CHAPITRE 9

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L'homme qui se prénomme Alessio ne bouge pas d'un cil, préférant l'indifférence comme réponse au motard s'étant adressé furieusement à lui.

- Tu te fous de notre gueule le vieux ! S'écrie le motard le plus à droite. Sa voix semble jeune, sa posture trahi notamment une certaine angoisse.

Je me couvre la bouche en vitesse, sachant pertinemment que les propos tenus à l'encontre du quinquagénaire n'allait pas plaire.

- Je vois que vous êtes toujours des grandes gueules par ici.

Le ton froid emprunté par le conducteur du fourgon me file les jetons.

- Des grandes gueules sans couilles. Crache-t-il avec une lueur de défi dans le regard.

Il veut les pousser à bout. Bien que son physique soit similaire à une montagne, un homme contre trois me semble tout de même être une situation peu équitable.

Le motard le plus à gauche n'ayant pour le moment pas participé à l'échange sort subitement un flingue de l'arrière de son jean et le pointe vers Alessio.

- Tu ferais mieux de la fermer ou je t'éclate la cervelle !

L'homme concerné ricane bêtement avant de se mettre à siffler. En à peine quelques secondes, cinq hommes en moto et armés jusqu'au dents se placent derrière lui. Ils dégainent tout aussi rapidement leurs armes.

Le spectacle qui s'offre à moi devient vraiment musclé. La testostérone monte en flèche et je ne parle pas du stress qui m'envahit. "Mais qu'est-ce que je fou là ??" La curiosité est vraiment un putain de vilain défaut... Je retiens mon souffle face à ce qu'il se joue devant moi.

- Sachez que je ne suis jamais seul. Toujours en bonne compagnie. Dit Alessio avec un sourire narquois posé sur son visage dur.

De là où je me trouve je peux apercevoir le mouvement d'épaule incertains des trois motards dû à leur respiration de plus en plus rapide. Je les comprends... ce vieux est un malade.

- Maintenant, vous nous laissez passer où on vous bute.

Pas une once de colère émane de cette phrase, elle est calme, posée comme si il venait juste de commander une boisson dans un café. Ce qui rend la chose encore plus terrible et effrayante.

- Jamais.

La réponse est claire nette et précise et proviens du motard du milieu. Probablement celui qui fait preuve de plus d'assurance.

- Les marchés sont les marchés Alessio. Notre gang te laisse tranquille, à condition que tu ne franchisses pas les limites de notre territoire.

Le vieux ne semble pas apprécier qu'on le rappelle à l'ordre. Il serre vigoureusement ses poings et ses yeux lancent à présent des éclairs. Il fait alors retentir un son presque inaudible à l'aide de sa langue qu'il colle au palais. Je n'ai pas le temps de réfléchir qu'un son strident résonne dans tout mon être. L'un des hommes du conducteur vient de tirer dans la tête du motard de droite. C'était un signal sonore. Alessio voulait que son homme de main abatte l'un des trois hommes du gang ennemi. 

J'étouffe un cri d'effroi dans ma paume de main que je plaque violemment contre ma bouche, des larmes brouillent ma vue. Je suis désormais témoin d'un meurtre... En une fraction de secondes, ma vie vient littéralement de changer. Elle ne sera plus la même. Être témoin d'une telle violence me marquera à jamais, je le sais. Je ne suis pas dans un film, le côté le plus sombre de la vie vient de me frapper de plein fouet et je n'étais clairement pas préparée. 

- Le prochain qui ouvre sa gueule, je n'ai qu'un ordre à donner et vous êtes morts ! Se met à crier Alessio. 

Sa voix me glace le sang d'avantage, je tremble de tout mon corps. Ma soirée de la vingtaine est loin de se dérouler telle que je l'imaginais. Plus aucun bruit ne se fait entendre. La tension qui émane de cette scène est telle, que je sens ma cage thoracique se comprimer. Mon souffle se fait de plus en plus court, je n'ose même plus cligner des yeux.

Après de nombreuses minutes qui me paraissent être des heures, plusieurs coups de feu retentissent,  laissant place à un silence assourdissant. 

Mon coeur menace d'exploser dans ma poitrine et une soudaine envie de vomir me parviens. Avant que je n'ai le temps de réagir, ma tête bascule vers le tronc d'arbre afin d'y déposer l'entièreté de la nourriture que j'ai consommé durant la journée. Je continue de trembler et de sangloter à un rythme effréné. Les mains toujours posées sur mes genoux et la tête vers le bas, je sursaute lorsque une main se pose sur mon épaule. Je me retourne vers l'individu et pousse un soupir de soulagement. John...

Daria se trouve quelques mètres derrière lui, le visage blême face à ma mine affreuse. 

- Rose, tout va bien ? Me demande John visiblement très inquiet. 

Ses yeux se posent sur ce qui est tout droit sortie de mon estomac et reviennent se poser sur mon visage rempli de larmes. 

- Ils sont tous morts... 

[Fin du flashback]


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⏰ Dernière mise à jour : Aug 22 ⏰

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James. TOME 2. [Douleurs passées.]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant