Chapitre 4 : [A fucking blockage]

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Lucifer revint au commissariat après son intervention, accompagné de ses deux collègues, et d'une dame aux traits tirés et durs. Il avait eu la bonne intuition, comme d'habitude. Cela n'avait jamais été un cambriolage. Simplement un coup monté. Mais en vue d'une fausse déclaration, la femme risquait jusqu'à un an de prison et 15 000 euros d'amende. Si cela c'était arrêté à une simple fausse déclaration, la femme n'aurait pas risqué la prison, mais plusieurs personnes ont étés impliquées, et interrogées, pour rien. Il était d'ailleurs bientôt l'heure de rentrer après cette intervention. Lucifer refourgua la dame à Anthony, et il partit à son bureau. Il voulait revoir l'affaire du Tueur des Cœurs encore un petit moment avant de rentrer chez lui. Alors, il soupira en retirant sa veste de fonction, et s'assit à son bureau, reprenant ses documents en les ouvrant pour les relire de long en large et en travers.

Mais il avait beau se torturer l'esprit pour trouver quoique ce soit, il ne voyait absolument aucun indice reliant ces meurtres à quelqu'un. Le mode opératoire était tellement... barbare. Le tueur avait pour habitude de poignarder ses victimes une dizaine de fois, n'importe où dans le corps, simplement pour faire souffrir la personne. Après ça, soit les personnes avaient les mains coupées, soit le pénis chez certains hommes. Et le tueur tuait définitivement ses victimes en les éventrant, les éviscérant, puis en mangeant certaines parties du corps. Des traces de morsures étaient présentes à plusieurs endroits du corps des pauvres gens tuer salement. Et à chaque fois, il manquait une partie du cœur. Ce qui avait valu le nom "Tueur des Cœurs" à ce malade mental. Lucifer ne comprenait pas très bien la signification des mains et pénis coupés. Ni vraiment celle du cœur laissé de moitié. Il soupçonnait que l'autre moitié soit également mangée par l'assassin. Rien qu'en se remémorant les images des centaines de scènes de crimes auxquelles ils avaient été assignés sur ce tueur, il en eut des nausées. Il fallait vraiment être complètement fou pour faire une telle chose.

Il fut coupé dans ses pensées par une petite tête blonde qui lui sauta dessus, en criant.

"Papa !!" dit joyeusement la petite fille.

"Charlie ? Mais... qu'est-ce que tu fais là, ma chérie ?" il se releva de sa chaise et s'agenouilla devant sa fille, la prenant dans ses bras.

"C'est Allie qui m'a emmené !" dit-elle en ricanant.

Lucifer eut des étoiles plein les yeux, et releva la tête. En apercevant son mari, il sourit de toutes ses dents, portant sa fille et se releva. Alastor sourit à son tour et se rapprocha de lui, déposant un tendre baiser sur ses lèvres. Ils fermèrent les yeux, mouvant doucement leurs lèvres l'une contre l'autre.

"Beurk... C'est trop cracra..." dit la petite fille.

Les deux hommes se séparèrent en levant les yeux au ciel.

"Eh bien, jeune fille, nous en reparlerons quand tu auras un amoureux, veux-tu ?" lui dit son père.

"Et pourquoi pas une amoureuse ?" dit la petite.

Lucifer sourit doucement en ricanant.

"Dans ce cas, nous en reparlerons lorsque tu auras une amoureuse." reprit-il, pinçant doucement la joue de son enfant.

"Même pas. Parce que moi, j'aurais jamais d'amoureux ou d'amoureuse ! Parce que c'est cracra dégueu..." dit-elle, faisant la grimace.

"Charlie !!" cria de joie un grand homme par derrière eux.

"Tonton, Anthony !!" dit-elle à son tour en tendant les bras vers le meilleur ami de son père.

Lucifer sourit et donna la petite au grand blond qui la prit dans ses bras, en souriant. La petite commença à raconter toute sa journée à l'école, et Lucifer repartit à son bureau pour ranger ses affaires. Son mari le suivit et jeta un œil à ce qu'il faisait.

"Encore sur cette affaire ?" demanda-t-il.

"Oui... J'y arriverais jamais. Il est beaucoup trop fort. C'est pas un amateur. Tu n'imagines pas à quel point je désespère..." dit-il, soupirant.

"Ne dis pas ça. Tu vas réussir à l'avoir, j'en suis sûr. Tu es le meilleur flic du monde." dit Alastor en déposant un tendre baiser sur sa joue.

Le petit blond eut un petit rire et l'embrassa chastement, caressant légèrement sa joue brune.

"J'aimerais te croire..."

"Tu bloques ?" demanda-t-il.

"Ouais..." il hocha la tête. "Je comprends rien de son mode opératoire... C'est tordu..." il avait des frissons d'horreur rien qu'en y repensant.

"Peut-être, mais c'est très malin de sa part. Il doit être très intelligent pour ne laisser aucune trace." sourit-il malicieusement.

"Ça, tu peux le dire... Nan mais je ne comprends vraiment pas. Il les mange, Alastor. Et pourtant, on ne trouve absolument aucun ADN sur le corps des victimes, alors qu'il y a des traces de morsures ! Je vais jamais réussir à le coincer..." il baissa la tête, presque démoralisé.

"Eh..." il tourna son mari vers lui, caressant doucement ses joues. "Tu vas l'avoir. Je te le promets. Un jour, tu sauras qui s'est, et tu pourras l'arrêter. J'en suis certain... Il fera forcément des fautes et laissera des indices." le rassura-t-il doucement.

"Ça m'étonnerait... Il est beaucoup trop doué pour laisser des traces..." il reposa sa tête sur le torse de son homme, l'air triste.

"Mon cœur, je te dis que tu l'auras. Et tu sais pourquoi ?" il lui redressa le visage.

"Mh..?"

"Parce que tu es toi aussi beaucoup trop doué. Tu vas réussir à le choper. J'en suis sûr." il lui sourit en l'embrassant une nouvelle fois.

Lucifer sourit, et ils se décalèrent l'un de l'autre. Ils restèrent ainsi à se regarder quelques instants, les yeux brillants de bonheur et d'amour pour l'autre. Chacun d'eux avait besoin de l'autre. Alastor jeta un œil à la pendule du bureau, et sourit.

"Mais dites-moi, agent Magne, ne serait-ce pas l'heure pour vous de plier bagage ?" dit-il en rigolant doucement.

Le petit blond regarda sa montre, et en effet il était l'heure. Il soupira en râlant doucement. Il aurait voulu avancer un peu plus sur l'enquête. Même si c'était mission impossible. Il hocha la tête et prit ses documents de travail avec lui, les mettant dans une sacoche, les prenant sur lui. Alastor haussa un sourcil.

"Tu comptes encore travailler dessus en rentrant ?" demanda-t-il.

"Oui. Je... Je ne veux rater aucun détail. Je dois continuer de repasser tout en revue. Même si ça me prend la nuit entière." soupira-t-il.

"Lucifer, ne gaspille pas ta santé... S'il te plait..." il vint doucement le prendre par les hanches.

"Je ne gaspille pas ma santé. Mais... Cette affaire me tient à cœur. Et c'est le cas de le dire..." il ricana.

Alastor leva les yeux au ciel au jeu de mots de son mari.

"Évidemment... Toi et tes jeux de mots..." il soupira, exaspéré.

"Eh, c'était marrant de faire le lien avec le Tueur des Cœurs !" râla-t-il.

"Quel nom affreux... À sa place je me sentirais vexé..." ironisa-t-il.

"C'est très bien comme nom..." commença Lucifer à bouder.

Alastor eut un petit ricanement au comportement de son mari. Il lui embrasa le bout du nez, et jeta un coup d'œil vers Anthony et Charlie, qui discutaient toujours avec joie de la journée de la petite. Il sourit en levant les yeux au ciel lorsqu'il vit que le grand blond avait donné un donut à la fillette. Le quotidien si redondant était étonnamment agréable à vivre. Et le brun devait bien avouer qu'une vie de famille était la plus belle chose qui lui soit arrivée. Même si Charlie n'était pas sa fille, il la considérait comme telle. Il sourit, et reporta son attention sur son mari.

"Allez, file à ta voiture, on va rentrer. Et si tu as besoin, je t'accompagnerais dans la torture du "Tueur des Cœurs"" dit-il en riant de plus belle.

"Pff... T'es même pas drôle..." bouda-t-il toujours.

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The obsessive killer of New Orleans [RadioApple]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant