3- brouillon d'idées

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Draco referma la portière de sa voiture et soupira. Bon sang, qu'est-ce que c'était que cette baraque ? Lui qui s'attendait à une jolie villa avec vue sur la mer, le voilà bien servi devant une petite maisonnée sans étage, perdue plusieurs rues après le centre-ville côté rural. Il se trouvait dans une sorte d'impasse entourée de champs -sans vache merci bien- et parsemée de quelques pauvres habitations, dont certaines faisaient nettement plus envie que celle dont avait hérité l'écrivain le plus lu et vendu de l'année. Une bien maigre récompense. Il envoya une photo à Pansy par téléphone. Oui, l'engin Moldu dont il ne se servait que pour les messages de son éditeur, quand celui-ci en avait marre de devoir passer par les mails pour rappeler à son auteur qu'il serait temps de produire quelque chose. Blaise et Pansy, qui travaillaient de temps à autre côté Moldu, avaient du s'y convertir également. Il paraît qu'être Moldu, c'est être pourvu d'une petite boîte en métal et fils électriques qui vous relit à du monde dont vous ne connaissiez même pas l'existence.

c'est une maison de charme. arrête de faire le difficile

Draco soupira. Si maison de charme signifiait quelques hortensias et des volets bleus, il était gâté. Peut-être que l'intérieur serait mieux agencé ?

***

L'intérieur n'était pas mieux agencé.

Après avoir fait le tour de la maison deux fois -cela ne prenait guère de temps-, le blond devait se rendre à l'évidence, il n'allait pas passer beaucoup de temps dans cette baraque. Une petite cuisine aussi carrelée que la salle de bain, un salon-salle-à-manger bien resserré pour placer une table, quatre chaises, un canapé et une télé, quelques pots de fleurs et autres joyeusetés qui venaient parsemer des murs d'un blanc bien cassé et une chambre joliment décorée à la mode de son arrière-grand-mère. Et encore, son ancêtre avait sûrement plus de goût. Sans être poussiéreuse et défraichie, la maison restait quand même ancienne, de cette volonté de rester dans le vintage et le rétro pour donner une petite maison de caractère dans cette joyeuse contrée du fin-fond du Kent. C'était sans doute Marguerite qui avait décoré cette pièce.

Il soupira et sortit de la maison. Il se décida à faire un tour dans le jardin, passant devant l'allée de pierre pour se diriger vers l'arrière-cour où se trouvait de jolies plantes et ce qui ressemblait à une véranda. Et quelle véranda ! Entièrement faite de verre, elle ressemblait à une sorte de jardin d'hiver, dans ces tons mobilier-marron et feuille-verte qui en faisait un espace plus qu'agréable et un lieu d'écriture parfait. Bon... peut-être que Madeleine n'avait pas entièrement faux. Il décida de s'y installer, le temps d'apprivoiser cette pièce et de retarder au maximum le moment de sortir ses bagages. Très nombreux bagages. Blaise disait tout le temps qu'il emportait trois fois trop, mais comment pouvez-vous faire rentrer dans une valise de quoi lire, s'habiller et s'entretenir pour une durée ma foi illimitée ? Et s'il pleuvait ? Et s'il avait envie de mettre du bleu aujourd'hui ? Et s'il avait une soirée un peu chic ? Pire, s'il avait deux soirées un peu chics ? Il ne pouvait décidemment pas se pointer à deux évènements consécutifs avec la même tenue. Va pour deux costumes donc ! Trois, ne sait-on jamais.

Dix minutes plus tard, il se trouvait le nez dans son coffre, à sortir avec grande peine des valises aussi lourdes que le Code civil de Blaise. Il soupira. Maudit soient le Ministre de la Magie et ses interdictions à la con de pratiquer la magie en "zone Moldue" et son fichu éditeur, Moldu de son état, et ses Je vais vous donner une voiture de location Black ! Magalie, notez-

"Vous voulez de l'aide ? lui demanda une voix derrière lui."

Oh bon sang. Il ne lui manquait plus qu'un voisin moldu un peu collant.

Que vois-tu quand tu m'observes ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant