8 | CE SERA LA DERNIÈRE FOIS

444 11 46
                                    


🎵  HR — EEYUH (Irokz Remix Slowed)



Crystal Valley Way, Louisville, KY 40299...


Il fallait réfléchir, et vite.

Il ne me restait que trois options, dont celle que je pouvais les porter, néanmoins ça réduirait considérablement nos chances de nous enfuir, dû à leurs poids respectifs qui nous ralentiraient. Concernant les deux dernières, leur demander de courir serait sûrement une très mauvaise idée, je n'étais pas sûre que les enfants soient assez rapides, surtout que l'on ignorait leur nombre dans cette Audi A8 noire, aux vitres teintées.

Alors, je penchai pour la dernière option.

En attendant... faisons comme si de rien n'était.

C'était peut-être le choix le plus sage, toutefois aussi dangereux que les autres. Il fallait que l'on presse le pas, sans qu'ils ne s'aperçoivent que je m'étais rendu compte que nous étions suivis. Comme prétexte suite à cet arrêt soudain, mais également pour les alléger d'un poids, j'entrepris donc de porter les sacs de Lenny et Rosie.

Ce serait mentir si je disais que je n'avais pas peur. J'étais totalement et littéralement effrayée. Mon cœur battait si fort que j'aurais juré l'entendre dans mes oreilles, mes tremblements menaçaient de me trahir, la chaleur ou plutôt le stress engendraient des bouffées de chaleur... C'était horrible, tout comme cette impression que votre vie ne tenait qu'à un fil.

Enfin, pour le coup, ce n'est pas qu'une impression...

De dire qu'on se trouvait là, sans la moindre âme autour, et que si nous étions amenés à disparaître nul ne serait témoin de la scène. Que personne ne pouvait nous aider. Mais surtout, de cette responsabilité que j'avais en tant que grande sœur envers Lenny dans ce genre de situation, sans compter celle de cette petite fille déjà bien apeurée de s'être trompée de direction avec quelqu'un qu'elle ne connaissait même pas et qu'elle se trouvait certainement loin de chez elle.

Devant moi, ces deux petits anges innocents marchaient tranquillement, sans se douter une seule seconde du danger qui régnait autour d'eux. 

C'est pourquoi je ne pouvais pas me permettre d'avoir peur à mon tour. Il allait falloir que je sois forte dans cette situation à laquelle je me devais de faire face, ainsi qu'à toutes celles qui allaient bien pouvoir se dresser sur mon chemin à l'avenir.

Réfléchis, Lucy.

— Les enfants ? Non, ne vous arrêtez pas de marcher, m'empressai-je de dire en voyant que Rosie s'apprêtait à s'arrêter. On va jouer à un jeu, d'accord ?

Ils acquiescèrent, je saisis l'occasion pour récupérer mon téléphone, le tenant fermement dans ma main. La distance qu'il restait à parcourir étant courte, une idée m'avait traversé l'esprit. Alors, je décidai de tenter le tout pour le tout car mon instinct me disait qu'il ne s'agissait plus que d'une question de temps.

— Le premier qui arrive à rejoindre le grand portail beige avec le numéro 15822, aura droit à une surprise, d'accord ? Peu importe ce qu'il se passe, ou ce que vous entendez, vous ne vous arrêtez pas de courir vers lui pour gagner, c'est compris ?

Discrètement, à l'aide de mon portable, j'actionnai l'ouverture du portail de la maison.

— Oui ! sourit-ils.

Je leur donnai le signal en hochant la tête. Dès qu'ils se mirent à courir, la voiture ne perdit pas de temps pour accélérer de plus belle. J'imitai les enfants qui ne portèrent aucune attention au moindre bruit qui les entourait, obéissant parfaitement à ma demande sans poser plus de questions.

MEMORIAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant