Chapitre 4 : 𝐿𝑒 𝑔𝑜𝑢𝑓𝑓𝑟𝑒

23 4 0
                                    

À pas feutrés, Azar se rapprocha de moi. Son bassin frôla mon épaule et cette sensation eu le mérite de me faire frissonner. Naturellement pour éviter ce contact gênant, je me déplaçai de quelques centimètres sur la droite pour changer d'assise. Ainsi je pouvais voir le visage du démon.

Son visage était vide d'expression, je n'arrivais pas à cerner le personnage. Cet inconnu savait me faire peur et je ne me sentais pas en sécurité à ses côtés.

Tu m'obéis et tu fermes ta gueule, c'est clair ? Ajouta Azar.

Le silence dans le salon s'installa, j'étais bouche bée. Le ton du démon était ferme et imposant. Nina et Neil ne décrochait plus un seul mot, même eux semblaient être à la botte de ce monstre.

Je ne suis pas ta chienne ! Répondis-je alors bien décidée à recevoir le respect qui m'est dû ! Le visage du démon se durcissait encore plus.

Si je veux faire de toi ma chienne, alors tu seras ma chienne !

Un léger rictus accompagnait sa réponse, il en était content. Quel con !

Maintenant debout, tu veux voir le gouffre ? Je t'emmène voir le gouffre !

Prise au jeu, j'avais envie de voir ce fameux gouffre mais surement pas avec lui et pourtant j'allais devoir le suivre.

Obéis à ton recruteur Rosy ! Insista Nina.

Ses yeux parlaient d'eux-mêmes.

Malgré mon entêtement et grâce à Nina, je comprenais que j'allais devoir céder. Azar n'était pas un saint et il serait capable de me tuer en une seconde si jamais je ne lui obéissait pas.

Je me levais et fit face au démon avant de contourner le canapé pour me rapprocher de lui. Mon regard était sombre et l'expression de ma colère visible, obéir de la sorte me dégoutait.

Suis-moi ! et le démon passa devant.

Ensemble nous sortîmes de nos quartiers pour retrouver à nouveau ce long couloir. Longeant des dizaines de portes, surement d'autres chambres et salons, nous arrivâmes au bout.

Un vieil ascenseur desservait les étages de l'enfer. Azar ouvrir la porte faîtes de barreaux en fer forgé et nous entrâmes dans la machine. L'espace était réduit et je pouvais sentir à nouveau le démon proche. Nos corps se frôlaient et cette sensation me dérangeait. Je me tenais devant lui, dos à la pathétique créature qu'il paraissait être.

Le silence était angoissant et la descente paraissait interminable. Est-ce que l'expression *descente aux enfers* provenait de cet ascenseur ?

Aucune "cage" ne nous protégeais des murs en pierre qui nous entouraient. La sensation de mort imminente me tenait au corps même si je l'étais déjà il parait ...

La chaleur s'intensifiait à mesure que nous descendions vers le gouffre. Elle s'accompagnait d'une odeur de grillade en été. Cette odeur me donnait faim et me rappelait tant de bons souvenirs.

L'ascenseur s'arrêta alors, nous étions descendu jusqu'au cœur de l'enfer. A travers les barreaux je pouvais déjà percevoir un début d'horreur. Surprise, je reculais pour m'enfoncer dans l'ascenseur et m'éloigner de ce lieu si ténébreux.

Je ne voyais rien mais je les entendais. Des cries de terreur raisonnaient et me faisaient frissonner. La puissance de ces échos était impressionnant mais aussi très angoissant. A ce moment précis je comprenais que je ne pouvais pas rêver ! Si j'avais été paisiblement installée dans mon lit je me serais réveillée en sursaut, mais je me serais réveillée !

La rose du diableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant