Chapitre 10

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Diariatou Sow en média

NDÉYE CATHY DIOP

Maristes, Dakar-Sénégal

Assise au milieu de ce lit, j'attendais impatiemment mon cher mari. À l'origine, notre mariage devait avoir lieu aujourd'hui, mais malheureusement, nous avons dû tout annuler. D'après ce qu'il m'a expliqué, la situation commençait à engendrer des tensions au sein de sa famille. Étant connus pour leur droiture et leur pratique rigoureuse de l'islam, il n'était pas bien vu que la belle-fille de la famille soit au centre des discussions sur les réseaux sociaux. Ma mère était très déçue, d'autant plus qu'elle avait invité tout Dakar pour la célébration. Mon père, quant à lui, n'a même pas laissé à maman le temps de gérer la situation comme elle le souhaitait ; il a demandé à mes tantes de m'emmener chez mon mari.

Depuis mon arrivée, j'ai rencontré uniquement ma belle-mère Assya et mes belles-sœurs : Aisha, Oumou Kalsoum, Zeynab, ainsi que la petite sœur de Bamba, Soumaya. Elles m'ont très bien accueillie, et j'espère sincèrement que ma cohabitation avec elles se passera bien. La perspective des défis auxquels les femmes peuvent être confrontées dans les familles élargies me préoccupe un peu, même si la maison est divisée en plusieurs appartements. Néanmoins, ils se retrouvent tous pour les repas, ce qui peut créer une dynamique de groupe dont je dois encore m'adapter.

Le bruit de la porte de la chambre me tira de mes pensées. Je soulevai le pagne qui couvrait ma tête et vis mon mari devant moi. Je souris bêtement en croisant son regard. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression qu'il devient chaque jour de plus en plus beau, ce qui me rend encore plus folle de lui. Sans dire un mot, il s'avança et prit place en face de moi et pris mes mains

Lui : Enfin !

Moi : Oui, enfin ! Nous avons finalement réussi à nous unir.

Lui : Et in shaa Allah, ce sera fi dunya wal akhira (pour cette vie et pour l'au-delà).

Moi : Amine.

Lui : J'espère que tu ne m'en veux pas de t'avoir empêchée de célébrer ton mariage comme il se doit.

Moi : Pas du tout ! À un moment, j'en avais même assez.

Lui : C'est bien alors ! As-tu déjà fait tes ablutions ?

S'il savait que la dernière fois que j'ai posé mon front sur le sol, c'était le dernier jour du mois de Ramadan, il risquerait de me faire la leçon ce soir.

Moi : Non, pourquoi ?

Lui : En fait, j'aimerais que nous priions d'abord ensemble avant de faire quoi que ce soit.

Moi : D'accord, je vais me préparer.

Je me levai et me dirigeai vers la salle de bain, mon cœur battant un peu plus fort à l'idée de cette nouvelle étape. En entrant, je m'aperçus que le calme de la maison contrastait avec l'agitation intérieure que je ressentais. J'accomplis mes ablutions avec une précision tranquille, en essayant de me recentrer sur le moment présent.

Quand je retournai dans la chambre, mon mari était déjà assis sur le tapis, un sourire serein aux lèvres. Il me fit signe de le rejoindre.

Il commença la prière avec une voix douce et concentrée, et je le rejoignis dans le mouvement des rak'ahs. Chaque mouvement était empreint de gravité et de dévotion, nous guidant vers une connexion plus profonde.

Après la prière, nous restâmes silencieux un moment, chacun perdu dans ses pensées. Je jetai un coup d'œil à mon mari, qui semblait également plongé dans une réflexion tranquille.

L'amour au delà des motsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant