Chapitre 7: Kate

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Elles étaient encore là, assises dans le salon, regardant les anciennes photos de famille avec papa.

-Pensez-vous qu'il est fière de nous ? Demandais-je en prenant place sur le canapé en face d'elles.

Ma mère me regarda les yeux brillants.

-Je n'ai aucun doute là-dessus. Nous sommes une famille soudée et je pense que ça c'est la chose la plus précieuse. Je suis fière des filles que vous êtes devenus.

-Nous devrions aller nous coucher maintenant. Il est tard, et demain nous avons école. Lança ma sœur en baillant complètement épuisé par la journée et cette soirée.

Je hochais la tête pour acquiescer, remarquant qu'il était déjà bientôt deux heures du matin.

-Au faite Kate, je suis bien contente que tu as été présente ce soir.

La remarque d'Emma me touchait. J'étais également heureuse d'avoir pu partager ce moment avec elle et ma mère. Grâce à ce moment, j'en avais appris davantage sur mon père et sur les moments qu'on avait passé ensemble.

-Moi aussi, cette soirée ma montré que même si je n'arrive plus à me souvenir de lui. Vous êtes là pour me rappeler tous les bons moments que nous avons pu avoir ensemble. C'était idiot de ma part, de croire qu'il était plus difficile pour moi d'écouter car j'ai tout oublié, alors que le plus compliqué c'est d'en parler et de rendre ces souvenirs si réels.

Je ne m'étais jamais rendu compte combien ça devait être difficile de parler de lui, de devoir se remémorer les souvenirs avec lui, et de pouvoir en parler sans pleurer.

Elles avaient été plus forte que moi. Pendant quatre ans, j'avais été égoïste, me préoccupant seulement de mes sentiments, sans prendre en compte ceux de ma mère et de ma sœur.

En y réfléchissant, je comprenais maintenant pourquoi Emma m'avait demandé de ne pas assister à la soirée.

Arriver dans ma chambre, je m'écroulais sur mon lit complètement épuisé. Je me remémorais ce qui c'était passé ce soir, tout était si étrange. La présence de Nathe, et ce baiser sur mes lèvres qui avait calmé la douleur... Je n'arrivais pas à savoir si c'était bien réel ou si tout cela venait de mon imagination.

J'avais comme ce sentiment de devenir complètement folle. Il ne pouvait pas être réel c'était impossible et pourtant une partie de moi était persuadé que si.

Fermant les yeux un instant, je repensais à ce qu'il m'avait dit. Il me suffisait de dire son prénom pour qu'il apparaisse devant moi.

Prenant une inspiration.

« Nathe, j'ai besoin de te parler. »

J'ouvris lentement les yeux. Je me redressais sur mes deux coudes, afin de pouvoir examiner ma chambre, pensant l'apercevoir. Sans grande surprise, il n'y avait personne dans la pièce.

-Bien sûr idiote, il n'existe pas ! Râlais-je en m'écroulant de nouveau sur mon lit.

Je me relevais avec précipitation en remarquant quelque chose d'étrange.

Un tableau était accroché sur le mur de ma chambre, juste en face de mon lit.

C'était la première fois que je voyais cette peinture.

Prenant le temps de regarder ce tableau, il s'agissait de la toile du peintre Johann Heinrich Füssli « Le cauchemar ».

Il était impossible pour moi de le rater, la manière dont il était disposé dans ma chambre, avait été fait de manière à ce que je le puisse le voir directement.

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