La Rose Rouge

Part 3

- Bien, ... Anastasia c'est ça ?

- Oui.

- Je suis une personne tolérante vous savez, mais toute chose a ses limites, faites attention de ne pas les dépasser.

- Je simplement posé une question, je ne comprends pas, éclairez-moi.

Mon ton est hautain, ma voix ne tremble pas, je ne le craint pas. N'importe quel intello qui serait retenu ici après un cours flipperait à mort, mais pas moi. Je suis une bonne élève, cependant, j'agis très rarement comme tel quand il s'agit de converser avec quelqu'un.

- En fin de compte, ça ne sera pas nécessaire. Mais sachez simplement monsieur, je connais mes limites, je suis certes arrogante, mais vous verrez également en prenant connaissance des réponses qui figurent sur cette fiche, *je lui tends mon devoir*, que je ne suis pas pour autant une délinquante. Me perdre serait un véritable coup de massue pour cette école. Sur ce vous souhaite un bon cours de... géométrie quantique. Conclue-je en jetant un œil à son emploi du temps.

Je me lève de la chaise qu'il avait tiré devant son bureau, attrape mon sac du bout des doigts et me dirige vers la sortie.

- Vous êtes effectivement une brillante personne mademoiselle, mais veillez tout de même à ne pas abuser de la clémence des autres, ou cela pourrait bien finir par se retourner contre vous.

Il a raison, mais jamais je ne l'admettrai devant lui, ça lui donnerait une carte à jouer contre moi, et je refuse de lui accorder une telle faveur. Non, j'ai bien trop d'égo.

- Oh et...

La porte claque derrière moi.

- ...Ne claquez pas la porte.

À peine en dehors de la classe, je me heurte contre une grande et dure surface.

- Déjà retenue, bien joué carotte, t'as fais fort pour ton premier jour.

Oh seigneur..

- Pardon, tu m'excusera mais j'ai du boulot là, alors dégages.

- Je te rappelle qui a foncé dans qui ?

- Je te rends la pareille pour le coup d'épaule qui m'a fait salir l'arrière de mon pantalon.

- Oh la, détente carotte, tu sais pas à qui t'es en train de causer là.

- Premièrement, il me semblait t'avoir distinctement dit de ne plus m'appeler carotte, et deuxièmement, pour qui tu te prends ?

- Sans doute pour un troisième année, donc ton supérieur, et aussi pour le mec le plus populaire ici.

- Oh génial, je suis heureuse de l'apprendre.

Je lui lance un grand sourire ironique, fière de moi.

- Par contre j'ai toujours du travail et tu me bloques toujours le passage.

Je l'écarte avec ma paume et rejoins le centre du couloir, avant de me perdre dans la foule, je lui adresse ces dernières paroles.

- Et je te le dis hein, juste au cas où, mais je suis pas intéressée !

Victoire ! (Encore)

Serena arrive à mes côtés à peine cet imbecile disparu de mon champ de vision. Je la salue, mais au lieu de faire de même, elle me fixe comme si je lui devait des explications.

- Quoi ? J'ai du chocolat aux coin des lèvres ?

- Quoi ? Sérieux ? Je t'ai vue lui parler Ana ! Raconte ! Il t'as dit quoi ?

- Rien de très instructif, de toute évidence.

- Nan mais attends tu peux pas en rester là ! C'est le beau gosse de l'uni, la perfection incarnée !

La perfection, bien sûr... Tout ce que j'ai vu en lui c'est un manque d'intelligence alarmant et un besoin de jouer le bad boy pour attirer les filles sous ses draps. Et je n'en ferai pas partie.

  - Craque si tu veux, perso j'ai mieux à faire. Lui et moi, ça n'arrivera JA-MAIS.

  - Mais il est trop canon ! Ana, je veux dire, lui parler, être si proche de lui, ça ta forcément fait quelque chose !

  - Même pas un peu.

  - Je jette l'ancre, t'as gagné.

Elle fait une pause avant de reprendre avec vulnérabilité.

  - Tu penses que je suis son style ?

Je m'étouffe de ma salive.

  - Tu te fous de moi ?

Comme elle continue de me regarder avec supplication, j'en déduis qu'elle est sérieuse. J'inspire un bon coup.

  - Oui, totalement ton style. Tu es magnifique Serena.

  - Merci ma puce, t'es la meilleure, tu penses que je devrais aller lui parler ?

  - Si t'en a l'occasion, ouais fonce, mais un conseil, essaye de faire pour que ça ne sois pas trop évident que tu veuilles lui parler, genre, joue le coup du "par hasard", tu vois c'que veux dire ?

  - Totalement, et c'est pas une mauvaise idée, pas du tout, c'est même la meilleure des idées venant de la meilleure des copines !

  - Stoppe un peu sur les flatteries sérieux, on a plus 13ans ! Je rétorque en riant.

Avoir une telle complicité avec quelqu'un m'avais vraiment manqué, ces 7 dernières années, j'ai pas été gâtée en terme d'amitié, j'étais un peu comme une coquille, je me renfermais sur moi même, j'étais la fille timide sans même en être au courant parfois. Serena est différente des autres, elle a su voir au delà des apparences et c'est ça qui fait que pour rien au monde je ne serais prête la perdre. Je ne supporterais pas ça une deuxième fois...

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À suivre...