Chapitre 12

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Deux semaines plus tard, ma mère a déjà entamé la démarche de divorce. Je ne lui parle quasiment pas. Gabriel reste à la maison des qu'il le peut, donc après les cours. Je n'ai pas le cœur à écouter les discours des profs, alors je sèche un ou deux cours. Ma mère ne dit rien quand je rentre plus tôt à la maison. Héloïse est repartie chez elle et Co' et Kim ne me parlent plus.  Ce matin-la, je n'ai pas voulu me lever. De toute façon, ma mère se fout de si je sèche ou pas. Ce n'est pas le moment de penser à moi de toute façon. Je sais qu'on me cache quelque chose. Je ne sais pas quoi. Je pense que ça a un rapport avec ma tante, parce que papa est allé la voir à l'hôpital, que maman demande le divorce, et que Héloïse se comporte bizarrement ces temps-ci. J'ai prévu d'aller voir mon père en fin de semaine. J'ai demandé à Gab de m'accompagner, mais il a refusé. Je ne veux pas être seule avec mon père. Je ne sais pas ce qui s'est passé et je veux savoir, c'est juste pour savoir que j'ai accepté l'invitation.

 En ce moment, ça va mal.

Notre famille a éclaté et je ne sais pas pourquoi.

C'est trop rapide. 

Une notification m'indique que Gab arrive. Effectivement, j'entends ce dernier monter les escaliers jusqu'à ma chambre. Il toque deux fois. 

- Entre, je crie.

Il entre et je vois son sac sur son dos. C'est devenu son rituel. Des qu'il sort des cours, il vient. Il pose son sac et vient s'assoir sur mon lit. 

- Hey, ça va ?

Je lui réponds par un haussement d'épaules. 

- Tu ne veux vraiment pas venir ? je tente une dernière fois, en le suppliant du regard.

Il secoue la tête, catégorique. 

- Non. Grâce, c'est ton moment avec ton père. Tu ne va redouter ton géniteur à vie pour quelque chose que tu ne sais pas.

- C'est justement ce quelque chose qui fait que je le redoute, je réplique, un peu agacée.

Il s'en rend compte et me prend dans ses bras. J'hume son parfum. Il caresse doucement mes cheveux, comme pour m'apaiser.

- Tu n'as toujours pas parlé à tes amis ? demande-t-il, après un moment.

- Non, je dis, ma voix étouffée par son torse contre moi.

- Tu devrais.

- Peut être.

Il s'éloigne à mon plus grand regret. Je m'allonge, fatiguée. 

- Tu sais quoi ? Appelle Héloïse, déclare-t-il, demande lui de rester dormir ici.

- Ça va mal pour elle aussi, Gab. Elle ne voudra pas, il y a ma mère en plus. 

- À Kim alors ?

- Non.

Il soupire et prend son sac. Il vient vers moi et dépose un baiser sur ma joue avant de partir. Dès que la porte claque, je porte ma main à ma joue. Je ferme les yeux. Je fais quoi, maintenant ? Ça fait deux semaines que je ne fais rien de mes journées. Je finis par m'endormir. Pourtant, vingt minutes après, je suis réveillée par des coups à la porte. Sûrement Gab. Je crie d'entrer, et, à ma plus grande surprise, c'est Kim qui se tient sur l'encadrement de la porte. Je me redresse.

- Salut, murmure-t-elle, visiblement mal à l'aise.

- Salut, je réponds. 

- Écoute, je suis désolé. J'ai peut-être réagis de façon un peu excessive, reprend-t-elle.

- Je suis désolé aussi. J'aurais du être contente pour toi au lieu de te réprimander. 

Elle soupire, plus légère. Elle se décide enfin à entrer et ferme la porte avant de s'assoir près de moi, comme l'a fait Gab quelques minutes plus tôt. 

- Gabriel est venu me voir, à la fin des cours, commence-t-elle, il m'a conseillé de venir te voir, car tu n'allais pas vraiment bien. 

Je souris. Gab est vraiment cool. Mon sourire s'efface quand je me rends compte que je dois lui expliquer ce qui s'est passé. Je le fais et une fois mon récit terminé, elle me prend dans ses bras. 

- Je suis désolé, Grâce. Tu sais quoi ? Ça va être week-end fille ! s'exclame-t-elle, soudain joyeuse.

Je souris et elle me dit de rassembler des affaires. Je ne préviens pas ma mère que je vais dormir chez Kim. Tant pis pour elle. Kim et moi prenons le métro jusqu'à chez mon amie. Je me rends compte que c'est la première fois que je vais chez elle. Elle habite dans un grand appartement très grand et beau en plein cœur de Paris. Elle a deux frères aînés, et leur mère élève les enfants seule depuis le plus jeune âge de Kim. La mère de mon amie est une femme petite et mince très jolie. Elle m'accueille gentiment, et Kim me pousse vers sa chambre. Elle a une grande chambre super belle, le genre de chambre idéale pour une fille de notre âge. Un grand bureau et une énorme lit qui prend à peine un tiers de la pièce tellement elle est grande. Il y a des petits sièges, des tapis, et un grand écran d'ordinateur. Elle installe mes affaires et nous allons en ville acheter des tacos pour ce soir. Nous les dégustons devant le film Divergente. Nous finissons le film vers 21h puis nous mettons une veste avant de sortir. Il fait bon ce soir, un temps idéal pour une soirée entre copines. Nous prenons des glaces, allez savoir pourquoi c'est encore ouvert alors qu'on est à peine en été. En plus des glaces à Paris ? Bref. Je sais même pas pourquoi je dis ça... Nous rions dans les rues de la ville, main dans la main, faisant retourner tout le monde sur notre passage. Je crois que nous nous sommes arrêtées dans un bar. D'ailleurs, comment on a fait pour boire à 16 ans. Les gens sont teeeeeellement idiots ! Ou alors... On doit faire grandes... très grandes.... Non ! On a peut-être tuer le barman ? Nonnnnnn! Je me marre toute seule et Kim me suit, défoncée aussi je pense. Penser ? Comment on fait pour penser ? Ah bah mince.....


Je ne sais plus. 

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 10 ⏰

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