Les Cendres Du Cœur : Tome 1 - Sous Contrôle

Chapitre Cinq

Point de vue Nathan

Je ne peux m'empêcher de faire les cents pas dans ma chambre d'hôtel en attendant son arrivée. Je suis incapable de rester en place, je vérifie toutes les deux secondes mon téléphone au cas où j'aurai un nouveau message d'elle. Lorsqu'enfin quelqu'un toque à la porte, j'eus un léger sursaut. Allez, je prends une grande inspiration avant d'aller lui ouvrir essayant de calmer mes mains tremblantes. Elle est emmitouflée dans sa grosse écharpe noire mais je peux facilement deviner ses joues et son nez rouge. Je m'écarte pour la laisser entrer, mais elle ne bouge pas. Elle fixe un point droit devant elle. Je me racle la gorge en passant une main dans ma nuque.

— Tu veux entrer ? lui demandai-je.

Elle tourne la tête vers moi et ses yeux verts me transpercent. Comme s'ils pouvaient lire mon âme.

— Je ne sais pas si c'est une bonne idée...

— Tu veux qu'on aille dehors ? proposai-je à la place.

Elle secoue doucement la tête en guise de réponse. Si seulement je pouvais lire dans ses pensées, les choses seraient bien plus simple.

— Héloïse, dis-moi ce qu'il se passe dans ta tête, s'il te plait.

C'est une question que j'ai pris l'habitude de lui poser quand elle se mûre dans le silence. Je veux juste la comprendre et savoir comment agir avec elle. Elle peut vite se renfermer si un mot ne lui plaît pas ou autre.

— Je veux juste... me poser... chuchote-t-elle.

— C'est ton copain qui t'angoisse ? Si c'est ça, je peux lui parler et lui expliquer qu'il n'y a rien, dis-je doucement en haussant les épaules.

— Cela ne servirait à rien, me répond-elle.

— Peut-être à te faire entrer ? dis-je dans un rire.

Elle a un léger rire et finit par capituler, elle entre lentement dans la chambre tandis que je referme la porte derrière elle. Son parfum de pêche flottant derrière elle.

— Eh bien, être youtubeur ça paie bien, dit-elle en allant vers la grande baie vitrée.

Je lâche un rire tandis qu'elle se tourne vers moi avec un sourire.

— Maintenant oui, c'est certain.

— Et tu as la vue directe sur la douche depuis le lit... Tu as dû t'amuser hier soir.

Je rigole en secouant la tête. Je me sens rougir mais je me ressaisis vite, il ne faut pas qu'elle perçoive que je suis gêné avec elle quand elle va sur ce terrain.

— Ce n'est pas ce que tu crois.

— Ah non ?

Elle penche légèrement la tête sur le côté avec un sourire et je remarque son côté espiègle. Je rigole en secouant la tête. Elle n'est vraiment pas croyable. Je ne sais plus où donner de la tête avec elle. Elle peut vraiment être douce et presque innocente, puis partir complètement à l'opposé avec ses sous-entendus. C'est la première fois depuis un moment qu'une fille me fait cet effet.

— J'ai pris la première chambre que j'ai trouvée.

— D'accord, je veux bien te croire.

Je rigole et elle détache son regard de moi pour le reporter sur le sol. À ce moment-là, elle paraît vulnérable, sans ses blagues, le regard ailleurs. Elle semble à dix mille lieues de là, de moi.

— Tu veux regarder un film ? lui demandai-je.

— Avec plaisir.

Elle enlève son manteau, bonnet mais garde son écharpe tandis que je m'installe contre la tête de lit. J'étends mes jambes devant moi en les croisant. Quant à Héloïse, elle joue avec les manches de son col roulé, debout en fixant le lit.