Unveiled : Shadow of the Past

Chapitre 3 : Le plan d'Angie jolie

Les petites tromperies sont souvent les clés des plus grands secrets, ouvrant des portes vers des vérités que l'on n'est pas encore prêt à affronter.

J'ai eu tellement de mal à m'endormir, je me suis torturée toute la nuit, pour ce garçon. Plusieurs questions se bousculaient mon esprit pourquoi était-il venu s'asseoir ici, juste à côté de moi, alors que le wagon était presque vide ? Pourquoi n'avait-il pas brisé le silence avec quelques mots, même banals, pour alléger la tension qui s'était installée entre nous ?

J'arrivais encore à sentir son odeur captivante, presque inoubliable. C'était une senteur qui éveillait quelque chose en moi, quelque chose que je ne pouvais pas expliquer. Chaque fois que je fermais les yeux, cette odeur revenait, mêlée aux souvenirs d'un regard fixe et silencieux.

Je ne suis pas du genre à me laisser emporter facilement. En général, les coups de foudre n'étaient pas dans mon vocabulaire. Je n'étais pas le genre de personne à tomber amoureuse en un claquement de doigts. Pourtant, quelque chose avait changé. La présence de ce garçon, son choix de s'asseoir à côté de moi, son regard sans mot, ne m'avaient pas laissée indifférente. Pourquoi avait-il eu un tel impact sur moi, alors que je ne savais rien de lui ? Je n'ai même pas entendu l'alarme de mon téléphone. Ce sont les premières lueurs du jour qui m'ont tirée du sommeil, me révélant à quel point j'étais encore épuisée. Sans m'en rendre compte, je n'avais pas eu une seule nuit complète depuis mon arrivée.

Je me suis glissée hors du lit doucement en m'assurant de ne pas réveiller Angie. J'avais besoin de ce moment de calme, de ce tête-à-tête avec mon ordinateur, avant que la journée ne commence vraiment. En arrivant dans la salle à manger, une petite carte m'attendait sur la table, avec un mot simple : « TO-DO LIST : faire vos courses scolaires, bisous signé AAM. »

Je me suis préparée un latte glacé vanille en allumant mon ordinateur, et j'ai actualisé ma boîte mail. Une dizaine de messages non lus de mes parents s'affichaient, des mails que j'avais ignorés lors de mon séjour en solitaire à Paris. Sans hésitation, je les ai tous supprimés, un par un. Deux nouveaux messages étaient arrivés ce matin. Le premier contenait la liste des tâches ménagères qu'Angie et moi devions accomplir. Malgré la fortune de mes parents, il était hors de question que nous nous reposions là-dessus. Ils tenaient à ce que nous comprenions que tout devait se mériter. Alors, pas de femme de ménage pour nous, c'était à nous de faire les corvées. Quelle ironie, car dès qu'ils sont là, une femme de ménage est toujours présente. Le second détaillait les fournitures scolaires à acheter, avec les prix minutieusement calculés, et une marge de dix dollars à ne pas dépasser. Ce genre de détail ne me surprenait plus.

Une fois prête, j'ai laissé un mot pour Angie sur la table de la cuisine, lui expliquant que je partais pour récupérer nos uniformes au lycée et que je comptais sur elle pour gérer les courses scolaires.

J'ai essayé de me repérer tant bien que mal, demandant mon chemin aux passants, mais même l'application de mon téléphone ne m'a pas été d'une grande aide. Chaque rue semblait identique, chaque coin ressemblait au précédent. J'ai alors décidé d'appeler Rachel à la rescousse. Après quelques minutes, elle est arrivée, un sourire aux lèvres.

— Salut Noleen, comment ça va ? Je t'ai apporté un frappuccino américain. Alors, lequel est meilleur : celui de Paris ou celui de New York ? demanda-t-elle avec enthousiasme.

Voir Rachel m'a réchauffé le cœur. Enfin, une tête familière dans ce chaos. Je l'ai serrée dans mes bras, la remerciant plusieurs fois pour le frappuccino. Mon esprit était encore hanté par cette rencontre inattendue, et j'avais besoin de partager ce malaise avec quelqu'un. Je ne savais pas vraiment pourquoi, mais je me sentais plus à l'aise de lui en parler plutôt qu'à Angie. Habituellement, je confiais ce genre de choses à Andréa, mais depuis la soirée dernière, je n'avais plus eu de nouvelles de lui. Peut-être était-il déjà rentré en France.