pb script à résoudre n°6

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Il se passa une semaine sans que rien d'étrange ne se passe. Potter semblait avoir abandonné ses questions persistentes sur la vie de Draco et se contentait de commenter le paysage, de se moquer des passants ou de fixer longuement le blond. Ils passaient toujours un bout de journée ensemble soit à déjeuner le midi, soit à visiter l'après-midi. Ils avaient fait les criques. Potter lui avait parlé de ses amis, du mariage de Granger et Weasley en détail, des disputes de Dean Thomas et de Seamus Finnigan et de la carrière de Ginevra Weasley. Il avait raconté la fois où ses deux meilleurs amis lui avaient proposé d'être le parrain de leur fille. Il ne l'avait jamais dit avant. Il lui avait demandé des nouvelles de Blaise et Pansy et Draco s'était lancé à cœur joie dans la moqueuse description des sautes d'humeur de l'avocat et des manies de la femme d'affaire. Et plus, il se moquait, plus Potter riait et plus Draco en rajoutait. Episodes sur épisodes, anecdotes à la chaine, il n'épargnait rien de la vie de ses amis. Dans ces moments-là, Draco aurait confié les pires hontes de deux personnes qu'il portait le plus dans son cœur, s'il pouvait faire rire le brun. C'était obsessionnel ce petit son. Draco avait ce truc pour le rire de Potter, c'en était presque maladif. Il lui rappelait un jaune solaire qu'il n'avait pas aperçu depuis bien des années. Et lorsque Potter riait, c'était un peu de lumière qui se rallumait dans le cœur du blond. Le brun semblait lui aussi plus relâché, moins tendu, comme déshabillé d'une armure qui lui pesait sur les épaules. Il faisait plus humain, moins mécanique, machinal, formel.

Ils avaient vu aussi quelques villages. Potter avait eu la bonne idée de l'emmener un dimanche faire les boutiques artisanales, sans penser au moindre instant que ce puisse être le jour de repos des vendeurs. Le blond avait ricané devant la tête dépitée du brun, comme déçu que son plan capote. S'ils avaient suivi les sentiments de Potter, ils se seraient retrouvés assis sur un banc à se morfondre devant cet échec. Mais Draco avait proposé de continuer la ballade vers des sortes de forêts qui entouraient le village et ils s'étaient aventurés sans carte dans une sorte de labyrinthe touffu et maléfique qui les avait fait se perdre en moins d'une heure. Ils en avaient mis plus de deux à retrouver la voiture du blond, finissant leur marche en courant sous la pluie parce qu'aucun d'entre eux n'avait pensé à regarder la météo. Le pantalon blanc de Draco était complètement foutu, tâché de boue et autres saletés qui étaient venues s'agripper à ses jambes. Si Potter s'était bien moqué, il avait vite ravalé sa boutade lorsqu'il était tombé dû à des feuilles glissantes et s'était tapé le genou contre une branche, au point de finir avec un bleu et un jean troué. Ils n'avaient pas trop rigolé sur le moment, mais de retour chez le blond avec une tasse de thé dans les mains, ils avaient éclaté de rire suite à ce que Potter appelait leurs périlleuses aventures.

Le lendemain, ils étaient partis à la mer, sous un soleil de plomb, sans crème solaire. La peau blafarde de Draco avait tourné à la sauce piquante, couleur rouge écarlate, alors que celle de Potter s'était foncée, des tons marrons chauds de l'été. Néanmoins, le blond avait gagné la bataille en réussissant par un vilain croche-patte à couler le brun, le noyant à en boire la tasse. Ils avaient fini cette fois-ci cher Potter, à appliquer de l'après-solaire sur la peau du blond, qui virait sérieusement à la brûlure. C'était Monsieur l'Auror Potter, fin connaisseur des sorts de soin, qui avait pris en charge la tâche d'étaler la crème. Si le moment avait pu paraître troublant et aux frontières du flirt les premières minutes, la pression était vite retombée quand le brun avait déclaré qu'il commençait à avoir sérieusement mal à la tête, au point de ne plus avoir de force. Si Draco ne l'avait pas cru au départ, pensant à une quelconque blague de sa part, il avait moins fait le fier quand il avait du le porter jusque dans sa chambre. Il s'était avéré que Potter dans toute sa prévoyance, avait choppé une insolation et par-là de jolis vertiges et maux de ventre. Après l'avoir couché, le blond s'était rapidement enfui, trouvant la proximité trop angoissante et ne sachant plus quoi faire une fois le brun silencieux.

Que vois-tu quand tu m'observes ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant