La Rose de Sang

L'Épreuve

Le temps passa plus vite que je ne l'avais anticipé. Les vingt minutes s'écoulèrent, et je savais que le garde viendrait bientôt me chercher. Ma colère n'était toujours pas retombée. L'idée de devoir m'entraîner avec Alejandro, cet homme manipulateur et sans pitié, ne faisait qu'alimenter ma rage. Je m'habillai rapidement : un jogging noir ajusté, un t-shirt blanc simple, et mes cheveux attachés en une queue de cheval haute.

Un coup à la porte me fit sursauter. Le garde entra sans attendre une réponse, me toisant d'un air indifférent. « C'est l'heure, » dit-il simplement. Je le suivis, mes pas lourds sur le sol de marbre. Nous traversâmes plusieurs couloirs avant d'arriver à une grande salle, apparemment destinée à l'entraînement. Des tapis, des sacs de frappe, des poids… tout était là. Mais ce qui attira immédiatement mon attention, ce fut Alejandro, déjà présent, vêtu d'un jogging noir identique au mien, avec un t-shirt blanc moulant qui épousait parfaitement ses muscles.

« Prête à commencer ? » demanda-t-il d'une voix calme, mais teintée de défi.

« Toujours, » répondis-je sèchement, déterminée à ne pas me laisser intimider.

Il esquissa un sourire, ce genre de sourire qui ne promettait rien de bon. « Parfait. Nous allons voir de quoi tu es capable. » Il se plaça face à moi, adoptant une posture de combat.

« Ce sera sans merci, Isabella. Si tu veux me toucher, tu vas devoir te battre pour. »

Je sentis mon corps se tendre, mon esprit se focaliser entièrement sur lui. Il avait beau être un ennemi redoutable, je refusais de me laisser abattre. Je me mis en position, prête à commencer.

Alejandro attaqua le premier, rapide et précis. Je parai son coup de justesse, sentant la force derrière son poing. Ses mouvements étaient calculés, chaque geste réfléchi. Il ne faisait aucun effort pour me ménager. Je savais qu'il testait mes limites, cherchant la moindre faiblesse.

Je contre-attaquai avec autant de détermination, mais il esquiva avec une facilité déconcertante. Cela ne fit qu'augmenter ma frustration. Pendant plusieurs minutes, nous échangeâmes des coups, aucun de nous ne prenant vraiment l'avantage. La tension entre nous montait à chaque seconde. Je pouvais lire le mépris dans ses yeux, mais aussi une étrange admiration.

« C'est tout ce que tu as, Isabella ? » lança-t-il d'un ton moqueur, une lueur de défi dans le regard.

Je serrai les dents, ignorant sa provocation. Je ne voulais pas lui donner la satisfaction de voir qu'il m'atteignait. Au lieu de cela, je redoublai d'efforts, concentrée sur un seul objectif : le toucher.

Le combat devint plus intense. Il était plus rapide, plus fort, mais je ne me laissais pas décourager. À un moment, je vis une ouverture, une fraction de seconde où sa garde était baissée. Sans hésiter, je plongeai, frappant de toutes mes forces. Mon poing atteignit sa joue, le forçant à reculer d'un pas.

Un silence s'ensuivit, lourd de sens. Alejandro porta une main à sa joue, l'air surpris. Son regard se fit plus sombre, plus intense. Il se redressa, me fixant avec une intensité qui me donna des frissons.

« Pas mal, » dit-il finalement, un sourire en coin. Mais je pouvais percevoir la menace derrière son compliment.

« Je t'avais prévenu, » rétorquai-je, essayant de maintenir mon calme malgré l'adrénaline qui parcourait mon corps.

Il ne répondit pas tout de suite, se contentant de m'observer, comme s'il essayait de lire en moi. Puis, il s'avança lentement, se plaçant juste devant moi. « Tu as du potentiel, Isabella. Mais si tu veux survivre ici, il va falloir faire mieux que ça. »

« Je me débrouillerai, » déclarai-je avec assurance, bien que je sentais que chaque mot me coûtait.

Alejandro resta silencieux un instant, puis il se pencha légèrement vers moi, réduisant encore l'espace entre nous. « J'espère que tu es prête pour ce qui t'attend. Parce que ce n'est que le début. »