Leurs soupçons se portèrent immédiatement sur Monsieur Cabrote. On décida d'aller l'interroger sur-le-champ. Mais le capitaine était introuvable. Ils finirent par retourner au cabaret où Cabrote était censé être allé. Une jeune femme leur indiqua qu'il était « parti prendre un verre» avec une de ses collègues, et elle invita le capitaine de la police à faire de même en attendant, car leur affaire risquait de durer un bon bout de temps. Alors le policier partit lui aussi discuter avec la jolie dame de l'accueil.
De son côté, Cabrote n'avait pas choisi ce cabaret nuit comprise parce que les filles y étaient belles... c'était son nom qui l'avait interpellé: << les printemps sanglants ».
Il y était resté quelques minutes, puis, les filles ne l'intéressant plus trop, s'était décidé à partir. Mais en chemin, il se retrouva nez à nez avec la patronne, reconnaissable à son air autoritaire, sa carrure imposante, et surtout, le badge intitulé PATRONNE qu'elle arborait fièrement. Très direct, il lui demanda Pourquoi votre cabaret s'appelle-t-il comme ça ? »
Surprise par sa question, mais séduite par l'opportunité de garder un client, elle raconta, en servant un verre au marin: «Ma nièce peint de magnifiques tableaux de coquelicots rouges qu'elle expose chez nous, comme vous en verres de partout ici, et la légende raconte qu'en guise de peinture, elle utiliserait le sang des personnes qui ont critiqué ses œuvres. Tenez, en parlant du loup, la voilà!
Bonjourrerer s'exclama une jeune dame qui arrivait au bar, Estelle, je pourrais t'emprunter une de tes salles pour peindre mon nouveau tableau? Apparemment, ma cargaison de peinture est arrivée au port ce matin. "
D'un seul coup, Cabrote sentit son sang se glacer dans ses veines, ses artères, son cœur. Il parvint tout juste à articuler:
Co... comment s'appelle ce bateau ? "
La peintre sortit une fiche de sa poche, la déplia, en parcourut quelques lignes et lut: « L'Esteban ».
Au même moment, le commandant, ayant fini sa discussion et payé son dů, retournait dans le hall du cabaret, quand un de ses collègues lui fit remarquer que le capitaine du bateau était sûrement la personne qui se trouvait juste en face de lui. Alors, le capitaine de la police de Marseille lissa sa moustache, prit son air le plus chafouin et professionnel, puis il s'approcha de Cabrote, " Bonjour Monsieur Cabrote, puis-je vous poser quelques questions sur le mobile de la détention et transport de corps desséchés et de sang dans votre bateau?»
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Les printemps sanglants
Mystery / ThrillerLe vent se lève sur le pont, le capitaine regarde en souriant la côte approcher, quand une odeur doucereuse lui chatouille les narines. Ce livre a remporté le troisième prix à un concours de nouvelles Tous droits réservés ©