Chapitre 2

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Le dortoir de l'internat de Greenwich était aussi vaste et austère que le reste de l'établissement. Les murs étaient peints d'un gris clinique, et les lits étaient alignés de manière rigide, chacun avec des draps impeccablement pliés. Les fenêtres, hautes et étroites, laissaient entrer une lumière pâle qui accentuait encore la froideur de l'endroit.

Je jetai un coup d'œil autour de moi, observant la pièce. Les autres lits étaient tous vides, et l'endroit semblait aussi silencieux qu'un tombeau. Je pris une profonde inspiration, essayant de me calmer alors que je m'approchais du lit qui m'avait été assigné.

Soudain, la porte du dortoir s'ouvrit brusquement, et un garçon entra en trombe. Il était grand, avec des cheveux crépus bleu marine en désordre et des yeux gris acier qui semblaient percer les ombres de la pièce. Il avait l'air à la fois arrogant et méfiant, une expression de désinvolture sur le visage. Ce devait être Zion, mon futur colocataire, comme l'indiquait l'étiquette sur la porte de la chambre.

Il me fixa du regard, un sourire en coin qui ne présageait rien de bon. "Alors, c'est toi Zakai, le nouveau ?" dit-il, sa voix grave résonnant dans la pièce.

"Oui, c'est moi," répondis-je timidement, essayant de maintenir mon calme face à son attitude intimidante.

Zion se dirigea vers moi d'un pas délibéré, ses bottes claquant sur le sol dur. "Eh bien, je suppose que tu vas devoir t'habituer à être ici. Je suis Zion, et cette chambre est mon territoire."

Je jetai un coup d'œil autour de la pièce, cherchant quelque chose pour briser la glace. "C'est assez... différent de ce que j'imaginais," dis-je, essayant de paraître amical.

Zion éclata de rire, un rire dur et sans joie. "Tu n'as encore rien vu. Ici, tout est une question de survie. Les règles ne sont pas ce que tu crois. Si tu veux te faire une place, tu dois être prêt à tout."

Je sentis un frisson me parcourir, un malaise grandissant à mesure qu'il parlait. "Que veux-tu dire par là ?"

Il s'approcha encore plus près, ses yeux étincelant d'une lueur menaçante. "Tu verras bientôt. Ici, ils ne se contentent pas de te transformer en un bon petit Z kid. Ils te brisent, te façonnent comme ils le veulent. Et tout le monde ici est un acteur dans leur pièce grotesque."

Le ton de Zion était si sérieux qu'il me fit presque croire qu'il se moquait de moi. Mais il y avait une vérité dans ses mots qui me glaça le sang. Avant que je puisse réagir, Zion fit un geste brusque vers l'un des coins de la pièce, où se trouvaient des chaînes et des menottes soigneusement rangées, cachées sous une couverture.

"Ces choses-là ne sont pas là pour décorer," dit-il d'un ton glacial. "C'est l'outil des véritables jeux que ces gens jouent avec nous."

Je clignai des yeux, incapable de croire ce que je voyais. "Tu veux dire que... les gens ici sont torturés ?"

Zion ne répondit pas immédiatement. Au lieu de cela, il s'assit sur son lit avec une nonchalance désinvolte, les jambes étendues. "Il y a des choses bien plus horribles que la torture physique. Tu verras. Et crois-moi, tu ne veux pas en faire l'expérience."

Un silence pesant s'installa entre nous, et je m'efforçai de rassembler mes pensées. "Comment fais-tu pour supporter tout ça ?"

"On apprend à survivre," répondit Zion. "Et parfois, il vaut mieux jouer le jeu pour éviter de devenir une cible. Il est plus facile de les laisser croire que tout va bien."

Je déglutis, la tension dans la pièce devenant presque palpable. Le silence était troublant, rempli de murmures invisibles. Tout ce que j'avais entendu sur l'internat se confirmait de manière horrifiante.

Z kidOù les histoires vivent. Découvrez maintenant