Prologue

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Les sirènes de police. C'était tout ce que je parvenais à entendre. Je n'entendais plus la voix des policiers qui essayaient de rassurer ma mère, qui hurlait à plein poumons. Je ne l'avais jamais vue aussi désespérée. Mais quand j'y réfléchis bien... elle l'avait toujours préféré à moi. Elle avait toujours tout préféré à moi.

Je desserrai finalement ma main qui serrait fortement ce petit bracelet de perles colorées et de toutes formes géométriques, le seul objet qui me restait de lui... Mon Elio.

Il avait disparu depuis 48 heures. 48 heures de pure angoisse. Nous n'avions eu pour seule réponse que "c'était sûrement une fugue", sauf que je savais que ce n'était pas le cas. Voir ces idiots ne pas prendre au sérieux sa disparition me mettait hors de moi. Comment pouvaient-ils croire qu'un enfant de seulement 8 ans pouvait fuir de son foyer ? C'était comme s'ils ne voyaient pas, comme moi, à quel point la situation était grave. J'avais l'impression de me retrouver au milieu d'aveugles.

— Mademoiselle, retenta l'agent de police.

Mon regard se releva finalement, comme tout droit sorti d'un cauchemar. Mais suis-je bête, c'est le cas : je suis dans un putain de cauchemar éveillé, entourée d'incapables aux cerveaux beaucoup trop étroits pour comprendre qu'un enfant était en danger.

— Mademoiselle, vous devez rentrer vous abriter auprès de votre mère à présent. Nous vous informerons de l'avancée de l'enquête.

Je ne fis que lui offrir un hochement de tête et un regard froid. Je ne le croyais pas. Ils allaient minimiser l'affaire comme toujours.

En me relevant, je remarquai enfin l'attroupement autour de chez moi. La débilité humaine à l'état pur. Peu importe si c'était grave ou même s'il y avait des morts, les humains se délectaient de chaque histoire croustillante. Tout cela n'était que du spectacle pour eux.

Mes yeux se baladèrent sur chacun d'eux, mais s'arrêtèrent sur l'un d'entre eux, particulièrement reculé, comme pour se cacher. Je le voyais à peine, à part ses yeux froids qui transperçaient mon âme.

Ce regard, je n'étais pas prête à l'oublier, et j'étais sûre d'une chose : je le reverrais.

Almas Atormentadas (en pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant