La ciotat

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J'attendais patiemment que ma mère dise quelque chose et je savais que c'était important.

Héléna était monté se laver et on entendait l'eau couler du coup je compris qu'elle ne m'avait pas menti.

Ma mère avait le regard vers le sol et ne disait rien. Il fallait qu'une de nous deux disent quelque chose alors je me lance :

- Maman, qu'est-ce qu'il y a ?

- Pourquoi ne m'en as-tu pas parlé avant ?

Au tout départ, je pensais qu'elle me parlait de mon heure de colle mais c'était impossible car Héléna m'avait dit de ne pas pleurer.

- De quoi tu parles maman ?

- De ton père.

Je me figea, j'en avais jamais parlé à ma mère car j'aurais toujours pensé qu'elle ne me croirait pas et surtout que je veux pas que papa s'en prenne à elle si elle essaye de me défendre.

Je ne disais rien et me contenta de baisser la tête. Héléna lui avait donc dit, ce n'était pas plus mal car je n'aurais jamais eu le courage de le faire un jour.

- Lénie ?

- Je suis désolé maman.

Je me mis à pleurer. Et merde ! Héléna m'avait dit de pas pleurer mais c'est vraiment LE sujet sensible.

J'ai toujours eu une carapace avec les autres. J'ai toujours voulu que l'on croit que rien ne pouvait m'atteindre mais quand on me connaît, et que l'on connaît mon histoire, on sait que n'importe quel truc même les plus ridicules peut m'atteindre.

- Lénie, je ne veux plus que tu vois ton père.

- Je ne veux plus le voir non plus maman.

J'entendis le grincement des marches et je vis Héléna descendre, je ne sais pas ce qu'elle va penser en me voyant pleurer.

Elle vient s'assoir à côté de moi sans un mot et m'ouvre ses bras et je me blottit dedans tout en écoutant ma mère parler :

- Je vais lui dire que tu ne reviendras plus chez lui. Je ne veux plus qu'il te touche. Tu aurais dû m'en parler et tu peux remercier Héléna car sans elle je ne le saurais sûrement toujours pas.

Je ne répondais pas, je ne regardais pas Héléna mais seulement ma mère. Les larmes coulaient en répétition et ça m'en donna le mal de crâne.

- Merci maman... Je vais me coucher je vous laisse...

Je devais fuir la conversation car je n'avais rien à dire et aucun mot qui sortait réellement de ma bouche.

Je monta dans mon lit seule et je m'effondra en larmes jusqu'à qu'Héléna entra dans la chambre. Elle s'allonge à mes côtés et me fait un câlin sans rien dire. Rien que sa présence m'apaise, elle m'a empoissonné.

- Je suis désolé.

- Désolé pour quoi Hélé ?

- D'avoir dit à ta mère mais je t'assure que je voulais t'aider ! Paniqua-t-elle.

- Héléna regarde-moi.

Héléna se redresse et plonge son regard aux yeux bleus dans le mien.

- Merci.

- Tu m'en veux pas ?

- Non, je te remercie car je n'aurais jamais su le faire.

- Ça me rassure alors.

Je l'a pris dans mes bras et c'était tellement réconfortant. On se redressa et je déposa mes lèvres pour un doux baisé qui prit vite une tournure passionnée où nos langues avaient trouvés une danse sensuelle qui avait toujours existé. Elle recula en manque de souffle.

- On devrait dormir mon amour.

- On manque les cours demain du coup ?

- Oui, à part si tu veux te lever très tôt ?

- Non !

Héléna rigole à ma réponse puis elle prend son téléphone pour qu'on regarde Tiktok ensemble.

C'est un peu notre rituel du soir de regarder Tiktok ensemble. On se retrouve plus ou moins quand on fait cela.

- Donc si on ne va pas en cours, tu as prévu quelque chose ?

- Comment tu sais ?

- Bah non je ne sais pas justement. Je te pose la question.

- Oui, j'ai prévu quelque chose mais c'est un secret.

- Même pas un petit indice ?

- Mh je vais réfléchir.

J'attendais qu'elle réfléchisse et je repensais à tous ce qui venait de se passer aujourd'hui : la bague de promesse, le feu d'artifice, sa déclaration, ma mère. Et si il y a bien quelque chose dont j'aimerais parler avec elle c'est de Marceau.

- Hélé ?

- Bah attends j'ai pas réfléchis encore.

- Non ce n'est pas pour ça...

- Ah désolé, dis moi ?

- J'ai peur d'attaquer un sujet sensible et que tu m'en veuilles.

- Ça ne risque pas, dis moi allez ?

- Tu te souviens du bout de papier de ta chambre de Belgique que j'ai ramené dans le Sud ?

- Oui ?

- Je l'ai associé à celui qui est sur ton étagère dans l'appartement.

- Tu as lu celui qui est dans l'appartement ou pas ?

Je vis qu'elle commençait à paniquer.

- Tu me fais dormir dehors si je te dis que oui ?

- Tu as tout lu ?

- Oui Hél.

- Je voulais pas que tu le saches...

- Pourquoi ?

- Car c'est du passé et que je n'y pense plus.

- Quand je l'ai lu, j'étais rassuré de savoir que tu me comprenais plus ou moins. De savoir que si je te parlais de tout ça, tu aurais les mots. C'est pour ça que je t'en ai parlais.

- C'est Candice qui m'en a parlé à la base.

- Oui, parce qu'elle connaît nos histoires et elle sait qu'on a lien spéciale.

- Et j'aimerais ne jamais le perdre.

- On le perdra pas.

- Je t'en parlerais de Marceau, mais je suis pas encore prête je crois.

- T'inquiète pas, je comptais pas vraiment en parler ce soir, juste te dire que j'étais au courant.

- D'accord merci. Bonne nuit Lénie.

- Bonne nuit mon chat.

J'espère que je ne l'ai pas effrayé en lui parlant de cela et j'espère qu'elle ne s'est pas senti forcé non plus. En tout cas savoir qu'elle me comprend est le meilleur des cadeaux.

On s'endormit quelques minutes plus tard chacune de notre côté.

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NOTE DE FIN :

Petite journée sympa pour nos Hélénie.

Marceau est un sujet sensible et malgré que Lénie en s'est pas mal, il se pourrait que Helena est beaucoup plus de choses à dire.

BONNE LECTURE !

De la haine à l'amour il n'y a qu'un pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant