La Clinique Du Dernier Souffle

Chapitre 2 - La lettre

   L'enveloppe à la main, Connor courut voir sa mère sans refermer la porte derrière lui. Il la déchira brusquement et en sortit le contenu.

  - Maman, regarde ! s'exclama-t-il essoufflé, une clinique du nom de Vernet a envoyé une lettre à Emily.

   - Comment ça ? Qu'est-ce qu'ils lui veulent ? questionna-t-elle en mettant ses lunettes.

   Dans l'enveloppe, se trouvait une feuille pliée en deux, sur laquelle avait été rédigé un long message à la main, signé par un certain Dr. Vernet. Sans aucun doute l'homme qui avait donné son nom à l'établissement. Il la sortit et la posa sur la table afin que sa mère puisse la lire avec lui. Dessus, il était inscrit :

   « Chère Emily Harper,

   Nous avons appris il y a peu, la triste nouvelle dont vous et votre famille avez dû faire face. Cependant, moi et mes chercheurs de la Clinque Vernet, dont je suis le fondateur, créons des remèdes et faisons des opérations non-conventionnelles. Nous avons trouvé des manières innovantes de guérir à l'aide de technologies avancées, des traitements uniques pour une santé optimale ! Nous ne sommes pas reconnus comme médecins aux yeux de l'état, et donc ne pouvons qu'exercer sur des patients dont la mort est proche. Après avoir fondé notre première clinique au Texas, nous nous installons dès maintenant dans votre Etat, dans l'espoir de pouvoir nous implanter dans tout le pays.

   C'est pourquoi nous vous invitons, moi et mes troupes, à venir essayer un traitement révolutionnaire sur lequel nous travaillons depuis un certain temps, un traitement qui soignera la maladie dont vous souffrez. Vous n'aurez rien besoin de payer. Cela, peut-être, vous paraîtra fou, mais faites nous confiance, ne perdez pas votre temps à ruiner votre santé avec la chimiothérapie et vainquons le cancer ensemble.

   Quelle que soit votre réponse, contactez-nous au numéro de téléphone qui figure au dos de l'enveloppe.

   A bientôt, peut-être,

Dr. Antoine Vernet »

   Connor s'empara de l'enveloppe qu'il avait déposée non loin de lui, sur la table basse, et la retourna. Il découvrit – comme promis – le numéro de téléphone de la clinique. Ce dernier semblait avoir été tamponné sur l'enveloppe, contrairement aux autres inscriptions notées à la main.

   Il échangea un regard confus avec sa mère. Tous deux semblaient avoir été mis en pause comme de vulgaires machines dans les films de science-fiction. La première à se libérer de cette paralysie soudaine, fut la mère de Connor. Elle tourna le dos à son fils et se dirigea vers la baie-vitrée face à laquelle elle plongea son visage dans ses mains.

   Connor la rejoignit quelques secondes plus tard, et la prit par les épaules.

   - Rassure-moi, lance-t-il en brisant le silence assourdissant qui s'imposait de plus en plus dans le salon, tu as bien lu la même chose que moi ?

   - Quelle question ! répondit-elle, sans contourner le regard.

   - Que penses-tu de cette clinique, dans ce cas ? Tu crois à leur bla-bla ?

   - Je pense qu'Emily devrait tenter sa chance. Elle n'a rien à perdre. De plus, on ne nous demande aucun frais. reprit-elle en se retournant vers son fils.

   - Attends ! Quoi ? T'es pas sérieuse quand même ? Connor était surpris par cette prise de décision soudaine et irréfléchie.

   - Ces... Ces gens ont l'air expérimentés. Et...et imagine que ça marche et qu'Emily soit soignée grâce à eux. On sentait dans sa voix le désespoir d'une mère cherchant à tout prix de soigner sa fille.