𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟑 : 𝐏𝐮𝐭𝐚𝐢𝐧 𝐝'𝐀𝐩𝐫𝐢𝐥

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𝐀𝐜𝐞-

J'étais en boîte de nuit quand j'ai reçu un message de Stella. Elle voulait que je la rejoigne chez elle. Il était 3h45 du matin et j'étais déjà bien entamé après avoir enchaîné cinq cocktails différents. J'ai quitté la boîte en titubant un peu, hésitant à lui répondre. Finalement, je lui ai dit que j'étais déjà dehors et qu'on se verrait plus tard. Mais elle a insisté, vraiment lourdement. Alors, j'ai fini par céder, et j'ai appelé un taxi.

Une fois installé à l'arrière, je lui ai donné l'adresse, essayant de toutes mes forces de ne pas vomir tout ce que j'avais bu. La main plaquée sur mon estomac, le visage crispé, je luttais pour ne pas me ridiculiser.

Après vingt minutes de trajet qui m'ont paru une éternité, on est enfin arrivés. J'ai payé le chauffeur avant de sortir en titubant légèrement. Je me suis adossé contre le mur de la maison, la tête baissée, et j'ai envoyé un message à Stella pour lui dire que j'étais là. La porte s'est ouverte, et elle est sortie en nuisette, courant vers moi les bras ouverts. J'ai juste posé une main sur le bas de son dos, tandis qu'elle s'accrochait à mon cou.

— Pourquoi t'es si froid ? Qu'est-ce qu'il y a ? m'a-t-elle demandé, l'air inquiète.

— Je suis pas froid, je suis juste défoncé, ai-je pensé sans rien dire.

— Écoute, tu m'as appelée alors que j'étais en boîte. J'ai trop bu... va te couvrir, il fait froid dehors.

Elle m'a regardé avec un air bizarre, mais elle n'a pas bougé. Au lieu de ça, elle avait cette lueur dans les yeux qui me mettait mal à l'aise.

— C'est pas la question. J'ai quelque chose de super important à te dire, a-t-elle murmuré avec un sourire énigmatique.

Je l'ai regardée, attendant qu'elle continue.

— Je me suis enfin débarrassée d'April, a-t-elle annoncé, comme si c'était la meilleure nouvelle du siècle. Franchement, ça n'a même pas été si difficile.

J'ai écarquillé les yeux, totalement choqué. Je l'ai immédiatement lâchée et j'ai reculé.

— Qu'est-ce que t'as dit, là ? ai-je demandé, le regard noir. Qu'est-ce que t'as fait, Stella ? ai-je répété, la voix tremblante de colère.

Elle a reculé, surprise par ma réaction.

— Qu'est-ce qui te prend ? Au moins, maintenant, elle te collera plus, et elle arrêtera de me pourrir la vie. On y gagne tous les deux, non ? a-t-elle dit avec un sourire satisfait, essayant de prendre mes mains que j'ai retirées aussitôt.

— Traîner dans les pattes ? Mais tu racontes quoi, là ? ai-je répliqué, tentant de garder mon calme, mais la colère montait en moi.

— Sérieux, depuis que vous vous êtes rencontrés, elle te lâche plus. Et le pire, c'était à l'hôpital. Pourquoi t'es resté jusqu'à ce qu'elle se réveille ? Et pourquoi tu l'as portée ? T'as même pris le bus avec elle ! Alors, j'ai décidé de m'en débarrasser. Comme ça, plus de souci, non ? a-t-elle ajouté en faisant la moue.

Elle me dégoûtait. Je savais qu'April avait des problèmes avec ses parents, mais de là à ce que Stella fasse un truc pareil ? Et Lily et Steven ? Ils n'ont pas laissé leur fille partir juste parce que leur gosse a fait une crise, si ?

— Qu'est-ce qu'ils ont dit, ta mère et Steven ? ai-je demandé, la voix glaciale.

— Oh, ils étaient d'accord avec moi. Même ma mère a rajouté son grain de sel, a-t-elle répondu avec une fierté qui me donnait envie de vomir.

Je me suis pris la tête entre les mains, essayant de calmer la tempête qui grondait en moi, mais c'était impossible. Comment quelqu'un pouvait être aussi cruel ? Je me suis éloigné, le besoin de retrouver April grandissant en moi. Je ne pouvais pas la laisser dehors par ce froid glacial. Derrière moi, Stella a crié mon nom, mais je me suis retourné et j'ai hurlé :

BAD AT MEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant