Chapitre 9

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Ni Corentin, ni Kim ne m'ont reparlé après. Mais ce que j'ai dit était si choquant ? Bon, près c'est vrai que j'ai peut être un peu exagéré. Il est quand même réputé pour être le mec le plus idiot des secondes. Après les cours, Gabriel m'a appelé pour aller faire une balade. A Paris ? Où aller pour une balade à Paris ? Il est venu me chercher à 17h et m'a amenée au parc floral de Paris. Nous nous sommes assis et avons parlé. 

- Tu es sure que ça va ? demande-t-il après un moment de silence, tu as l'air...ailleurs. 

- Ça va, je le rassure. 

Il me regarde, comme s'il savait que ça n'allais pas, et qu'il m'invitais à en dire plus. J'ai hésité une seconde avant de reprendre la parole :

- c'était quoi cette histoire avec Chris ? je demande.

Son visage s'est fermé et il a répondu sèchement.

- Ton copain est complètement taré. Il se pointe chez moi et il me frappe. 

- À cause de la place dans l'équipe de baseball c'est ça ? 

Il acquiesce. Ses cheveux bruns s'agitent sous le vent frais. Qu'il est beau... 

Il me dépose chez moi deux heures plus tard. Héloïse m'attend pour le compte rendu de la journée. Elle a de gros cernes et a l'air crevée. Je ne l'avais pas remarqué hier. C'est bizarre, ma cousine est toujours souriante et heureuse, d'habitude. Après avoir raconté mon histoire, je l'interroge doucement :

- Hélo, ça va toi ?

- Oui, ne t'en fais pas. Je n'ai juste pas bien dormi. On s'est couchées tard. J'ai beaucoup parlé avec ta mère, explique-t-elle. 

J'ai remarqué qu'elle portait un pull à manches longues. Avec cette chaleur ? Bizarre, mais je ai rien dit. De quoi peut-elle avoir parlé avec ma mère ? Franchement, je ne sais pas. 

- Tu sais ce qu'il s'est passé entre nos mères ? j'interroge.

Elle sourit faiblement en répondant :

- Il ne vaut mieux pas savoir, je pense.

- Donc tu le sais ou pas ? je redemande

- Non. 

Je n'ose pas aller demander à maman, de peur de la blessée. Et ça, c'est hors de question. J'adore ma mère, je ne veux pas lui faire de mal. Je sais juste que tata habite aussi à Paris, mais à l'autre bout. Héloïse a déménagé il y a deux ans. Je ne sais pas ce qui arrive à ma cousine. Mais elle ne va pas bien, ça se voit. Au repas, mon père le remarque aussi :

- Alors, Héloïse, tout va bien ? Comment s'est passé ta journée ? demande-t-il.

- Bien, répond-t-elle seulement. 

A la fin du repas, elle demande :

- Alison ? Je peux te parler ?

Ma mère fronce les sourcils en acceptant. Elles vont dans la chambre de mes parents. J'interroge mon père du regard.

- Laisse tomber, me conseille-t-il, va dormir, Grace. Héloïse viendra après.

Je lui dis bonne nuit et monte les escaliers. Je prends une douche rapide et me mets en pyjama. Une fois dans mon lit, je prends un livre. Je me sens bien, dans mes couvertures, avec un bon livre. Seulement, après un bon quart d'heure, des cris retentissent dans la maison. Je sors vite de ma chambre, curieuse de savoir qu'elle est la cause d'un tel raffut. Héloïse se tient debout devant ma mère. 

- Je t'interdis de parler d'elle comme ça ! Tu ne sais pas ce que tu dis ! hurle ma cousine, rouge de colère.

- Héloïse, je ne pense pas que... la calme maman.

- Je me fous de se que tu penses ! Tu n'as pas le droit de dire  ça ! Tu ne la connais pas ! Ce n'est pas un monstre ! 

Les larmes coulent sur le visage d'Heloise. 

- Tu prends même pas la peine de prendre de ses nouvelles ! Elle va mal, et c'est ta faute ! C'est à cause de toi qu'elle boit ! Qu'elle fume et se détruit ! C'est à cause de toi qu'elle se tue !

Ma mère, choquée, ne répond rien. Mon père écarquille les yeux. Un silence pesant s'abat sur la pièce. Ma mère éclate d'un coup en sanglots. Héloïse sort en trombe de chez nous. 

- Grace, va te coucher ma puce. On te voit demain, m'ordonne mon père en prenant maman dans ses bras. Je remonte en silence les escaliers. Je suis sure qu'elle parlait de tata. Elle fume ? Boit ? Se détruit ? J'avale difficilement ma salive. Où est allée Héloïse ? Je m'endors vers trois heures du matin, les pensées négatives trottant dans le tête. 

C'est quoi cette histoire encore ?

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