Le Contrat du Destin

39 3 4
                                    

Chapitre 1

La lueur vacillante de la lampe de bureau illuminait faiblement l’espace sombre de la pièce. Le bruit de la pluie battante contre les fenêtres renforçait l’impression d’enfermement et d’isolement que je ressentais. Je scrutais la carte étalée sur la table devant moi, mais mes pensées étaient tournées ailleurs. Le visage d’Alejandro Ramírez dominait mon esprit, et je ne pouvais m’empêcher de m’interroger sur l’homme que j’étais censée éliminer.

« Isabella, concentre-toi. Ce n’est pas le moment de rêvasser. » La voix grave de Marco, mon supérieur, interrompit mes réflexions. Il était assis derrière son bureau, les yeux rivés sur son ordinateur, parcourant les détails du contrat. Marco était le genre d’homme qui ne laissait jamais de place au hasard. Chaque mouvement était calculé, chaque mot pesé avec soin.

Je me redressai, me forçant à réorienter mon attention. « Oui, Marco. Je suis prête. Dites-moi ce que vous avez sur Ramírez. »

Il hocha la tête, avant de commencer à exposer les informations. « Alejandro Ramírez. Chef d’un cartel mexicain, puissant, influent, et extrêmement dangereux. Il dirige d’une main de fer. Ses ennemis sont nombreux, et ses alliés sont de même trempe. »

Je le regardai attentivement, prenant note de chaque détail. « Quels sont ses points faibles ? Il doit y en avoir. »

Marco soupira. « Ses points faibles sont difficiles à cerner. Ramírez est prudent, intelligent. Mais il a des habitudes que nous pouvons exploiter. Il fréquente certains endroits spécifiques où il se sent à l’abri. »

« Quels endroits ? » demandai-je, en sortant mon carnet pour prendre des notes. Le moindre détail pouvait être crucial.

Marco déplia une autre carte, montrant des lieux marqués en rouge. « Voici ses repaires habituels. Nous avons une idée générale de ses mouvements, mais il est souvent accompagné de gardes lourds. Il est extrêmement bien protégé. »

Je parcourus les points indiqués avec attention. « Et ses déplacements ? Y a-t-il un modèle récurrent ? »

« Oui, il se rend souvent dans ce bar, le ‘Café del Diablo’. C’est là qu’il se relaxe après ses affaires. C’est notre meilleure chance pour l’approcher. Mais il est entouré, donc il faudra faire preuve de discrétion. »

Je hochai la tête, réfléchissant à la meilleure approche. « D’accord. Je vais commencer par le surveiller. Une fois que j’aurai une idée précise de ses habitudes, je pourrai préparer l’action. »

Marco se leva, se dirigeant vers la fenêtre. « Je sais que ce ne sera pas facile. Ramírez a une réputation de survie presque légendaire. Mais nous avons confiance en vos compétences. »

Il avait raison, je ne devais pas me laisser impressionner. J’étais habituée à traquer des cibles, mais celle-ci avait quelque chose de différent. Peut-être était-ce la réputation d’Alejandro Ramírez, ou peut-être le fait que chaque contrat était une danse entre la vie et la mort.

« Quand dois-je passer à l’action ? » demandai-je.

« Prenez votre temps. Nous n’avons pas de délai précis. Assurez-vous simplement que le travail soit fait proprement. Et souvenez-vous, Ramírez est plus qu’un simple homme d’affaires ; il est un symbole de pouvoir. Le moindre faux pas pourrait coûter cher. »

Je quittai la base avec la ferme intention de mener à bien ma mission. La ville de Mexico était encore plongée dans une obscurité pluvieuse lorsque je découvris le ‘Café del Diablo’. L’endroit avait l’air banal de l’extérieur, mais je savais que ce n’était qu’une façade.

Je me glissai à l’intérieur, m’imprégnant de l’ambiance du lieu. La lumière tamisée et la musique de fond créaient une atmosphère feutrée, mais ce n’était pas pour me distraire que j’étais là. Je me dirigeai vers un coin discret où je pourrais observer sans être remarquée.

L’attente fut longue, mais chaque minute était une opportunité d’en apprendre davantage. Finalement, l’homme que je cherchais fit son apparition. Alejandro Ramírez entra dans le bar avec l’assurance d’un roi. Il était entouré de quelques gardes, leurs regards scrutant la pièce avec méfiance. La manière dont il se déplaçait, l’arrogance dans sa démarche, tout en lui dénotait une confiance sans faille.

Je restai cachée dans l’ombre, prenant des notes mentales sur sa façon d’interagir et les mouvements de ses gardes. Alejandro semblait se détendre, un contraste frappant avec la vigilance constante de ses hommes. Il parlait avec des gens dans le bar, une manière décontractée de montrer qu’il était à l’aise en territoire amical.

Soudain, un éclat de rire attira mon attention. Alejandro se pencha vers un homme, l’air amusé. Ils échangeaient des histoires, des anecdotes sur des affaires récentes. Sa voix était profonde, chargée d’un charme sombre. Je pouvais comprendre pourquoi il était à la tête d’un cartel. Il avait ce pouvoir subtil de captiver l’attention.

Je pris une décision. Je devais le suivre, comprendre où il allait après cette soirée. À la fin de la nuit, lorsque les clients commencèrent à se disperser, je me glissai discrètement derrière lui. Ses gardes étaient en alerte, mais je parvins à rester dans l’ombre, suivant les mouvements du groupe à une distance prudente.

Finalement, Alejandro monta dans une voiture noire. Je m’assurai de noter les détails de la plaque d’immatriculation avant de suivre la voiture à une distance sécurisée. La destination était un appartement luxueux en périphérie de la ville. Le genre d’endroit où la richesse se mêlait à la sécurité renforcée.

Lorsque je quittai la voiture et me fondis dans les ombres de la rue, je savais que le vrai défi était loin d’être terminé. Les informations collectées étaient cruciales, mais il restait encore beaucoup à faire. Je devais être prête à agir, et ce n’était que le début de ce jeu dangereux.

De retour à ma base, je réfléchis à ce que j’avais appris. Chaque élément était un puzzle à assembler, une pièce du plan que je devais orchestrer. Alejandro Ramírez n’était pas simplement un contrat ; il était un défi, une énigme à résoudre. Et dans ce monde où la loyauté et la trahison dansaient ensemble, je devais rester vigilante.

Alors que la première lueur du matin commençait à percer l’obscurité, je savais que ma mission ne faisait que commencer. Les jeux de pouvoir et de manipulation étaient loin d’être terminés. Alejandro Ramírez était un adversaire redoutable, mais je ne pouvais pas me permettre de faiblir. La chasse avait commencé, et je devais être prête à affronter ce qui se trouvait au-delà de la simple vengeance.

Je m’assis à mon bureau, les informations étalées devant moi, prête à planifier la suite. Chaque décision devait être calculée, chaque mouvement précis. La tension montait, et je pouvais sentir l’étau de l’intrigue et de la dangerosité se resserrer autour de moi. L’ombre et la proie se rapprochaient, et je savais que le véritable test ne faisait que commencer.

La Rose de SangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant