𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟒 : 𝐄́𝐭𝐫𝐚𝐧𝐠𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐚𝐠𝐫𝐞́𝐚𝐛𝐥𝐞

0 0 0
                                    

𝐀𝐩𝐫𝐢𝐥-

Je tourne en rond, luttant désespérément contre le sommeil. Je ne veux pas revivre ce cauchemar, pas encore. La solitude de cette pièce me ronge, me remplit d'une angoisse sourde. D'habitude, je trouve refuge dans l'alcool pour apaiser cette terreur, mais ici, je n'ai pas ce réconfort. Hier encore, la scène s'est rejouée dans mon esprit, comme un film que je ne peux échapper. Je préfère être battue plutôt que de sentir ces mains sales et impitoyables sur mon corps, ces mains qui ne demandaient aucune permission, cette emprise qui me fait revivre le pire à chaque fois.

Une crise de panique s'empare de moi sans crier gare. Mon corps se réchauffe à l'extrême, chaque fibre de mon être tremble sous la pression. Je dois sortir, respirer. Une porte coulissante se trouve à côté du canapé, je l'ouvre avec frénésie, espérant que l'air frais atténuera mes tremblements. Mais ce n'est pas suffisant. Les scènes d'horreur dansent toujours devant mes yeux, plus vives et terrifiantes que jamais. Je porte mes mains à mon visage, criant dans le vide, suppliant que ça s'arrête. Les larmes coulent, non pas de tristesse, mais de peur, une peur qui m'écrase.

Une présence se fait sentir à mes côtés. Terrifiée, je tourne la tête, et là, je le vois : mon père, son visage déformé par la haine, un couteau à la main. Il me menace, me sommant de rester silencieuse, de ne rien dire. Je ferme les yeux, essayant de chasser cette vision cauchemardesque, mais elle reste là, gravée dans mon esprit. Ma respiration se stabilise lentement, mais les tremblements persistent, et je suis en nage. Quand je rouvre les yeux, c'est Ace que je vois, son visage inquiet me scrutant.

— Qu'est-ce qui se passe ? Tu vas bien ? demande-t-il, la voix chargée de préoccupation. Je tente de le rassurer d'un signe de tête, mais mes jambes flanchent. Mon corps, épuisé par la crise, ne me porte plus.

Avant que je ne touche le sol, Ace me rattrape, m'enroulant de ses bras. Je suis à bout, chaque souffle est un effort.

— Va prendre une douche froide, dit-il d'une voix tranchante, presque autoritaire. Il m'accompagne jusqu'à la salle de bain et me pousse gentiment à l'intérieur. Je ferme la porte derrière moi, me déshabille et entre dans la douche. L'eau froide coule sur ma peau, me saisissant de frissons, mais apaisant mon esprit.

Je ferme les yeux, me concentrant sur le bruit des gouttes contre les carreaux, essayant de retrouver un semblant de calme. Après ce qui me semble être des heures, je sors enfin, attrape une serviette et m'enroule dedans. Je suis sur le point de remettre mes vêtements lorsque j'entends frapper à la porte.

— J'ai pas fini, dis-je.

— T'es plus sous la douche ? interroge Ace depuis l'autre côté.

— Non.

— Donc t'as fini. J'ai déposé des vêtements devant la porte, mets-les, ajoute-t-il avant que ses pas ne s'éloignent. Je prends les vêtements, un short large et un t-shirt long, tous deux noirs. Simples, mais adaptés à la nuit.

Lorsque je les enfile, je remarque qu'ils sont bien trop grands pour moi, mais cela n'a pas d'importance. Je sors de la salle de bain et retourne au salon. La porte coulissante est restée ouverte, laissant entrer la fraîcheur nocturne. Ace est sur le balcon, les yeux levés vers les étoiles. Je m'approche doucement et m'appuie à la rambarde à ses côtés. Le ciel est limpide, les étoiles brillent d'un éclat apaisant.

— Qu'est-ce qui s'est passé tout à l'heure ? demande-t-il sans même tourner la tête vers moi.

— Je ne pense pas qu'on soit assez proches pour que je te raconte ma vie, Ace, dis-je en faisant claquer mes ongles contre la rambarde. Il se tourne vers moi, son regard mystérieux.

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Aug 12 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

BAD AT MEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant