Chapitre 6 : [Disturbance]

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Nous étions mercredi, la journée de repos de Lucifer. Il était d'ailleurs toujours dans son lit, endormi, alors qu'il était 10 heures du matin. Alastor était déjà levé depuis environ 2 heures. Dieu merci, les enfants de l'âge de Charlie n'avaient pas école ce jour-là. Alors, la petite était encore en train de manger son petit déjeuner, surveillée par son beau-père qui avait un œil attentif au moindre de ses mouvements. Il était du genre à angoisser facilement, surtout lorsque cela concernait les enfants. Il avait une fâcheuse tendance à surprotéger la petite, pouvant s'énerver facilement si quelqu'un cherchait à l'embêter. Mais il savait qu'il n'avait pas de soucis à se faire, elle se défendait parfaitement toute seule, ne s'empêchant pas de rappeler à tous ceux qui l'embêter, qui était son père : le meilleur policier de la ville. Et à chaque fois, à cette information, les enfants déguerpissaient, trouillards.

Une sonnerie de téléphone retentit, et un râle se fit entendre. Alastor se dirigea dans la chambre, n'oubliant pas de ranger tout ce qui pourrait être dangereux pour Charlotte, et ouvrit doucement la porte. Une petite main baguée sortit de la couverture, et une petite tête blonde suivit juste après, d'un air encore endormi. Lucifer bailla fortement et décrocha son portable, les yeux flous. Mais qui pouvait bien l'appeler à cette heure-ci..?

"Oui..?" dit-il simplement de sa voix matinale.

Un silence suivit, durant lequel le petit blond écoutait attentivement la personne à l'autre bout du fils. Il soupira fortement, se redressant.

"J'arrive... Je suis là dans une demi-heure..." finit-il par dire avant de raccrocher.

Alastor fronça les sourcils. Lucifer allait partir ? Mais où ? C'était la seule journée de la semaine où ils avaient une journée entière pour eux après le dimanche. Il se rapprocha du lit, les sourcils toujours froncés, la mâchoire crispée.

"Tu vas où ?" demanda-t-il, d'un ton plus froid qu'il ne l'aurait voulu.

Le policier soupira, avançant dans le lit pour venir juste devant son mari, déposant sa tête sur son bas ventre.

"Un autre corps a été retrouvé... Toujours le même tueur. Je dois y aller, c'est mon enquête..." dit-il en se raclant la gorge pour faire en sorte que sa voix devienne normale.

"Lucifer... C'est ton jour de repos, là..." se plaignit Alastor.

"Je sais, Al. Mais imagine si je trouvais un indice..?" il releva son regard à moitié endormi vers son mari, qui avait toujours les sourcils froncés.

"Écoutes... Je suis désolé. Vraiment, désolé. Mais je me sens obligé d'y aller. Je suis sur cette affaire depuis beaucoup trop longtemps. T'as qu'à dire au tueur de se rendre, j'aurais surement plus de temps pour toi et Charlie..." soupira-t-il.

"Mh..."

Lucifer se releva, vêtu de son pyjama à motifs canards jaunes, et se mit face à son mari. Il leva les bras et posa ses mains sur ses joues.

"Moi aussi ça m'embête. J'aurais aimé passer la journée avec toi, Alastor. Mais je te promets de faire le plus vite possible et de rentrer... Je t'aime." il embrassa la joue brune de son homme, et partit à la salle de bain reliée à leur chambre.

Le brun soupira de frustration de ne pas pouvoir passer toute la journée avec le petit blond, et retourna s'occuper de la petite qui attendait sagement qu'on vienne la chercher. Lucifer partit prendre une douche rapide, et s'habilla avec ses vêtements de fonction, avant de ressortir un peu plus réveillé. Il embrassa doucement sa fille qui jouait sur le sol. Elle leva ses bras vers lui pour réclamer un câlin, ce qu'il lui donna tendrement. Il sourit fortement, et se releva peu après, partant à la cuisine, là où son mari était toujours, en train de nettoyer la vaisselle. Il soupira doucement en voyant l'air agacé qu'il affichait, et s'approcha de lui doucement. Il enroula ses petits bras autour du corps de son amoureux, passant sa tête par-dessus son épaule, sur la pointe des pieds.

"Al... Je suis désolé..." dit-il, tristement.

"Ça va, c'est rien." il se dégagea des bras du blond et partit ranger les couverts qu'avait utilisés Charlie.

"Alastor, s'il te plait. Fais pas la tête..." râla Lucifer.

"Je ne fais pas la tête. Mais je pensais que pour une fois, ta journée de repos en serait vraiment une. C'est comme ça toutes les semaines Lucifer... Chaque mercredi tu es censé rester ici à te reposer, passer du temps avec moi et Charlie, mais tu vas tout le temps au travail !" il commençait à hausser la voix, sentant la frustration s'emparer de lui.

"Je sais... Excuse-moi. Mais je suis obligé d'y aller. Ils ont besoin de moi, c'est mon enquête, Alastor..." il vint se mettre face à son mari et lui prit les mains.

"Je sais... Mais... Tu passes tout ton temps au travail. Même le soir à la maison tu restes le nez fourré dans le travail..." Alastor baissa la tête, réellement affecté par la petite absence de son homme.

"Désolé... Mais cette affaire me prend la tête..." il leva doucement les bras et les enroula autour du cou du brun. "Je te promets de faire plus d'efforts... Je rentrerais le plus tôt possible."

Ils posèrent leur front l'un contre l'autre. Alastor hocha la tête, agrippant doucement les hanches de Lucifer entre ses grandes mains.

"D'accord... Alors fais vite, s'il te plait."

"Promis."

Ils se regardèrent quelques secondes, et s'embrassèrent tendrement. Ils mouvèrent doucement leurs lèvres, et Lucifer se décala, un petit sourire au visage.

"Je t'aime, Alastor."

"Je t'aime aussi, Lucy..." il frotta doucement son nez à celui de son mari, souriant doucement. "Je t'emmène. Je devais emmener Charlie chez Rosie de toute façon."

"Ah oui, c'est vrai qu'elle voulait la prendre aujourd'hui..."

Ils se dirigèrent au salon, et Lucifer continua sa route jusqu'à l'entrée pour prendre les dernières affaires dont il avait besoin, et Alastor vint devant Charlie en s'accroupissant à sa hauteur.

"Charlie, chérie. Tu viens ? On va chez Rosie." lui sourit-il.

"Oui ! Tata Rosie !"

Elle se leva d'un bond, rejoignant son père dans l'entrée, mettant ses chaussures devant elle. Le brun sourit et leva les yeux au ciel. Il rejoignit les deux membres de sa petite famille, et s'accroupit une nouvelle fois devant la petite, lui enfilant ses chaussures, et nouant ses lacets. Il se releva ensuite pour lui mettre son petit manteau rose. Ils furent tous fin prêts, et sortirent de la maison. Alastor ferma à clé, et Lucifer prit la main de sa fille en partant vers la voiture. La fillette sautait de joie à l'idée de revoir la meilleure amie de son beau-père. Elle adorait Rosie, et Rosie l'adorait. Elles aimaient particulièrement se faire belles en se maquillant et se coiffant "comme des princesses", d'après les dires de Charlie.

Ils montèrent dans la voiture, et le père attacha sa fille à son siège auto, montant juste après devant, à la place passagère. Alastor arriva quelques instants plus tard, se mettant derrière le volant, et alluma le moteur en s'attachant à son tour. Il régla les rétroviseurs, et vérifia que les deux Magne étaient bien tous attachés et sécurisés. Puis il partit enfin, prenant la route vers le commissariat. Lucifer reçut un message et mit sa main sur l'avant-bras d'Alastor pour lui montrer. Il jeta un œil.

"On l'emmène d'abord." dit le brun.

Ils se regardèrent d'un regard entendu, et déposèrent la petite chez l'amie de son beau-père. Ils ne prirent pas le temps de discuter, et repartirent quasi instantanément. Ils devaient se rendre directement à la scène de crime, et non au commissariat. Alors, ils avaient préféré déposer la petite avant d'arriver là-bas, pour lui épargner la curiosité enfantine, et le traumatisme que de voir ça aurait causé. Ils arrivèrent quelques minutes après, et descendirent tous les deux. Lucifer se dirigea vers ses collègues, et Alastor restait en retrait, n'ayant pas le droit de s'avancer plus près que ça. Il restait derrière la barrière en plastique qui était accrochée aux murs, ou le petit blond passa en dessous pour aller vers le cadavre éviscéré, défiguré et ensanglanté. L'odeur qui s'en dégageait donna un relent au jeune policier qui du mettre une main devant sa bouche. Cela devait faire un ou deux jours que ce pauvre homme était ici à pourrir, vu l'odeur de décomposition qui commençait à se faire sentir.

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The obsessive killer of New Orleans [RadioApple]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant