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À l'extérieur, le vent soufflait violemment. Un vent chaud, presque brûlant puisque le froid s'était fait avaler par des relents de produits carbonisés. Bien que les infectés rongeaient tout sur leur chemin pour se nourrir, les quelques êtres encore sains peinaient à s'approvisionner. Les quantités de vivres s'amincissaient et ne permettaient plus à Clay de survivre. Le garçon avait alors décidé de fouiller dans les appartements voisins. Inquiété de se retrouver nez-à-nez face à l'un de ces rats humains putréfiés, il demanda de l'aide à son amie.

« Compte sur moi ! » avait-elle dit sur un ton étrangement enthousiaste, comme si elle se hâtait de lui prêter main forte.

Il y repensait, encore perplexe d'une telle excitation, il n'avait pas réagi mais peut-être aurait-il dû. Jetant des coups d'œil vers sa montre au verre fissuré, Clay attendait l'alerte. L'appareil électronique grésilla, dévoilant ensuite une voix joviale familière.

« Tu es prêt ?

- Non, laisse-moi juste jouer un morceau à la cornemuse et après on pourra y aller. » Rétorqua-t-il de son sarcasme habituel.

Elle pouffa de rire, sans doute pour ne pas froisser le brun, puis sortit de sa poche une sorte de tube rouge que Clay n'arrivait pas à identifier. Lorsqu'elle enflamma la ficelle reliée au tube, il reconnut enfin l'objet et murmura :

« Et merde. »

Le pétard fut jeté dans la rue et explosa subitement, trainant derrière lui un écho qui s'étendit sur plusieurs kilomètres. Clay se tourna vers la jeune femme et lui lança un regard complètement décontenancé. Elle arborait un sourire à pleines dents, sourire qui la rendait aussi terrifiante que les fous des quelques films d'horreur que Clay avait pu regarder. Il déglutit péniblement. Soudainement, une pléiade d'amas de chair décomposée se rua dans l'allée, hurlant à pleins poumons perforés et courant tous azimuts. Le troupeau au pied de l'immeuble s'agglutinait et tournait dans tous les sens pour se repaître.

« La voie est libre maintenant. Ne me remercie pas surtout, trou du cul ! » ajouta-t-elle pour souligner l'impolitesse de son ami.

En guise de réponse, Clay lui montra son majeur, unique doigt relevé, avant de se diriger vers sa porte d'entrée. Il prit une longue et grande inspiration puis souffla lourdement. Le brun ne daignait admettre que son cœur pouvait percer sa cage thoracique tant il battait fort. Sa main moite tenait fermement le surin dont il s'était équipé.

« T'en fais pas, tu n'es pas tout seul. » Dit la blonde à travers le talkie-walkie que Clay avait embarqué dans sa poche.

Il acquiesça et sortit finalement de l'appartement. Le silence olympien alourdissait l'atmosphère et les couloirs étaient tout aussi déserts que ravagés ; soit pillés, soit condamnés par les miasmes. Clay devait se rendre à l'évidence, il fallait explorer les étages plus lointains et plus bas, ceux qu'il ne connaissait pas encore. A mesure que le jeune brun s'enfonçait dans le bâtiment, l'obscurité gagnait du terrain. Même équipé d'une lampe torche, il peinait à clairement distinguer son chemin. En entendant la lourde respiration de son ami, la blonde dit d'une voix soucieuse :

« S'il te plaît, fait attention. »

Il sourit faiblement et continua à avancer.

« Stresse pas, il ne m'arrivera r... »

En une fraction de seconde, son pied traversa une planche de bois vermoulu qui venait de rompre sous son poids. Clay bascula brutalement en arrière tandis qu'il glapit l'effet de la surprise. Transperçant le sol et dans sa chute, il entendit cette voix à laquelle il voulut s'accrocher :

Tulipes et Lycoris | Short StoryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant