chapitre 2 : « rejet »

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⚠️TW : Violence physique - abus de position dominante ⚠️

Lei - Seattle, 21h

Après une longue respiration, j'ouvre enfin la porte de ma chambre pour descendre manger. Une odeur de beurre et de tomate se dégage de la cuisine pour arriver lentement jusqu'à mes narines, je pense que ma mère nous a préparé des pâtes bolognaise. Nous mangeons ce plat une fois par semaine, c'est un peu une tradition chez nous même si j'avoue, je commence à en être écœuré.
En descendant les escaliers, je vois que mon grand frère Matt et mes parents sont déjà à table, ils ont tous le visage crispé et fermé. Aucun son ne sort de leurs bouches, le seul bruit audible dans cette cuisine est le bruit de la louche qui racle la casserole remplie de sauce tomate.

L'ambiance est lourde, tellement lourde*.

Je me mets à table en leur adressant un sourire courtois pour essayer de paraître moins tendu qu'eux.
Je ne sais pas à partir de quand notre famille est devenue aussi froide.
Avant nous étions remplie de joie et de bonne humeur, enfin, du moins c'est ce que je me souviens. J'ai toujours ces souvenirs de moi petite le sourire aux lèvres entouré de mes parents et de mon frère, mais ça fait des années que cette magie ne règne plus chez nous.
Même si j'ai ces souvenirs-là, j'ai grandi dans cette ambiance lourde et crispante une bonne partie de ma vie.

Je les observe un à un, avec le temps, j'ai appris à déceler ce qui n'allait pas chez eux. Pour mon père, ce soir, j'opte pour le travail, pour Matt... Heu et bien je ne sais pas, je pense qu'il est déprimé comme moi de la situation. Et pour ma mère, ce n'est jamais compliquer à deviner, je l'ai entendu pester toute la journée alors elle doit nous reprocher une tonne de trucs à chacun de nous.

- Elle est bonne la sauce, c'est celle d'Italie ? Demandé-je pour essayer d'instaurer un dialogue

Nous nous regardons tous, un peu gêner, et les regards se tourne vers ma mère.

- Oui, c'est celle que tante Julia nous a rapportée de Sicile. Dit-elle sans lever ses yeux de son plat.

Bon au moins elle a répondu, c'est déjà un bon début*.

- Ah oui je me disais bien, c'est ma sauce préféré.

Je n'ai même pas le temps d'analyser la situation que nous entendons un long soupir du nez de mon frère.
Et voilà que le repas retrouve son habitude mortuaire. Parfois, je ne sais vraiment pas pourquoi j'essaye de faire en sorte que ces repas se passent bien, que nous ayons des conversations comme des familles normales. À l'évidence, je m'accroche aux souvenirs de notre famille d'il y a presque 13 ans, mais quand je nous regarde à table, je me rends un peu plus compte chaque fois que nous ne serons plus jamais comme avant.
J'avale donc mon assiette en vitesse pour m'extirper au plus vite de cette situation.

***

Arrivée dans ma chambre, je me rends compte que mon frère m'a piquer ma clef USB et j'en ai besoin pour l'école demain.
Je me dirige vers sa chambre et toque à sa porte, après avoir entendu son approbation, j'entre.

- Tu as ma clef USB ? demandé-je

- Sur le bureau. Me répond-il froidement

Agacé qu'il prenne mes affaires sans me demander, je commence à m'emporter.

- La prochaine fois, ça serait cool que tu me demandes avant de prendre mes affaires. Et ne rentre plus dans ma chambre quand je ne suis pas là bon sang, c'est lourd à force.

- Lei casse toi et ferme là avant de me pousser à bout. Me prévient-il

- C'est ça, il ne faut jamais rien te reprocher toi de toute façon, respecte mon intimité et demande moi si tu veux un truc, ce n'est pas compliquer.

AMNESIAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant