chapitre 1

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( PDV Jenna )

- MAIS JE VAIS TE TUER ! hurle mon meilleur ami sans pouvoir s'empêcher de rire. T'es une garce, Jenna Alvarez !

Morte de rire, une bouteille en plastique à la main, j'observe le visage de Ryan dégoulinant d'eau glacée, ses boucles brunes pendant négligemment sur son front, de petites tâches de rousseur parsemant son visage et soulignant ses yeux verts clairs.

- BAHAHA, T'AURAIS VU TA TÊTE, C'ÉTAIT INCROYABLE, J'AURAIS DÛ FILMER ! m'écriai-je en pleurant de rire.

Ryan se lève de son lit et, avant que je n'ai le temps de comprendre quoi que ce soit, il agrippe mes hanches pour me balancer sur son épaule. Un cri s'échappe de mes lèvres tandis que mon meilleur ami saute dans tous les sens.

- RYAN, ESPÈCE DE SALSIFI, TU ME POSE TOUT DE SUITE ! hurlai-je en me débattant comme je peux.

Malheureusement, ce n'est pas avec mon un mètre soixante deux que je vais réussir à me libérer de l'emprise de Ryan, qui, lui, doit au moins mesurer un mètre quatre-vingt cinq.

Tout sourire, il finit par me reposer à terre. Je souffle un grand coup et écarte mes cheveux bruns bouclés de mon visage.

- Vas te préparer, il est déjà tard ! ordonnai-je en pointant sa salle de bain du doigt. Hors de question d'être en retard pour la rentrée au lycée !

Il lève les yeux au ciel.

- Jenn', on a déjà une heure et demi de retard ! déclare-t-il en jettant un coup d'oeil à son téléphone.

Je glousse légèrement puis quitte sa chambre pour lui laisser un peu d'intimité. Je dévale les escaliers et tombe sur Vanessa et Tilio dans la cuisine.

Ils sont un peu comme mes deuxième parents ! Ma mère et mon père sont amis avec eux depuis belle lurette. C'est pour cela d'ailleurs que j'ai grandi avec Ryan.

- Salut les vieux ! m'exclamais-je en leur faisant un petit signe de la main.

- Salut la petite ! rétorque Vanessa en m'adressant un petit clin d'œil. Alors, c'est bon, Ryan est réveillé ?

Je glousse légèrement et m'assoie sur une chaise haute près de l'îlot central.

- Ouais, ton idée de la bouteille d'eau était franchement cool ! répondis-je avec un sourire mesquin.

Vanessa porte sa main à sa poitrine dans un geste théâtrale et s'exclame :

- Ho mais je t'en prie Jenna, je ne veux que le bonheur de mon fils ! C'est donc mon rôle de mère d'offrir un excellent réveil à mon petit trésor !

Je rigole un peu plus puis saute de la chaise et sors de la demeure le plus rapidement possible, riant dans mon coin. Je franchis le seuil puis cours, direction la maison d'en face. Alias celle de mes parents.

Sans prendre le temps de regarder avant de traverser la route, je ne cesse de courir comme si j'avais neuf vie. À tout moment je me fais faucher par une voiture, mais bon, comme je dis toujours, one life!

J'ouvre dans un grand fracas la porte de ma maison puis monte les premiers escaliers afin d'aller dans ma chambre. J'étais tellement précipité à vouloir réveiller Ryan que j'ai complétement oublié mon sac ce matin.

- Ne dis pas bonjour surtout ! s'exclame ma mère, buvant son café à la table à manger.

- D'accord maman ! criai-je en riant.

Elle lève les yeux au ciel tandis que je monte. J'ouvre la porte de ma chambre, dans le désordre le plus total, et attrape mon sac dans l'entrée.

Je referme la porte, dévale les escaliers puis sors de ma maison une nouvelle fois.

- Jenna, t'as pas un peu oublié quelque chose ? demande mon père en apparaissant à la porte d'entrée.

Je me tourne vers lui avec un sourire et attrape le casque de moto qu'il me tend. C'est Ryan qui me conduit en moto au lycée cette année. Ce qui veut dire : plus de bus ! C'est juste génial !

- Merci Papa, t'es le meilleur ! m'exclamais-je en le serrant dans mes bras.

Il rit à son tour.

- Je sais, je sais...

Je lève les yeux au ciel en pouffant puis me dirige une nouvelle fois vers le foyer des John. Au même moment, Ryan sort de chez lui et fait un coucou.

- Salut Lorenzo ! s'écrit-il avant d'ouvrir la porte de son garage.

- Salut bonhomme ! répond mon père.

Il m'embrasse la tempe puis rentre dans notre maison.

- Bonne chance mi hija ! dit-il avant de fermer la porte.

Je secoue la tête de droite à gauche, exaspérée, puis rejoint mon meilleur ami, assis sur sa moto, gants au mains et casque enfoncé sur sa tête.

Je m'assoie derrière lui et enfile mon casque à mon tour. J'enroule mes bras autour de sa taille tandis qu'il s'engage sur la route. L'air bat contre mon corps, protégé par celui de Ryan. Je me sens libre. Entière. J'ai toujours aimé la moto. Parce qu'au fond, tout ce qui peut me tuer me fait me sentir vivante. Je suis en vie, et je profite de chaque seconde. Et ça, c'est ma philosophie...

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