Chapitre Quatorze

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Point de vue Héloïse

Je me réveille en sursaut lorsque j'entends quelqu'un frapper à la porte. Je suis dos à la porte qui s'ouvre dans un grincement. Mon corps se met à trembler malgré moi. Les larmes commencent à me monter aux yeux. Je prie intérieurement pour que ce ne soit pas Théo.

— Héloïse ? chuchote Samuel dans la pénombre.

Mes muscles se décontractent instantanément et j'ouvre les yeux avant de me tourner vers lui. La lumière du couloir fait qu'il est à contre-jour mais je peux deviner facilement le regard de pitié qu'il pose sur moi. Plus d'une semaine était passée depuis qu'il était venu me chercher au Haunted Bar.

— Il faut que tu te lèves. Théo est sous la douche...

Je n'en ai pas envie. Je voulais juste rester dans mon lit. Je n'étais pas retournée travailler et je restai dans mon lit la plupart du temps. Il essayait de tenir Théo à l'écart comme il pouvait avec Fabien, mais il y avait eu quelques loupés... Il vient vers moi et s'agenouille.

— Héloïse, s'il te plait, il faut que tu te lèves, on est le vingt-quatre décembre...

Je ferme les yeux en réprimant un soupir. Oui, et Théo voulait faire une soirée avec des gens, comme d'habitude. Des gens qu'il utilisait tous autant qu'ils étaient. Il voudrait se faire bien voir, comme à chaque réveillon. J'adorais Noël du temps où j'étais avec mon père, il faisait toujours en sorte de rendre cela magique. Quand j'étais chez ma mère cela était différent mais je faisais en sorte pour mes loustics de rendre cela aussi magique que je le pouvais. Rien qu'en pensant à cela, je sens les larmes venir...

Lorsque j'ouvre les yeux, il est agenouillé devant moi. Je baisse les yeux, ne pouvant soutenir ses iris noirs. Il lève sa main vers, mais par réflexe, j'ai un mouvement de recul. Une ombre passe sur son visage et il laisse retomber sa main. Il se relève, visage fermé.

— Si je ne peux pas te forcer à te lever... Peut-être qu'il te donnera de la force pour le faire, lui.

Et après un dernier regard, il s'éclipse hors de la chambre, en la laissant entre ouverte. Je ferme les yeux, les lèvres tremblantes. Nathan. Je ne lui avais pas reparlé depuis... depuis un moment.

Des voix retentissent dans le couloir, me faisant sursauter. Théo vient de sortir de la douche.

— Si rien n'est prêt, quand on rentre, gare à toi, tonne-t-il depuis le couloir.

Puis j'entends les escaliers grincer sous ses pas avant que la porte d'entrée ne claque.

Je reste un moment en regardant le vide. Je me repasse les derniers mots de Samuel en boucle. Au bout d'un moment, je me redresse, je me mets en tailleur en prenant mon téléphone et ouvre une conversation avec Nathan. Je me ronge l'ongle de mon pouce avant de me décider.

Moi- "Hey... Ton voyage s'est bien passé ?"

Je ne peux détourner mon attention du message envoyé. Ma cuisse tremble. Cependant, la réponse ne tarde pas à arriver.

Nathan- "Tiens donc, une revenante."

Je sens les larmes monter. Je peux aisément deviner le ton employé. Je me lève du lit, ne pouvant rester en place et commence à faire les cents pas. Sans réfléchir, je décide de l'appeler. Il doit rejeter mon appel car j'entends à peine une sonnerie.

Chose qu'il confirme car je reçois un message dans la foulée de sa part.

Nathan- "Ça y est ? Madame s'ennuie ? Elle veut de l'attention ?"

Les Cendres Du Cœur : Tome 1 - Sous ContrôleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant