là, figé, contemplant l'arme que je tenais, tremblante, pointée vers elle. Le vent froid, cruel, giflait mon visage déjà trempé de larmes. Je n'avais jamais ressenti une telle vulnérabilité, une telle faiblesse.

La colère et la douleur se mêlaient en moi, me rongeant de l'intérieur. Mais malgré toute cette rage, ma main refusait de bouger, incapable d'appuyer sur la gâchette.

Quand elle a finalement fui le lieu du crime, je suis resté là, planté, mon regard fixé sur le corps sans vie de Damon. J'aurais voulu m'approcher, le prendre dans mes bras, lui murmurer ces mots que je n'avais jamais su dire, ces paroles douces qu'un père aurait dû prononcer pour réconforter son enfant.

Mais je n'ai rien fait. Je suis resté figé, paralysé par mon propre échec, par ma propre haine. J'étais trop aveuglé par la vengeance, trop consumé par cette soif de pouvoir qui m'avait conduit à cet instant. En le regardant, tout ce que je voyais, c'était les traits de l'homme que je hais le plus au monde.

Vinson.

Cet homme qui m'a privé de mon premier fils.

Damon... Chaque fois que je posais les yeux sur lui, je ne voyais que Vinson. Et cette haine, cette haine insupportable, m'a empêché de le voir pour ce qu'il était vraiment : mon fils.

Mes membres étaient comme cloués au sol. Je me tenais là, impuissant, un spectateur de mon propre désastre. Soudain, une silhouette est apparue, vêtue de noir, la tête couverte d'une capuche qui masquait son visage. Dans l'obscurité, son identité m'était cachée, mais son allure trahissait sa masculinité.

Que faisait-il ici ? Qui était-il ?

Il a observé le corps inerte de Damon, puis a tourné la tête vers celui de Kyung. Je voulais découvrir qui il était, mais sa capuche était trop large pour révéler son profil. Désespéré, j'ai cherché un moyen de le distraire. Un caillou, au sol, a attiré mon attention. Je l'ai ramassé et l'ai lancé contre un arbre, créant un bruit assez fort pour le faire sursauter. Dans son mouvement brusque, sa capuche a glissé de sa tête.

My Sweetest ObsessionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant